Croyez-vous au hasard ? au prince charmant ? C'était loin d'être mon cas. Pourtant quand un prince chevauchant une monture à la robe blanche immaculée, vint me sauver d'une bande de malfrats, j'y ai songé. L'épée au poing, il a... Bon, d'accord. Il...
Le lendemain, je me réveille seule, pelotée sur le canapé. Je repousse la couverture qui me recouvre en m'étirant. Elle n'était pas là, hier soir... Édouard a dû la mettre sur moi avant de rejoindre son lit. Je suis pourtant sûre qu'il a dormi une partie de la nuit avec moi. Je m'essuie les contours de la bouche. Eh, merde ! Est-ce que je bave vraiment quand je dors ?! J'espère bien que non, juste pour contredire Édouard. Je vais dans la cuisine et me sers un verre de jus d'orange. Je sors du réfrigérateur les œufs que j'ai acheté la veille et les dépose sur le plan de table. Je prends tous les ingrédients pour faire des crêpes. Je commence à préparer la pâte quand deux domestiques chargées des repas entrent dans la pièce. Je les congédie gentiment et mets une poêle sur la plaque.
J'ai déjà fait une bonne vingtaine de crêpes quand des bruits de pas se font entendre. Emmanuel se tient à l'entrée de la pièce, avant qu'il ne puisse faire demi-tour, je l'interpelle. Il s'avance vers moi, en traînant des pieds. Je lui fais un verre de lait en le détaillant de la tête aux pieds. Manue est celui qui ressemble le plus à son grand frère. Ses cheveux châtains sont plus longs que ceux d'Édouard mais ils ont la même splendeur. Ses yeux sont d'un bleu profond, pas clair comme les miens. Ses traits sont tout en délicatesse comme un enfant de son âge. Il n'a pas les rides dues à l'âge. On pourrait le confondre avec un ange, un petit chérubin, il en a l'innocence. Ses traits sont tirés à cause de l'embarras.
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_Comment ça va ce matin ? Lui demandé-je en passant ma main dans sa chevelure. Il préfère boire son verre à la place de me répondre. Ses petites joues se colorent. C'est à cause d'hier ? Tu n'as pas à être gêné.
À la place d'être rassuré, il se referme un peu plus et semble obnubilé par son verre de lait. Je fais glisser la crêpe sur une assiette pour Emmanuel et lui tend.
_Tu peux la manger avec tes doigts, sinon il y a des couverts dans le tiroir. Tu savais que le chanteur Stromae a fait pipi au lit jusqu'à l'âge de douze ans ?
_C'est vrai ? Dit-il avant de mordre dans le pannequet roulé.
Ah, il a enfin parlé ! J'hoche la tête en faisant couler de la pâte dans la poêle.
_Tout à fait, je l'ai entendu dans une interview. Il n'en a pas honte, il a même fait une chanson dessus.
_J'adore Stromae, m'avoue-t-il en essuyant ses doigts sur un essuie.
Après qu'il m'ait apporté l'ordinateur portable, je l'allume et mets Youtube. Manue choisit à mon plus grand étonnement la chanson "Moules frites" de Stromae. Le pire, c'est qu'il connait les paroles... Est-ce qu'il a compris la métaphore sexuelle de la chanson ? J'espère que non ! Quand Stromae dit "Paulo aime les moules frites, sans frites et sans mayooo' / Mais il aurait dû s'en méfier, Paulo. / Car on ne sait pas où elle s'est baignée, plutôt.", il ne parle pas de la spécialité Belge mais bien d'un homme qui aime les moules des femmes (parties intimes) sans maillots (de bain) qui a eu des rapports non-protégés ce qui l'a conduit jusqu'à sa tombe. Oui, la chanson prend tout son sens quand on comprend les paroles ! Un petit génie ce Belge !
