Prélude

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Je soupire avant de refermer rageusement mon carnet et de le jeter sur mon lit. Je repose avec hargne mon stylo à plume et me résigne à allumer une clope pour essayer de retrouver un peu de calme. Quelle connerie cette idée de ma psy putain. Écrire mes traumatismes pour les extérioriser non mais franchement à quel moment elle a cru que ça pouvait marcher. Et moi comme une conne qui ait essayé alors que je suis totalement incapable d'écrire, de décrire tout ce bordel sentimental en moi. Putain quelle connerie, quelle perte de temps.

Lorsque j'écrase mon mégot dans le cendrier j'ai retrouvé un semblant de calme. Un peu plus sereine je m'affale à plat ventre au milieu de mon lit tout en repoussant le carnet avec mon pied pour le faire tomber au sol dans un bruit étouffé par le tapis.

Qu'est-ce que je fais maintenant ?...

Je retourne en boucle cette foutue question dans ma tête, je n'arrive pas à raconter à ma psy tout ce que j'ai pu vivre et endurer. Je n'arrive pas non plus à l'écrire. Putain, je crois que je suis vraiment mal partie pour avoir une chance de m'en sortir et de faire quelque chose de ma vie. J'étouffe un soupir tout en enfonçant mon visage dans mon oreiller. Pourquoi c'est si compliqué... À croire qu'au final je n'ai aucune envie de m'en sortir. Je me retourne en me battant un peu avec ma couette au passage avant de fixer les étoiles phosphorescentes collées au plafond. Parfois j'ai l'impression d'avoir quatre ans... si seulement. Je soupire à nouveau avant de fermer les yeux et de laisser mes pensées divaguer. Instantanément des bribes de souvenirs affluent et je me retrouve être l'héroïne d'un mauvais film.

DésolationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant