La Couronne En Détresse, Tome 1 : Sous L'Emprise Du Prince

Chap.18 L'éléphant prend son envol

  PVD: Lisa

  Je me réveille en sursaut, Emmanuel me secoue l'épaule. Je sors péniblement de mon lit, en me frottant les yeux encore groggy de sommeil.

_Qu'est-ce qu'il y a ? Marmonné-je.

  Le petit est affolé. Qu'est-ce qui a pu lui faire aussi peur à... six heures du matin ?! La bonne question est pourquoi il me fait lever aussi tôt ?! Il a intérêt à me donner une bonne raison, ou je l'étrangle. Pour un matin si rude, il parle trop vite. Je ne comprends rien à son flot de paroles. Quand j'entends "garçons" et "pas là". Je le stoppe net en lui demandant de se calmer et de tout me réexpliquer depuis le début.

_Quand je me suis réveillé, Julien n'était pas dans la chambre, je dormais tout seul. Alors je suis allé voir s'il était dans le salon mais toutes les pièces sont vides, même les salles de bains. Je suis entré dans la chambre d'Édouard mais il n'est pas là, même chose pour celle des garçons ! Je ne sais pas où ils sont ! me raconte Emmanuel.

  Ils ont peut-être prévu un truc entre mecs ? J'espère que ce n'est pas une viagra partie ! Je pars dans le dressing et m'habile à la va vite. J'accompagne le petit dans les chambres et effectivement, elles sont vides. Seul moi, Emmanuel, Charlotte et William sommes dans la maison. Après avoir demandé aux domestiques s'ils avaient vu les garçons, on a plus d'autre choix que de questionner les parents.

  Je sors dans le jardin pour frapper à la porte du pavillon. Comme je n'ai pas de réponse, j'entre à l'intérieur. Il n'y a personne dans la chambre, mais j'entends des voix dans la pièce attenante qui a tout l'air d'être une salle de bain. Le roi en sort, une tasse de thé dans la main. En me voyant, il est sur le point de lâcher son thé. Je le regarde de haut en bas. Je réprime un rire et mets ma main sur ma bouche. Il a de grosses pantoufles aux pieds, mais le pire c'est sa robe de nuit rouge ! Il est en robe !

_Jolie jambes, ricané-je en regardant ses gambettes poilues.

  Il faudrait vraiment, alors vraiment que j'apprenne à me taire moi... Son regard s'obscurcit. Il va déposer sa tasse sur une petite table et met un peignoir en soi de la même couleur que... sa robe.

_C'est une chemise de nuit, se justifie-t-il en mettant son peignoir.

  Mais oui ! Si ça peut lui faire plaisir, appelons ça "une chemise de nuit". Il me regarde en attente de réponse quant à ma présence dans sa chambre. Il s'assit sur la chaise, une jambe sur l'autre et boit son thé en tenant le journal du jour dans sa main.

_Est-ce que les garçons avaient prévu de faire quelque chose, tôt ce matin ? Demandé-je.

  Son visage prend une teinte rouge pétante. Il ne m'écoute pas, il semble absorber par la première page du journal. Ses mains se crispent sur le papier. La reine entre dans la pièce dans une jolie robe. Elle est étonnée de me voir mais me sourit. Elle se penche sur le dos de son mari et lui fait un bisou sur la joue. Elle fronce les sourcils en lisant le titre de l'article. Bon, ça parle de quoi ?! Le roi se lève, en laissant son thé refroidir.

_Mon fils est un homme mort, si ce qui est dit dans l'article est vrai, annonce-t-il la voix grinçante de colère.

  Le roi sort comme une furie de la pièce, la reine et moi à sa suite. Il demande à Emmanuel si son frère est déjà levé, mais le petit lui dit qu'il ne sait pas où il est. Ce qui malheureusement ne fait qu'énerver un peu plus son père. Nous attendons patiemment que les garçons apparaissent. Une dizaine de minutes plus tard, nous entendons la porte d'entrée et les garçons chuchoter. Ils rentrent discrètement dans la pièce. Ils s'arrêtent en nous voyant, on a tous les bras croisés sur la poitrine -le hasard ? Ils ne savent pas trop comment réagir, et s'avancent innocemment vers la porte du couloir des chambres en espérant échapper à nos questions.