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-On s'active Boucle d'or, un peu de nerfs! Criait Edon depuis l'autre bout de la patinoire.

Je fis ce qu'il me demandait et mettait beaucoup plus d'énergie dans mes mouvements. Je me sentais différente et ce, grâce à Aubrey. Ça faisait une semaine qu'on ne s'était pas parlé mais chaque matin dans le bus quand j'écoutais sa musique j'avais simplement l'impression qu'il était à côté de moi. Les événements de la nuit passée avec lui tournaient dans ma tête et m'assuraient une bonne nuit de sommeil chaque soir quand j'y repensais la tête sur mon oreiller. Il m'avait littéralement envoûté même moi je ne comprenais pas comment.

Rien qu'en pensant à lui je souriais encore plus, ce que Edon ne manqua pas de me faire remarquer.

-C'est bien Boucle d'or, toi être beaucoup mieux quand tu sourie.

Mon sourire s'élargit encore plus, j'ai l'impression que ma mâchoire va bientôt lâcher. Jamais je ne m'étais jamais senti aussi heureuse. Si glisser sur la surface de la glace me donnait l'impression de voler, là j'avais l'impression de flotter dans l'espace et je ne voulais plus descendre. Même Azise ne comprends pas ce qui m'arrive.

Une fois la chorégraphie terminée je patine jusqu'aux estrades, Elena qui joue Cendrillon me bouscule et je tombe sur mes fesses qui heureusement sont assez pleines pour m'éviter d'avoir trop mal. En temps normal j'allais me relever et foncer tête baissée jusqu'aux vestiaires mais là ça ne me disait rien. Je me suis simplement relevée et ai continué mon chemin jusqu'à un siège libre, toujours en souriant mais beaucoup moins que tout à l'heure. Azise vint me rejoindre et s'assoie à côté de moi.

-Qu'est-ce-qui t'arrive aujourd'hui?

-Quoi?

-Je sais pas tu es... différente..

En effet différente était l'adjectif même. Je hausse les épaules et lui souri malicieusement. Souris, les jaloux déteste ça.

-Tu me fais peur, je t'assure.

-Quoi tu préfères quand je pleurniche à tout bout de champs? Demandais-je tout en retirant mes patins, ils me faisaient mal.

-Tu vois! Même ta façon de parler a changé! Tu ne boude pas, tu ne paniques pas, tu souris un peu trop naturellement...Détaillait-il en énumérant mes différentes actions depuis que je sui arrivée. Tu ne serais pas malade dis moi?

-Non, non Azise je suis simplement heureuse! M'exclamais-je les bras levés vers le ciel et le sourire aux lèvres.

-Ah bon, tu peux l'être aussi? Plaisanta-t-il.

-Bien-sûr!

Il poussa un cri puis recouvrit sa bouche à l'aide de sa main gauche et mit sa main droite sur sa poitrine.

-Tu ne t'es pas fâchée... Barbara tu es sûre que ça va? Il posa sa main sur mon front puis tâta ma clavicule comme pour prendre ma température. Je ne comprends pas, tu n'as pas de fièvre...

-Votre attention s'il vous plaît. Hurla soudainement Edon. Je viens d'apprendre qu'il n'y aura pas de spectacle avant les trois prochains mois. Il fut interrompu par toutes les réactions des autres danseurs, moi y compris. Mais, MAIS! Mais je compte sur vous pour vous tenir au top de votre forme, en attendant vous avez champs libre jusqu'à nouvel ordre.

Sur ce il s'en alla en nous laissant là. Mon humeur avait changé du tout au tout et là, même les chansons de Drake ne pouvaient rien y faire. La chose que j'aimais le plus faire au monde, celle qui occupait 90% de ma vie, on venait de m'en priver. Qu'est-ce-que j'allais devenir moi? Jusqu'à preuve du contraire il n'y a pas de bouquins qui indiquent comment survivre dans la vie courante quand on est asocial. Mon instant de joie était terminé, Élisabeth la pleurnicheuse revenait à la charge, je sentais mon expression facial se durcir. Qu'est-ce-que j'allais devenir?

