Perfect Princess

59 - Lizzy

- Je ne veux pas rejoindre votre groupe, affirmai-je fièrement. Je veux que vous rejoigniez le mien.

- Pourquoi ferions-nous ça ? Demanda Aloïs.

- Vous n'avez pas de chef, j'expliquai. Et votre groupe a l'air un peu passif... Je n'ai jamais entendu parlé de vous au château... J'en déduis que vous n'avez encore rien réussi de mémorable... Rejoignez moi pour faire bouger les choses, vraiment.

Un homme grand et barbu éclata de rire :

- Vous vous moquez de nous princesse ? Vous n'êtes qu'une gamine qui se prend autant au sérieux que les autres rats là-bas. Vous n'êtes pas différente.

Il ne faut pas que je m'énerve.

- Je ne sais pas ce que vous pensez que je faisais, au château... Et bien j'espionnais...beaucoup. J'ai appris tout ce qu'il y avait à apprendre sur comment diriger un pays. Et j'écoutais sûrement bien plus les discours que les politiques eux-mêmes... J'étais la princesse héritière, je devais récupérer le trône et même après qu'on m'ait écartée j'ai espéré le reprendre et j'ai fait tout ce que je pouvais pour avoir une éducation de future reine quand même. (Je marquai une petite pause, à la recherche des mots justes.) Je sais que vous n'avez pas de raison de croire en moi... Mais après tout, vous voulez détruire la royauté non ? Mais qui mettrez-vous à la tête du royaume ensuite ? Il faut bien que quelqu'un...

- Ton discours n'est pas très optimiste. M'arrêta Aloïs.

Je tournai les yeux vers lui, surprise de m'être fait couper. Son regard était grave, il continua.

- Tu arrives de nulle part pour nous "dire que notre groupe n'a pas l'air si bien que ça... " Mais tu nous demandes de te suivre et ton argument principal c'est qu'on a pas de meilleure option ? Mais on en a une. De continuer comme on l'a toujours fait et elle est bien plus sûre.

- Je vois. Lâchai-je, crispée.

- Tu es trop jeune, trop arrogante, et trop inexpérimentée... (Il appuya un peu son regard mais je ne devais pas faiblir) Toutefois... Je dois admettre que tu as quelque chose qui donne envie de croire en toi. Honnêtement, je pense que tu en serais capable... Mais pas encore.

Je me détachai de son regard pour voir les personnes autour de nous, les yeux passaient de Aloïs à moi.
De toute évidence c'était bien Aloïs qui prenait les décisions, et chacun se rangeait derrière.

- Et donc ? Je demandai, hésitante.

- Et donc ne soit pas trop orgueilleuse, c'est toi qui rejoins notre camp. Nous allons continuer ta formation à notre façon... Avant de te mettre à la tête du royaume.

Son regard dur s'adoucit et il esquissa un sourire.

- Je ne comprends pas, qu'est-ce que vous voulez ?

- Tu restes ici, tu rejoins notre groupe, tu fais connaissance avec tout le monde, tu apprends la vie ici. Pendant ce temps on agrandit notre front, on cherche une stratégie afin d'aboutir au renversement de la famille royale... Mais pas tout de suite, ni demain, ni la semaine prochaine. Ça prendra du temps et si, à ce moment là on estime que tu es devenue digne d'être sur le trône, je n'ai aucune objection. Sinon, je ne doute pas qu'il existe bien d'autres personnes au moins aussi qualifiées pour prendre cette place.