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J'arrive devant sa maison, elle etait toujours aussi belle. Le froid d'hiver me rend presque nostalgique de nos moments passés ensemble à rigoler et à se chamailler, il frôle les parties visibles de ma peau et carresse lentement mes cheveux emprisonnés dans mon bonnet. Je sais que le froid de Toronto est censé me procurer tout sauf de la chaleur mais pourtant c'etait le cas, peut-être était-ce le fait que je sois revenue sur ma terre natale ou simplement le stress de le revoir. Oui ça devait sûrement être ça car quand je suis stressée j'ai envie de me ronger les ongles et là je me fais violence afin de ne pas le faire.

Après plusieurs minutes de réflexion je me décide enfin à avancer, je réajuste ma parka et me dirige avec hésitation vers le joli pavillon de sa maison, je suis déterminée je vais y arriver, je vais réparer les choses et le convaincre que j'ai changé, que je ne suis plus la gamine d'avant qui fuit ses responsabilités, que je suis devenue une femme et que... trop tard... j'arrive à peine à cinq mètre de l'entrée que je vois sortir de sa maison deux jolies filles, ses nièces, et une très belle femme, sa sœur... à quelle vitesse je marchais déjà?

-Maman regarde c'est Barbie! S'écrit joyeusement Amy.

-Bananaaa! Hurle Amika alen courant vers moi tres vite suivie de Amy.

-Salut les filles. Dis-je, heureuse de les revoir.

Sa sœur me fixa longuement dans les yeux avant de s'approcher de moi et de me prendre dans ses bras.

-Elisabeth tu m'as tellement manqué. Sussura-t-elle dans ma chevelure dorée.

Je détestais mon prénom mais vue le nombre d'années que nous ne nous sommes pas revues elle a le droit de m'appeller comme elle veut. Ses nièces m'appellent Barbie ou Banana par la couleur de mes cheveux et surtout à cause de mon deuxième prénom, Barbara. À l'epoque c’était encore trop dure pour elles de le prononcer correctement.

Au moment où j'allais le demander, il sorti de la maison en fermant à clef derrière lui, ils étaient entrain de sortir alors. Lorsqu'il me vit il resta figé un premier instant ensuite il regarda tout autour de lui en hésitant pendant une dizaine de seconde puis finis par passer sa main sur sa tête et se gratter la nuque avant de se diriger enfin vers moi.

Les filles avaient déjà déserté et on se retrouvait alors seuls. Ce moment j'en ai rêvé depuis deux ans. J'avais mal au cœur, j'avais l'impression qu'il y avait un carnaval brésilien dans ma tête et mon ventre semblait se faire aspirer par un trou noir invisible.

J'ai cru qu'il allait me sauter dessus et me crier dessus en m'ordonnant de partir mais au lieu de ça, ses lèvres heurtent les miennes laissant place à un échange de baiser. Il m'avait tellement manqué. Ses lèvres sont si confortables, son étreinte si chaude et ses caresses si agréables. J'aimerais tant que rien ne change.

Et lorsque j'ouvre les yeux pour reprendre mon souffle, ce n'est que de l'air glacial que je reçois sur le visage. Je me surprend à observer sa belle maison comme une psychopathe. C'était une illusion, il n'y avait personne, tout était éteint, tout n'était plus rien. Juste moi. Pas de Aubrey.

À mon retour à la réalité, rien n'était plus pareil.

Nothing Was The Same [Drake]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant