357 //Réécriture

Chapitre 30, Poison et Conscience

-Julien ! Qu'est-ce que tu fais là ! Où est Alex ? lui demandai-je en silence.

-Laisse tomber Alex, il n'est vraiment pas doué, ricana-t-il.

-Tu ne peux pas dire ça Ju' ! Il m'a aidé depuis le début et autrement j'aurai été tué par...

-Alice, oui je sais, me coupa-t-il. Heureusement que je prends soin de toi et que je te facilite la main. Tu n'es pas douée ptite Lu' quand même.

-Arrête de m'appeler comme ça, m'insurgeai-je. Et c'est de ta faute si j'ai eu Alice sur le dos ! D'ailleurs merci beaucoup. De où tu me facilites la tâche ? Retourne bosser et lâche moi, terminai-je méchamment.

-Ok, essaye de pas te faire tuer, petite sœur, articula-t-il d'un ton détaché.

-Je n'essayerai pas, j'y arriverai, murmurai-je à voix haute.

-Tu arriveras à quoi Lucie ? demanda Marie.

-Que faut-il que je fasse pour continuer ? la questionnai-je à mon tour sans répondre à sa question.

-Euh, tu ne peux plus vraiment...

-Que dois-je faire Marie ? insistai-je.

Il y eu un court silence. La faible lumière qui éclairait son visage lui donnait un air fantomatique.

-Tue-moi, annonça-t-elle simplement.

-Quoi ?? m'emportai-je, créant de nouveaux échos dans le tombeau.

-Si je ne te tus pas mes supérieurs ne pourront pas me le pardonner. Et étant donné que j'ai donné ma parole à ton frère, je préfère sacrifier cette vie plutôt que de m'en vouloir d'avoir rompu ma parole.

Ces mots me firent frissonner, je trouvais cela absurde.

-Tu ne peux te sacrifier Marie... murmurai-je d'effrois.

Elle me regardait d'un air désolé et je sentais mon cœur battre de plus en plus vite.

-Si, je le peux, tu comprendras plus tard la porté de ce sacrifice. Mais, je n'ai pas peur, si ça peut t'aider tant mieux ! soupira-t-elle. Si je meurs ici, ça ne changera rien à la vie de Julien. Alors que si c'est toi... Vous n'aurez plus aucune chance d'être réunis, fit-elle lugubre.

-C'est une blague j'espère ? m'écriai-je. Marie ! Tu as toute la vie devant toi. Ne dis pas une chose pareille... Tu n'as pas à te sacrifier volontairement, et encore moins de ma main ! Mon frère est un crétin, il n'aurait pas dû prendre parti de la sorte. C'est à moi de gérer, même si c'est mal fait, c'est ma vie pas la sienne.

-Je sais, mais si tu savais tout ce qu'il y a derrière mes promesses Lucie... Je suis désolée. Le problème est que si tu ne veux pas me tuer, je te forcerais à le faire.

-Tu ? Tu me forcerais ? répétai-je abasourdie.

-Pardonne-moi. Plus tard, tu comprendras que je n'avais pas d'autre solution.

Et sur ses mots, elle claqua des doigts.

Je me retrouvais dans la forêt. Le soleil m'éblouit pendant quelques instants. Je fermai les yeux et battais simultanément des cils. Marie était en face de moi, droite comme un I, le sourire et le regard figés. Autour de nous, les arbres étaient couverts d'une mousse kaki gluante, les buissons étaient imposants et fournis de feuilles presque translucides. Je les observais furtivement, comment pouvaient-elles être d'une telle couleur ? Je reculai d'un pas. Il n'y avait dans cette forêt aucun bruit, même le vent ne soufflait pas. Comme si le décor était fictif. Marie se dirigea vers un arbre à sa droite et mon esprit dû me jouer un tour, car je la vis enfoncer le bras dans l'écorce pour en sortir un petit bouquet de fleurs violettes et bleues. Les racines étaient épaisses et noires encore parsemées de terres, les feuilles semblaient briller d'une lueur fluorescente. À sa vue, des tremblements me reprirent.