Chapitre 40 [non corrigé]

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   Léo se retourna pour annoncer la nouvelle à l'autre survivante:

   - Il est mort, Nous sommes libres... M... Mélissa?

   Le jeune homme resta sur place. Il se sentait comme paralysé par ce que lui permettait de voir le faisceau lumineux de la lampe torche.

   Contrairement à ce qu'il s'était attendu à voir, ce n'était pas une Mélissa soulagée d'apprendre que le tueur était mort qui se tenait sous ses yeux. Non. Il n'y avait pas une mais deux Mélissas sous ses yeux, toutes deux tenant fermement un couteau de cuisine dans leurs mains. Comment était-ce possible?

   - Mélissa?

   Aucune réponse ne lui parvint hormis deux regards comparables à ceux de loups convergeant vers lui. Léo se frotta les yeux. Ce n'était pas possible.

   À son grand dam, les deux Mélissas étaient toujours là, sous ses yeux, comme prêtes à passer à l'attaque. Essayant de comprendre ce dont ses yeux l'informaient, il détailla les deux brunes.

   Toutes les deux étaient identiques, de leurs caractéristiques physiques à l'expression inquiétante régnant sur leurs visages. Cependant, deux différences subsistaient entre les deux clones.

   Des différences auxquelles Léo aurait dû prêtait attention. Des différences qui l'auraient empêcher d'accuser Connor à tord.

   Malgré leurs tenues identiques, l'un des pulls bleus marine était arraché en son bas. L'autre différence résidait dans la couleurs des coques des portables. L'une était violette, l'autre rose pâle.

   Léo avait déjà perçu les deux différences auparavant mais avait refusé d'y prêter attention. Ce qu'il avait vu d'étrange avait était mis sur le compte d'un piètre soucis du détail et d'une mauvaise luminosité. Comment avait-il pu ne pas y prêter plus d'attention?

   Peut-être que son aveuglement venait de son immédiate sympathie pour la jeune femme. Mélissa avait été l'alliée idéale depuis ce début de soirée.

   Elle l'avait encouragé à trouver le tueur, l'avait soutenu dans ses choix et était même devenue sa confidente lors de ses moments de désespoir. Et depuis la soirée, elle n'avait accusé personne directement. Elle avait été un appui trop parfait dans cette tempête pour que Léo ne la soupçonne.

   - Comment est-ce possible? demanda-t-il dans l'espoir d'arracher quelques mots et peut-être quelques explications aux deux lionnes prêtes à se jeter sur la proie qu'il était.
- Comment?! s'exclama celle dont le pull avait sûrement était déchiré par Romain avant la mort de ce dernier.

   Toutes les deux échangèrent un regard complice et le même sourires moqueurs se dessina sur leurs lèvres en tout point identiques. Elle se rapprochèrent aussi lentement que dangereusement de Léo qui ne savait plus quoi faire.

   Voyant les lames parfaitement affutées des couteaux briller dans le rayon lumineux de la vieille lampe torche, le jeune homme compris que sa mort était proche. Son dernier souffle serait probablement émis dans quelques minutes seulement.

   Léo vit alors sa vie défiler sous ses yeux, de son enfance des plus banales et heureuse à cette horrible soirée durant laquelle tout avait basculé. Il repensa une dernière fois à ces parents aimant qui devaient l'attendre dans leur petite maison de banlieue, se préparant à le terminer à son arrivée.

   Malheureusement, il ne rentrerait jamais à la maison. Il ne reverrait jamais non plus sa petite sœur qu'il avait promis de protéger des méchants monstres d'Halloween quelques jours plus tôt.

   Il n'aurait pas non plus le temps de dire adieu à ses amis qui devaient l'avoir longuement attendu à la soirée organisée par Chloé Duval, une des filles les plus populaires de son lycée, à l'occasion d'Halloween.

   Les deux clones aux couteaux acérés de rapprochaient de plus en plus de leur ultime proie de la soirée. Léo repensa alors à ce qu'il avait découvert dans le sous-sol avec Léna et Romain.

