PDV: Inconnue à découvrir
Enfin, je viens de terminer ma dernière heure, donc plus de cours aujourd'hui et ni le reste de la semaine, on est vendredi. Je ne sais pas comment j'ai réussi à tenir une journée de plus devant ces regards vicieux. Imaginez-vous, enfermé dans une salle toute la journée, à recevoir des boulettes de papier avec des propositions salaces ou encore des dessins cochons. Les commentaires des filles qui te traitent comme si tu avais voulu cette ''étiquette''.
Dès que la sonnerie retentit, je ne me fais pas prier, je déguerpis le plus vite possible vers la sortie de cet "Enfer" nommé ainsi par les élèves "C'est obligatoire !" par les parents et "Je dois essayer de leur apprendre des équations alors qu'ils écrivent merci avec un S ?" par les professeurs. Mais cet enfer est plus connu sous le nom maudit d'"École", centre de sociabilisation et d'apprentissage. Si vous voulez mon avis, elle n'est utile qu'à dégoûtés les jeunes par toutes les méchancetés qu'on leur dit. En un exemple, c'est comme si vous lâchez des enfants en pleine savane, entourés de lions, de hyènes, etc... Il y aura toujours des prédateurs et des proies. Quelqu'un a décidé de peindre une immense croix rouge sang sur mon dos, me désignant comme le pauvre mammifère qui ne faisait que passer et qui a malencontreusement rencontré des fauves affamés... Les lois de la jungle. C'est ça, l'école. On a beau dire qu'on est ''civilisé'', c'est loin d'être le cas.
Dans ce pays, la Lucianie, l'école est obligatoire de cinq à dix-huit ans. J'en ai seulement dix-sept. Il me reste donc encore un an à supporter qu'on me harcèle, encore une année de bagne ! Quand je suis sortie avec Grégoire, je ne savais pas où ça allait m'amener mais surtout pas à ça. Vraiment pas.
À la sortie, je peux enfin lâcher un soupir de soulagement. Les grilles de cette prison sont derrière moi. Je longe les clôtures sinistres du bâtiment. L'école est une ruine mais comme il n'y a pas assez de fonds, il la laisse comme ça, à s'effriter morceau par morceau. Quand on entre dans l'établissement, on pourrait croire qu'on est dans un vieil hôpital psychiatrique délabré. De plus, avec les têtes réjouies des étudiants... !
Maintenant, direction maison. J'en ai pour une dizaine de minutes à pied, si je ne traîne pas. Ce que je ne fais jamais avec les vautours qui me tournent autour. Objectif premier dans la vie d'une proie : éviter les ennuis.
_Eh, Lisa ! Attends-nous ! crie quelqu'un à ma suite.
Et merde ! C'est Satan alias Paul et sa bande de toutous sataniques. Donovan-la-Bonniche et Sofiane-le-Toutou. C'est entre autres eux que j'essaie de fuir depuis que Grégoire à colporter certaines informations sur moi. Qu'est-ce-que je vais faire ? Une petite voix me crie de fuir, mais mon esprit essaie de me raisonner. Pour commencer, il faut que je me ressaisisse. Je ne les ai pas entendus, personne ne m'a appelé. Deuxième règle : ignorer, les provocations, propositions, les crétins... Mais surtout, mon cœur ne bat pas à la chamade ! Il ne faut absolument pas que je tourne la tête vers eux. Je sens les poils de ma nuque se levés. Je dépasse l'école et m'avance dans un raccourci. Peut-être vont-ils arrêter de me suivre... C'est beau l'espoir...
Peine perdue ! J'entends leurs pas claquer sur les pavés au même rythme que le battement de mon cœur qui s'emballe. Ils sont juste derrière moi, ils me rattrapent ! Au pire, je peux crier à l'aide ou prendre le couteau que j'ai glissé dans mon sac... même si je ne sais pas comment m'en servir. Faut-il viser le ventre ? La cuisse ? Ou bien... leurs choucrettes ? Je m'en ferais une grande délectation de transpercer cette dernière partie... Non, je ne suis absolument pas sadique, je tiens juste à ma vie et à ma vertu. Nous en venons à la troisième règle : survivre dans ce monde.
Quelque chose ou plutôt quelqu'un me tire par le poignet dans un cul-de-sac. Evidemment, impossible de m'échapper à cette poigne de fer. Ils me bloquent la seule sortie. On se croirait dans un mauvais film. Je n'ai jamais voulu être actrice, très peu pour moi. Puis-je sortir de là ?
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La Couronne En Détresse, Tome 1 : Sous L'Emprise Du Prince
JugendliteraturCroyez-vous au hasard ? au prince charmant ? C'était loin d'être mon cas. Pourtant quand un prince chevauchant une monture à la robe blanche immaculée, vint me sauver d'une bande de malfrats, j'y ai songé. L'épée au poing, il a... Bon, d'accord. Il...