Halloween Game [Version Originale]

Chapitre 30 [non corrigé]

   Sur les marches de marbre grisées par la poussière se distinguaient quelques tâches. Des tâches rouges vives. Du sang. Du sang qui avait coulé récemment à en juger par sa couleur. Que c'était-il encore passé?

   Léo regarda de nouveau ses compagnons. Eux aussi avaient compris ce que ces tâches écarlates signifiaient. Et eux aussi hésitaient à emprunter l'escalier.

   Ils n'avaient pas pas d'autre solution. S'il y avait ne serait qu'une chance de sauver le ou la propriétaire du sang répandu sur les marches, ils devaient y aller.

   - Il faut vraiment qu'on y aille? demanda Connor au nom de tous.
- On a pas le choix, répondit Mélissa.
- C'est notre seul moyen de trouver le tueur, reprit Léna.
- On doit y aller, déclara finalement Gaëtan.

   Le petit groupe se dirigea alors vers les marches ensanglantées en veillant à bien rester collés les uns aux autres. Cette proximité corporelle leur semblait être le seul moyen de se protéger mutuellement d'une éventuelle venue surprise du tueur.

   Les bruits sourds se firent de nouveau entendre. Léo essaya d'en identifier l'origine mais cela relevait de l'impossible. Que se passait-il bon sang?

   Un nouveau bruit, plus lourd et plus fort que les autres retentit. Les cinq adolescents s'arrêtèrent simultanément. Ils se regardèrent comme pour exprimer la peur qui s'emparaient de leurs corps.

   - Si Kévin est le tueur, commença Connor, alors Johanna...

   Le jeune homme s'arrêta. Il venait pratiquement d'énoncer ce que tout le monde pensait tout bas. Si Kévin était effectivement le tueur, il y avait de grandes chances que le sang répandu en petites tâches sur les marches celui de Johanna.

   Après un instant de réflexion collective, les cinq adolescents reprirent la montée de l'escalier vers le deuxième étage. Étrangement, les bruits avaient cessé, plongeant la maison dans un effrayant silence.

   Le faisceau lumineux de la lampe torche tenue fermement par Léo montra le haut des escaliers. Ils se rapprochaient doucement mais sûrement de leur destination.

   Le lourd silence continuait de sévir faisant monter leur niveau de stress au maximum. Gaëtan pouvait même sentir de la sueur apparaître sur sa peau.

   Ils arrivèrent finalement au deuxième étage. Les murs du couloir ressemblaient beaucoup à ceux du premier étage et le sol, comme dans le reste de la maison était recouvert d'une épaisseur pellicule de poussière mêlée aux morceaux de papier peint et aux éclats de bois.

   Le couloir semblait plus petit et plus sombre que celui du premier étage. À la différence du précédent, il ne comportait que quatre portes assez éloignées les unes des autres.

   Avant d'avancer plus, Léo jeta un œil au sol. Il y avait des petites tâches écarlates semblables à celles qu'ils avaient découvertes dans l'escalier. À l'aide du faisceau lumineux, Léo suivit le chemin dessinés par les taches. Elles menait à l'une des deux portes du fond, celle de droite.

   Soudain, un grand craquement retentit. Il semblait venir de la porte la plus proche sur leur gauche. Après un bref échange de regards, les cinq adolescents se précipitèrent vers l'origine du bruit.

   Un autre bruit retentit. Léo prit une grande inspiration et ouvrit brutalement la porte. Il s'introduisit alors dans la pièce, rapidement suivit de Mélissa, Léna, Connor et Gaëtan. Gaëtan resta près de la porte de la pièce entrouverte, regardant de temps à autre.

   À leur grande surprise, l'immense pièce dans laquelle ils venaient d'entrer était vide. Personne ne les y attendait. Pourtant, ils pouvaient toujours entendre les bruits. Ils étaient proches, ils le savaient.

   Léo promena le faisceau lumineux fatigué de la lampe à travers la pièce. Si on oubliait sa grande taille, la pièce ressemblait en tout point à celles qu'ils avaient visitées auparavant.

   Une vieille tapisserie aux couleurs plus que passées ornait les murs. Le parquet était recouvert de saletés en tous genres. Un lustre ancien et très abîmé pendait au plafond.

   Les craquements continuaient. Ils provenaient de la pièce, Léo en était convaincu. Au bout d'un moment, le faisceau lumineux fit apparaître sous leurs yeux le seul meuble de la pièce: une chaise en bois.

   Quelque chose était posé dessus. Léo s'approcha prudemment, suivi des autres. Il reconnu alors la forme de l'objet qui semblait être à l'origine des bruits qu'ils entendaient.

   Un lecteur de CD. Cependant l'objet n'était branché à aucune prise électrique. Léo le souleva et distingua un compartiment à piles. Deux piles visiblement en fin de vie se trouvaient a l'intérieur. Léo les arracha de leur emplacement et les jeta au sol. Les bruits s'arrêtèrent immédiatement.

   Tout le monde relâcha la pression l'espace de quelques secondes. Léna regarda autour d'elle. Si les bruits avaient été préenregistrés, il s'agissait sûrement d'un piège du tueur pour les attirer dans ces griffes acérées.

   - Où est Gaëtan? demanda-t-elle en cherchant le jeune homme du regard.

   Un bruit de glissement résonna dans le couloir.

À suivre...