-Mais c'est pas juste, pourquoi ils font ça? Me lamentais-je.

-Parce que la période scolaire reprend, tu ne voudrais pas que les enfants foutent en l'air leur vie juste pour nous voir patiner quand même!

J'avais complètement zappé ce détail. C'était la fin des vacances, qui dit fin de l'été dit début de l'automne qui dit hibernation pour moi. Je n'ai plus envie de rester enfermée chez moi, il faut que je bouge je ne supporte plus Élisabeth je veux être Barbara un point c'est tout. Mais pour ça il faudrait d'abord que j'apprenne à contrôler mes émotions comme là maintenant.

-Rooh arrête de pleurnicher Barbie ça va aller. A-t-il dit en me secouant légèrement.

L'entraînement finis je sortie pour la première fois en première position de la patinoire mes lunettes sur le bout de mon nez, mes yeux rivés sur mon téléphone. Il fallait que je passe ce fichu niveau de Candy Crush mais il fallait surtout pas que je rate le bus. J'arrivais chez moi plusieurs minutes après. Pour une fois la circulation était fluide. J'allume ma baffe et laisse jouer cette chanson que j'ai découvert tout récemment par le biais d'une de ces pubs de produits de beauté typiquement canadiens pour adolescents prépuberts.

Jazmine Sullivan_ Masterpiece (Mona Lisa)

"Every part of me is a vision of a portrait
Of Mona, of Mona Lisa
Every part of me is beautiful
And I finally see I'm a work of art
A masterpiece"

Cette chanson c'est comme qui dirait mon nouveau remontant qui m'encourage et me redonne confiance en moi. Je me précipite sur mon ordinateur, il était temps d'avoir un nouveau boulot si je voulais continuer à payer les factures à temps. Soudain je reçu un appel de ma cousine je laissa sonner pendant quelques secondes avant de répondre pour qu'elle croit que j'ai autre chose à faire.

-Mademoiselle se fait désirer.

Je lève les yeux aux ciel, elle m'énerve.

-Salut Penelope.

-Bien le bonjour cousine. Alors comment ça va ma grosse? Ça va faire un bout de temps qu'on ne s'est pas vue.

-Ouais j'ai beaucoup de choses à faire ces derniers temps. Mensonge Barbara.

-On va faire comme si je te croyais. Enfin, je pensais faire une virée à L.A et j'ai personnes pour m'accompagner.

-Et? Demandais-je complètement incrédule.

-Bah, j'ai personnes pour m'accompagner et j'ai deux billets. Insistait-elle.

-Et? M'obstinais-je à lui demander ne voyant toujours pas où elle voulait en venir.

-Mais t'es conne ou quoi? Je suis en train de t'inviter à aller à L.A, toi pas comprendre?

-L'anaphore de la préposition "et" sous forme d'interrogation désignait assez bien mon incompréhension m-

-Arrête ton bla bla d'intello bigleuse et dis moi si oui ou non tu veux venir que je valide cette putain de réservation! A-t-elle dit sous un ton très agressif, c'est tout elle.

Je me mis à réfléchir, bien sûr que ce n'était pas par gentillesse qu'elle me l'avait proposé. Elle m'a demandé à moi, la dernière personne dans sa liste de personnes à appeler en cas d'ennui car toutes les autres personnes ont sûrement refusé et qu'elle déteste la solitude mais en y réfléchissant bien ce petit voyage pourrais bien me permettre d'avoir une vie plus intéressante qui sait? De plus j'allais rester en inactivité jusqu'en décembre sûrement alors rien ne pouvais m'empêcher d'y aller.

-D'accord je veux bien.

-Oh enfin! Bon je réserve pour mi septembre, ça te va?

-C'est... c'est parfait.

Nothing Was The Same [Drake]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant