La Couronne En Détresse, Tome 1 : Sous L'Emprise Du Prince

Chap.14 Un vrai baiser

  PDV: Lisa

  Je suis en train d'embrasser James sur la bouche quand mon téléphone vibre dans la poche arrière de mon pantalon. Je romps le baiser avec néanmoins un gémissement agacé. Je ne peux pas profiter de mon copain pendant deux minutes ?! Je regarde le nom de l'expéditeur en m'attendant à avoir un message de Julien, du style :"Arrêtez de vous tripoter sans m'inviter ! Bouge tes jolies miches Lisa, on vous attend !". Mais le message vient d'un numéro inconnu. Qui ça peut-être ? Intrigué, je l'ouvre.

  "Slt, C Théo. Je sais que tu n'es sûrement pas ravie d'avoir de mes nouvelles mais je dois te parler. On pourrait se voir à 17h au parc près de l'école ?"

  Ma bonne humeur s'envole aussi vite qu'il me faut pour lire cet sms... L'angoisse prend place, une boule m'obstrue la gorge. Je ne m'attendais pas du tout à recevoir un message de sa part. Comment m'a-t-il retrouvée ?

  "Qui t'a donné mon num. ?! Qu'est-ce que tu me veux ?!"

  James remarque que quelque chose ne va pas et me prend dans ses bras par derrière. Je ne lui réponds pas quand il me demande ce qui se passe. Je suis concentrée sur l'écran de mon appareil dans l'attente d'une réponse.

  "C ta mère qui me l'a donné. Je veux juste te parler, stp !"

_Putain, maman ! crié-je.

  James a un mouvement de recul ; je n'y prête pas vraiment attention. J'aurais dû m'en douter, il n'y a que ma mère pour faire ce genre de truc !

_Tu saurais me conduire quelque part à dix-sept heures ?

_Bien sûr, dit-il un peu troublé en m'embrassant le front.

***

  Pour une fois, je trouve que la journée est passée beaucoup trop vite. C'est rare que je dise ça mais j'aurais carrément bien voulu dormir à l'école pour éviter mon rendez-vous ! Ce soir, c'est en stressant comme une dingue que je prends la voiture aux côtés de James. Ce n'est pas parce qu'il conduit, mais c'est le fait d'aller voir Théo qui me fait flipper. Je ne sais absolument pas ce qu'il va se passer ni à quoi m'attendre. Je me ronge les ongles en regardant à travers la vitre le paysage qui défile. Chacun réagit différemment au stress, moi je m'arrache les ongles. Ce n'est pas très élégant, je l'admets. James a l'air soucieux, il a essayé de lancer une conversation sans grand succès. Je ne suis pas très réceptive, le pauvre. Il a fini par abandonner et poser sa main sur ma cuisse.

  À chaque feu qu'il franchit, mon cœur bat de plus en plus vite. Pendant toute la journée, j'ai été plus ou moins calme mais maintenant que le moment fatidique approche à grand pas... Je perds les pédales. James ralentit, nous arrivons dans le quartier de mon ancienne école. J'ai envie de le supplier pour qu'il fasse demi-tour. Je peux toujours le faire... À mon plus grand regret, il trouve une place et se parque. Je n'ai plus le choix, je ne peux pas fuir. Fuir loin de tout, loin de ce lieu, loin de Théo, loin de tout le monde... Je détache ma ceinture de sécurité.

  (NDA: "Se parquer" est un Belgicisme qui est devenu un verbe à cause du mot "Parking" et ça veut dire "Se garer".)

_Pourquoi tu stresses autant ? C'est un pote d'école ! Tu veux que je vienne avec toi ?

  Ce n'est pas un ami, chose que j'ai intentionnellement oublié de préciser... J'ai juste dit que c'était un garçon de mon ancienne école qui veut me voir. J'hoche la tête avec un semblant de sourire reconnaissant aux lèvres. Je sais que je ne devrais pas être aussi nerveuse, Théo a été le seul à ne pas m'humilier. Il me regardait avec une mine coupable et je semblais y lire le mot "Pardon" dans son regard. Il ne s'est pas montré agressif ou entreprenant avec moi. Il a juste... rien fait, c'est ça le problème. Il ne m'a pas aidé, il n'a rien contesté alors que je suis sûre qu'il savait toute la vérité depuis le début. Déjà du temps où je suis arrivée au Quick avec Grégoire.