4. Lever le voile

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  « Toutes les vérités sont faciles à comprendre une fois découvertes, à nous de les découvrir

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  « Toutes les vérités sont faciles à comprendre une fois découvertes,
 à nous de les découvrir. » Galilée.  

Pendant les trois derniers jours, nous avons parcouru tellement de kilomètres que j'ai du mal à me situer. Il n'y a aucun panneau ou les rares présents sont écrits en elfique donc indéchiffrable pour moi. Soit Faérie est sans limite ou soit nous avons atterris assez loin de mon père.

Notre cheval tient bien plus le coup que moi, au fil des longues heures à califourchon sur son dos mon corps est tout courbaturé.

J'accepterai tout cela avec plaisir si c'était fait dans la joie et la bonne humeur... Mais c'est sans compter sur l'amabilité de mon guide.
L'ambiance est morose. Le silence qui entoure chacun des pas de l'animal devient étouffant.
Donc pour passer le temps, je rumine, je réfléchis et je plonge dans le fils de mes pensées, qui ne sont plus si joyeuses que ça.

Le paysage commence à devenir insipide également, des plaines, de la forêt et le soir un petit village pour ne pas se faire remarquer.
Quand je songe à ce qu'est devenu mon quotidien, je perds pied. Ma vie n'a plus aucune couleur, devant mes yeux à chaque minute se trouve la cape noirâtre de Rána. Je meurs d'envie de m'éveiller devant un coucher de soleil sur la mer, de plonger dans les yeux si envoûtants de Sergey...

À la place de toutes ces belles choses qui me manque, je subis la présence autoritaire et froide de Rána. Les repas, le soir sont de plus en plus courts, je n'arrive pas à rester assise face à lui un long moment. J'ai bien compris que la discussion n'était pas son fort alors maintenant, je me tais et le suis comme un mouton, bête et discipliné.   

 Ce soir quand nous arrivons à l'auberge du jour, je trouve qu'il y a plus de monde qu'à l'accoutumer. Les clients, comme d'habitude, ont un look tout aussi particulier les uns que les autres... 

Étrangement, Rana lorgne cherche personne et semble sur le qui-vive. Après avoir réservé nos chambres, il me tire vers l'escalier qui mène à l'espace nuit rapidement, trop rapidement...
Il me trimbale dans un dédale de couloirs, ouvre la porte tout au fond et nous fait pénétrer dans la pièce précipitamment avant de fermer sèchement la porte, sur laquelle il se laisse aller.
Si je ne le connaissais pas autant, je dirais qu'il n'est pas rassuré. Je ne sais pas quelle mouche l'a piqué, mais il est à peine méconnaissable.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive donc ce soir ? Je lui demande tout en observant la chambre.

C'est étrange qu'il nous ait enfermés dans une chambre qui paraît tout aussi confortable que les cinq dernières... Le lit est plus petit que tous ceux dans lesquels j'ai eu la chance de dormir. La pièce est vétuste et dépourvue de décoration, peu de touristes doivent séjourner ici... La petite fenêtre donne sur un terrain vague où quelques chèvres s'occupent en mangeant de l'herbe.

Un épais brouillard est descendu dans la vallée, peu avant que nous arrivions ici. Que le temps de Faérie est bizarre, comme lunatique. Le soleil inonde quasiment toute la journée sauf par moment sans prévenir, il tombe des cordes ou l'intense brouillard fait place, mais ça ne dure jamais longtemps.  

L'ordre des éléments. Tome 1 ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant