PVD : Lisa
_Tu as bien vérifié que les pneus soient gonflés ? Demande pour la énième fois la reine Camille à son mari.
_Bien sûr ! Tu me prends pour qui, ma mie ?
Mamie ?! Ou bien ma mie de pain ?! C'est génial, franchement ! Il va l'appeler comment la prochaine fois ? ma croûte ?! ou encore grand-mère ?! Non, mais vraiment, c'est quoi ce surnom ?! La reine n'a pas l'air de s'offusquer.
_Alors, Papi on y va ? Interpellé-je le roi, une main sur ma hanche.
Oh... j'ai vraiment dit ça ? Il faut croire. Il me regarde indigner, on dirait qu'il est sur le point de me cracher dessus. Il n'a vraiment aucun humour... Je vois du coin de l'œil Édouard rire sous cape. Sa Majesté marmonne quelque chose qui correspond à "Oui, petite insolente." J'enfourche mon vélo et suis les autres.
Ce matin, nous sommes allés visiter un musée d'art absolument barbant. La seule chose qui a manifesté en moi une certaine admiration fut une statue grecque. Les traits de sa musculature ont été taillés à la perfection. C'est bien dommage que l'homme soit aussi froid que le marbre. Vraiment dommage, c'est un pur chef d'œuvre pour les yeux de la gente féminine et pas que, je dirais ! James, lui aussi zieutait les lignes masculines du buste. Depuis vendredi soir, il n'a pas essayé de me parler. À chaque fois que par mégarde nos regards se sont croisés, il s'est détourné les joues rouges comme s'il se sentait honteux. On se fuit comme la peste. Je n'ai rien contre le fait qu'il soit homo mais il m'a vraiment blessé. Je me sens utilisée, trahie et j'en passe ! Je ne veux plus jamais qu'on m'utilise, qu'on se joue de moi ! Quand le vrai visage de Grégoire s'est dévoilé, quand son masque est tombé à mes pieds, je me suis sentie déchirée. Après qu'il ait eu ce qu'il voulait, après m'avoir forcée, pourquoi continuer à jouer la comédie ?! Pourquoi ?!
Le souffle du vent chasse mes pensées. Ça fait déjà un moment qu'on roule. Les petits sont à l'arrière avec moi et la reine, tandis que les garçons font des concours de vitesse. Je profite de la vue campagnarde qui s'offre à moi. Les champs et prés défilent. On prend la peine de s'arrêter quelque fois pour prendre en photo le paysage ou donner de l'herbe aux chevaux et vaches. J'ai rattrapé de justesse Emmanuel qui s'était rapproché trop près des fils barbelés. Heureusement, nous avons pour le moment que des descentes. J'espère qu'on ne prendra pas le même chemin pour le retour car je sens que je vais souffrir.
Vers treize heures, nous trouvons une aire de pique-nique. Vu la saison, il n'y a personne. Les garçons s'installent à cinq à une table. La reine étale une nappe sur le sol et sort la nourriture. Elle me passe un plat et me pousse vers les garçons en m'intimant de m'asseoir. Julien me fait de la place entre lui et James. Le malaise... Son épaule frôle la mienne. Il recule le plus possible sur le banc, au point de se retrouver au bord. Tant mieux ! Je me sens honteuse de réagir ainsi avec lui mais il faut que je me préserve, moi et mon cœur surtout mentalement.
Les parents et les deux derniers de la fratrie se mettent sur la nappe. Édouard est en face de moi, entre William et Steven. Ce dernier est beaucoup plus sympa que je ne le pensais. Quand on le connait assez, on comprend qu'il est plus renfermé que les autres, il a un esprit analytique et scientifique. Malgré que les garçons soient tous très différents sur certains points de vue, ce n'est pas ça qui a l'air de les séparer pour autant. J'ai déjà surpris Steven rire avec les garçons, se lâcher complètement et se refermer dès que j'entre dans la pièce. Je pense qu'il m'apprécie, il me regarde souvent en souriant -quoique c'étaient plutôt des sourires ironiques... - mais je dirais qu'il ne me connait pas encore assez pour me faire totalement confiance.
Je sors de mes pensées en entendant James demander un plat, me demander le plat. Tout le monde me regarde en attendant que je passe la nourriture. Avec lenteur, je lui tends. Les autres font semblants de ne pas remarquer la tension ambiante. Nous nous servons en silence. Je veux prendre le pot de salade mais James la prend en même temps que moi. Il faut croire qu'on pense à la même chose. On lâche précipitamment le récipient qui retombe sur la table. Je le laisse prendre la salade. Une fois son assiette bien remplie, ne tenant plus à cette atmosphère, il sort de table.
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La Couronne En Détresse, Tome 1 : Sous L'Emprise Du Prince
Roman pour AdolescentsCroyez-vous au hasard ? au prince charmant ? C'était loin d'être mon cas. Pourtant quand un prince chevauchant une monture à la robe blanche immaculée, vint me sauver d'une bande de malfrats, j'y ai songé. L'épée au poing, il a... Bon, d'accord. Il...