   Allait-il lui aussi finir au milieu d'une marre de sang sur des photos prises avec un appareil instantané? Ses jambes et ses bras allaient-ils être sauvagement arrachés pour être conservés dans un des grands congélateurs? En seraient-ils pareil pour les autres?

   Le visage de poupée d'Alice serait-il immortalisé par un cliché instantané? En serait-il de même pour les corps désarticulés de Léna et Connor se trouvant au pied des escaliers?

   Les lionnes n'étaient plus qu'à quelques mètres seulement. Que pouvait-il faire si ce n'était se laisser éventré comme l'avait été Romain plus tôt dans la soirée?

   Léo n'était pas prêt à mourir. Mais qui l'était, surtout à un si jeune âge?

   - Alors c'est ça, votre jeu? Tuer des inconnus sans se soucier de l'impact que leur mort pourrait avoir sur leurs proches? essaya-t-il dans une dernière tentative désespérée de gagner quelques secondes supplémentaires sur Terre.
- C'est vous qui avez accepté de jouer. Autrement, vous seriez peut-être tous encore envie, rétorqua celle dont le pull était déchiré.
- Comment pouvions nous refuser sachant que la maison est sans issue?
- Il y avait une issue. La chambre où se trouve ton cher camarade possède une fenêtre dont les volets sont fermés mais qui n'est pas bannie par les barbelés.

   Les deux jumelles étaient de plus en plus proches de leur proie apeurée. Elles étaient certainement assez proches pour sentir sa forte respiration effleurer la surface de leurs visages des plus semblables.

   À la vue du visage de Mélissa si proche, il se souvint l'impression de "déjà-vu" qu'il avait eut en rencontrant la jeune femme au début de la soirée. Le magasin de déguisement du centre-ville. Oui, Mélissa était la vendeuse qu'il avait vu sur place.

   Elle l'avait sûrement drogué comme elle l'avait fait avec les huit autres et elle et sa sœur les avaient emmenés jusqu'à leur effroyable repère pour s'adonner a leur jeu plus que sadique. Le jeune homme ignorait de quelle drogue s'étaient servies les diaboliques jumelles et de son effet exact sur la mémoire et il n'en avait plus grand chose à faire.

   Sa vie s'achéverait dans moins d'une minute. Les deux lionnes possédaient chacunes une lames bien tranchante se rapprochant dangereusement de ses côtes si bien qu'il lui était impossible d'espérer les frapper l'une après l'autre et de pouvoir retourner dans la pièce où été Kévin pour s'échapper de cette terrible maison. Enfin, même s'il y arrivait la chute de deux étages était très risquée et il ne savait pas s'il pourrait y survivre.

   Les deux clones aux yeux avides de sang n'étaient désormais qu'à peine à cinquante centimètres de leur proie. Léo était cerné par les deux lionnes en chasse, appuyé contre la barrière juste à côté de l'escalier. C'était trop tard.

   Celle qu'il pensait être là vraie Mélissa referma sa prise sur son arme blanche et enfonça la lame d'un coup raide dans le ventre de Léo. La douleur de la lame pénétrant dans son ventre était insupportable. Il sentit du sang s'échapper de son ventre pour couler sur son corps.

   Un deuxième coup fut asséné par l'autre brune, créant une deuxième ouverture dans le torse du jeune homme. Les coups se multiplièrent de même que la douleur qui atteignit rapidement son sommet.

   Léo sentit le sang s'échapper de son corps par torrents. Sa respiration devenait de plus en plus difficile et douloureuse. Petit à petit la douleur trop intense disparut et le jeune homme se sentit tomber sur le sol froid du parquet. Il sentit son corps mourir et il lui parut que son âme quitta sa poitrine.

   Les deux jumelles diaboliques avaient officiellement remporté la troisième édition de leur horrible jeu.

Halloween Game [Version Originale]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant