31 Réconciliation

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J'avais passé une nuit affreuse à réfléchir à moi, à nous, à un avenir possible. Il me fallut toute la nuit pour apaiser ma colère, qui était surtout, dans un premier temps, de la frustration. Ensuite était venue l'incompréhension. Les trois semaines arrivaient à leur fin dans quatre jours, enfin plus que trois maintenant. Et toujours pas question de sexe entre nous, malgré l'aveu que je lui avais fait, pourquoi ?

J'avais bien senti que lui aussi n'avait pas trop dormi. Il fallait que l'on discute, que je comprenne ce qu'il se passait dans sa tête.

C'est aux premiers rayons du soleil que je finis par m'asseoir au bord du lit afin de me lever, quand j'entendis Micka.

- Greg ... (soupire) je suis désolé de m'être mis en colère hier, ce n'est pas dans mes habitudes.

- Ce n'est pas grave Micka ... tous les couples ont leurs disputes.

Il ne répondit pas, le temps passait dans un silence étrange. Je finis par me retourner et le vit accoudé sur le côté l'air hagard.

- Couple ? Finit-t-il par dire d'une voix rauque et abîmée par les sanglots de la veille, mais aussi chargée d'émotions.

- Ben oui, quoi ... c'est pas ce qu'on est ? Dis-je avec ma petite voix d'enfant que je prenais quand j'avais l'impression d'avoir fait ou dit une bêtise.

Sans un mot, il se rapprocha de moi et me fixa d'un regard où je n'arrivais pas à démêler toutes ses émotions : étonnement, colère, désir, soulagement ...

- Micka, j'ai dit une bêtise ? Finis-je par demander tellement l'angoisse me serrait la gorge.

Pour toute réponse, il posa délicatement sa main sur ma joue qu'il caressait du pouce. Il me regarda longuement dans les yeux, puis m'embrassa avec tant de retenue que des frissons me parcouraient le corps dans tous les sens. C'est quand il se détacha pour m'observer que je vis une larme couler le long de sa joue. Je l'essuyai avec le pouce.

- Mais ...

Son doigt s'était posé sur mes lèvres afin de me faire taire et me fit un sourire rayonnant de bonheur.

- Greg, tu es un crétin de ne jamais dévoiler tes sentiments. Mais je crois bien que je pourrai m'y faire. Vu que nous sommes « un couple » désormais. Il avait mis l'accent sur le mot couple, que j'avais prononcé un peu plus tôt.

- Comment ça un crétin ? Articulais-je difficilement avec son doigt toujours sur ma bouche.

Il l'ôta et m'embrassa de nouveau, mais, cette fois-ci, avec beaucoup plus de fougue. Il finit par poser son front sur le mien afin de reprendre notre souffle. Je ne savais pas pourquoi, mais je le sentais fébrile et hésitant. Il me prit par surprise quand il déclara entre deux petits baisers.

- Greg ... fais-moi l'amour.

Une faille gigantesque s'était ouverte sous mes pieds, entraînant mon estomac, mon cœur, tout mon être dans ses entrailles.

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