PDV : Le prince
Depuis une semaine et six jours très précisément, je cherche une fille assez captivante pour m'occuper l'esprit. Il me faudrait une sorte de... sirène. C'est bien connu que rien qu'avec leurs chants, elles réussissent à faire dériver n'importe quel homme. C'est ce qu'il me faut, me laisser porter par le courant, voguer sur les vagues, flotter sur l'Océan. Je dois arrêter de me battre. Fini d'essayer de sortir la tête de l'eau. Quand tu n'as plus de force, tu finis toujours par couler. Je ne veux pas en arriver jusque-là. Au mieux de boire la tasse, il faut que je survole l'eau, cette eau qui ne cesse de remplir mes poumons.
Je vais où le vent me porte. Il me pousse dans des centres commerciaux aussi inintéressant les uns que les autres. Si ce n'est des adolescentes prêtes à dépenser l'argent de leurs parents. Comme si c'était la chose la plus importante au monde ! Pendant que moi, j'essaie de respirer, elles, elles critiquent des jeans, taille basse moulant... Le sens des priorités... ! Je ne vais pas dire que je n'aime pas les vêtements de luxe que je porte, mais je préfère faire venir un couturier que de parcourir des magasins remplis de monde. Dans tous les cas, je n'ai pas vraiment mon mot à dire, l'image de marque de ma famille est bien plus importante que le reste. Le plus exaspérant, c'est quand elles sont en groupe, ça parle fort et ça rit devant la gent masculine pour se faire remarquer. Impossible de ne pas repérer ces dindons qui gloussent ! Oh, pardon ! De jeunes filles affriolantes en manquent d'attention.
Quant aux vendeuses... J'en garde une mauvaise expérience... L'une d'entre elle m'a traumatisé à vie ! J'étais en train de zieuter le magasin, quand j'ai senti une main se poser sur mes fesses et les sous-peser. J'ai sursauté, surpris, pour me retrouver nez à nez avec une... espèce de cougar d'un drôle de genre. Vu tout le maquillage qu'elle avait sur le visage, elle ressemblait plus à un clown qu'à une femme. En un seul mot, effrayant. Elle m'a déshabillé du regard d'un air satisfait. J'ai regardé avec horreur sa main se glisser dans son décolleté. Elle ne va pas me montrer ses seins en public, n'est-ce pas ?! Vu le peu de manière qu'elle a... Je respire avec soulagement quand elle en ressort une carte de visite. Quelle étrange idée de mettre ce genre de chose à cet endroit ! C'est bon à vous faire un infarctus. Elle me le tend en me faisant un clin d'œil. "Appelle-moi petit, si tu as envie de passer du bon temps." a-t-elle dit avant de me donner une énième fessée. Je bondis pour la seconde fois à ce contact. Elle rit devant mon air offusqué, elle doit me prendre pour un prude. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que personne n'a le droit de me toucher. Je n'ai pas pour habitude de me faire... taper cette partie du corps. J'entends un petit rire discret dans mon dos. À coup sûr, c'est Julien qui se moque de moi. Il passe à ma gauche sans manquer de frapper mon postérieur en riant. Qu'est-ce qu'ils ont à malmener mon derrière -royale ?!
Si même mes gardes du corps s'y mettent... Où est passé le respect ?! Et leur efficacité ?! Dois-je leur rappeler que j'ai dû courir devant le danger que représente la gente féminine ? Ma virilité a volé en éclats par leur incompétence. C'est bon, là je me suis noyé. J'étais en train de me choisir de nouvelle paire de lunettes quand une fille qui regardait intensément ma beauté, se mit à crier, "Le prince est là, regardez le prince est là !". Tout le monde s'est tourné dans la direction que la jeune fille pointait. C'est-à-dire : moi. Pris de panique, ces mots sont sortis de ma bouche : "Nom d'une flûte en cavale ! Gardes, courons !" C'est ce que je fis avec mes chaussures du si célèbre magasin Burberry. L'avantage d'être de la famille royale, c'est que les grands magasins vous offrent plein de cadeaux mais aucun ne pensent à vous gratifier d'un masque et d'un tuba. Pourtant, ça me serait bien plus utile.
Dans tous les cas, ce n'est pas très confortable pour piquer un sprint. Mais quand une horde de filles vous poursuit en criant. Vous ne réfléchissez pas, vous foncez ! Julien qui a beau aimé que les filles lui courent après, n'a pas trop apprécié... Logiquement, c'est une faute grave, je ne devrais pas courir. J'enfreins le protocole, stipulant qu'un noble n'a pas le droit de courir et encore moins devant un public, s'il n'est pas en habit sportif. Car oui, ce n'est pas très perspicace. On nous incite à faire du sport -il faut être parfait pour avoir le privilège de porter le petit de- mais pas en costume et encore moins s'il y a des personnes pour remarquer votre tenue déplacée... La chemise n'a pas été inventée pour transpirer dedans ! Mais quand des filles essaient de vous sauter au cou -comme si vous étiez Justin Bieber- vous n'avez pas trop le choix. Faire entorse aux règles fait partie de ma vie. Mon père dirait même que je ne mérite pas d'être de sang royal avec tous les affronts que je lui cause. D'ailleurs, ma course poursuite est passée au journal télévisé. Plusieurs personnes ont eu la bonne idée de tout filmer avec leur téléphone. Qui dit passer à la télévision, dit que je vais me faire tirer les oreilles par le roi pour avoir fait honte à la famille -encore une fois. Ce qu'il ne manqua pas de faire à distance...
Nous avons aussi abouti dans un parc, j'ai fait attention à passer incognito. Il y avait des filles qui promenaient leur boule de poils. D'autres faisaient leur jogging. Dont une qui avait de très jolies fesses, rebondissant à chacune de ses foulées. Je dirais que c'est très sexy, c'est ce qui se rapproche le plus d'une sirène à mon goût. J'ai beau être bien éduqué, les belles choses ne passent pas inaperçues... Comment faire abstraction d'un truc digne des films les plus érotiques qui m'ait été donné de voir. C'est-à-dire, aucun... Ce n'est pas vraiment le style de la maison... Oh, malheur !
VOUS LISEZ
La Couronne En Détresse, Tome 1 : Sous L'Emprise Du Prince
Teen FictionCroyez-vous au hasard ? au prince charmant ? C'était loin d'être mon cas. Pourtant quand un prince chevauchant une monture à la robe blanche immaculée, vint me sauver d'une bande de malfrats, j'y ai songé. L'épée au poing, il a... Bon, d'accord. Il...