Chapitre 27

58 4 8
                                    

Alie

Je reste une bonne minute le dos contre la porte. Je ne me pensais pas capable de me séparer de Ritchie, surtout pas aussi brutalement ni aussi durement. Je respire un bon coup, me redresse et retourne dans la cuisine.

- Je suis désolée que tu ais du assister à cela, dis-je, la voix légèrement tremblante.

- Aucun problème Alie, c'est moi qui suis désolé d'être là dans un moment tel que celui-ci, me répond Julien.

- Ca partait d'une bonne intention, ne t'en fais pas.


Hier soir après m'être disputée avec Ritchie au bar à côté de Julien, je me suis excusée auprès de ce dernier de lui avoir imposé ça. Il était gêné pour moi et m'a assuré qu'il comprenait parfaitement. Il m'a offert un nouveau verre et nous avons discuté. Après une bonne heure je l'ai remercié pour ce moment et suis partie prendre un taxi pour rentrer. Mais au moment de démarrer la porte du taxi s'est réouverte. Julien est entré et m'a proposé de partager le taxi avec pour celle excuse :

« Je sais tellement ce que c'est qu'une rupture brutale et inattendue. »

Par un sourire compatissant je lui ai signifié que le trajet à deux serait toujours plus sympa. Nous avons parlé de mon fils, de la vie à Paris, de la vie en général avant qu'il me dépose devant chez moi. Je l'ai remercié pour cet échange et je l'ai quitté.

Après une nuit assez agitée, ce matin je me suis réveillée la boule au ventre et une forte envie de pleurer. Incapable d'avaler quoique ce soit je suis restée figée sur mon canapé toute la matinée devant la télévision. Sur les coups de onze heures quelqu'un a sonné à mon interphone. C'était Julien et deux cafés.

Il venait s'assurer que j'allais bien et me proposer d'aller faire un tour au parc pour prendre l'air. Au delà du fait qu'il s'inquiétait pour moi, il m'a avoué qu'il avait découvert sur les réseaux de nombreuses photos de Ritchie et moi hier soir. On s'apprêtait à sortir quand Ritchie a débarqué.


- Ecoute, je crois que je préfère rester un peu seule si cela ne te dérange pas.

- Non bien sur, ne t'en fais pas je comprends parfaitement, me répond-t-il en se levant, prêt à partir.

- Je te remercie vraiment pour ta sollicitude, on ne se connait pas mais je reconnais que cela m'a fait du bien.

- Veux-tu que l'on se croise par hasard demain matin sur les coups de dix heures au parc?

- Par hasard? demandé-je amusée.

- Ouais, totalement par hasard... Puisque c'est le hasard qui a fait que je me retrouve là pour te remonter le moral.

- Avec plaisir, répondis-je sincèrement ravie d'avoir un soutien semi inconnu. A demain alors.

Il quitte mon appartement et je retourne me morfondre sur mon canapé. En zappant je tombe sur une interview de Ritchie. Toute ma tristesse contenue depuis hier explose en mille morceaux, et les sanglots secouent ma poitrine sans que je puisse la contrôler. Des flots de larmes inondent mes joues, mon coeur se serre, je me roule en boule dans mon canapé, ravagée par le chagrin. Je sais que j'ai fait le bon choix mais le manque est immense.

Lorsque j'arrive à me ressaisir j'envoie un message à Thomas et lui propose de monter avec Matthias et de passer leurs vacances ici. J'ai besoin de voir mon fils, de me concentrer sur mes essentiels. Thomas n'a pas refait sa vie depuis notre séparation, il a bien eu des aventures, mais il n'a pas réussi à reconstruire quelque chose de sérieux, celui me permet de lui proposer plus facilement de venir ici. Il dormira dans la chambre de Matthias s'il le faut.

Sa réponse ne se fait pas attendre, il me connait par coeur, il a compris que je n'allais pas bien et que je devais m'occuper. Ils prendront le train demain.

Voilà qui devrait m'empêcher de trop penser à Ritchie.... à condition qu'on évite d'aller la télévision.

SonrisaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant