NOT SO ANONYMOUS - Tome 1

《CHAPITRE 4 - LUI》

CHAPITRE 04

***

Quand elle m'avait dit que toutes les femmes devaient se faire désirer, je n'avais pas compris le sens de sa phrase.

Maintenant que je la regarde s'éloigner, je ne peux m'empêcher de me dire que cette femme, non seulement est la plus belle créature qu'il m'ait été permis  de voir, mais en plus la femme la plus intelligente que je connaisse. Oui, elle sait se faire désirer. Et elle sait bien le faire. Je n'ai parlé avec elle que cinq minutes mais je ressens encore plus le besoin d'apprendre à la connaître. Elle m'a hypnotisé, elle m'a envoûté.

Je suis resté là, à la regarder servir tous ses cons. Elle ne devrait pas être là, derrière ce bar mais près de moi, à savourer sa soirée. Je la vois de temps en temps, relever la tête en ma direction. De là où je suis, elle ne peut pas me voir lui sourire mais je le fais quand même. Je dois avoir l'air con à sourire, tout seul à ma table. Mais je m'en fous.

Jace se tient toujours, immobile derrière moi. Pour ma sécurité paraît il. Ça a surtout été l'occasion pour ma tante de me foutre son abruti de beau-fils dans les pattes. Je lui fais signe de s'asseoir et il s'exécute. Je vois dans son visage qu'il est étonné de ma demande mais je m'en fous complètement. Karl se positionne devant moi et me regarde un instant, me cachant de la vue de Chloé.

- Elle s'est bien occupée de toi ?
- À quelle heure finit-elle ?

Il regarde sa montre puis me sourit.

- Elle t'obsède dis moi ?
- À quelle heure finit-elle ? je répète
- Dans trois heures.

***

Je patiente dans ma voiture à l'angle de la rue depuis un bon quart d'heure, fixant la porte de sortie du club. Mais qu'est ce qu'elle fout ? J'ai vu son amie sortir il y a une bonne heure et depuis je poireaute comme une con dans ma bagnole. Je déverrouille mon téléphone. Ashton n'a pas arrêté de m'harceler pendant toute la soirée. J'ai ignoré chacun de ses messages ou ses appels. On peut dire qu'il est tenace.

Une groupe de filles passe devant ma voiture et je rabats aussitôt la visière de ma casquette sur mon visage. Hors de questions de supporter des groupies en folie. Merci bien mais j'ai donné.

À quelques mètres de là ou je suis garé, j'aperçois des paparazzis, l'appareil photo autour du cou et prêts à prendre un cliché de n'importe quelle célébrité dechirée qui passera la porte. Il y en avait beaucoup ce soir dont certains avec qui j'ai déjà passé une soirée ou jouer dans un film mais je n'ai pas cherché à aller les voir ni à les accepter à ma table. En réalité, j'étais bien tout seul. Personne pour m'emmerder. Je devrais le faire plus souvent. Ça m'a permis de vagabonder dans mes pensées et je n'ai surtout pas ressenti le besoin de me faire un rail de coke.

La petite porte s'ouvre et je reconnais aussitôt le rire gras du videur de la boîte. Chloé rit avec lui. Je souris aussitôt en entendant son rire. Je vérifie que les paparazzis sont occupés de leur côté et je remercie presque Mandy Thompson, un top modèle, qui sort à ce moment là, occupant malgré elle les paparazzis. Je ne réfléchis pas une seconde et saisit l'occasion de sortir de ma voiture. Je fourre les mains dans mes poches et avance dans sa direction, la tête baissée, cachant à moitié mon visage.

Quand elle pose les yeux sur moi, elle sursaute légèrement et je vois le videur bombé le torse, prêt à me sauter dessus. C'est vrai que je dois donner l'impression d'être un dingue, prêt à les attaquer pour leur portefeuille. Je relève la tête puis retire la capuche de mon sweat. Le videur me reconnaît aussitôt par mon visage connu tout comme pour la fidélité que j'ai au club. Chloé affiche une mine rassurée, puis amusée quand elle comprend que c'est moi qui s'approche d'eux. Je me plante devant elle.