Chapitre 17 -Mars- Poursuite

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Des bruits étranges résonnaient dans l'atmosphère de son rêve. Il s'agissait pourtant d'un songe paisible, où rien de tout cela n'était arrivé. Dans cette illusion, sa mère était restée à Eysis et lui partait à Nerthela en train, pour rejoindre Will au portail quantique. Au retour, son père lui racontait brièvement ce qui s'était passé sur Soltanis. Il résuma brièvement sa mission avant de s'endormir. Perdu dans son imagination, Uris fixait son père paisiblement. Mais tout à coup, des coups perçants transpercèrent le cocon de ce monde tel qu'il le souhaitait.

A son grand désespoir, il ouvrit les yeux dans la navette. Des tirs.

La carlingue se mit soudain à faire des soubresauts. A l'intérieur, tout le monde s'agrippait à son siège, tentant de garder son sang-froid. Tout était arrivé d'un seul coup, surprenant brutalement tous les passagers.

Qiahn avait de nombreuses gouttes de sueur sur son visage. Il s'avançait dans la rangée centrale en essayant de garder son calme et celui des autres.

- Restez calme, cria-t-il d'une voix se voulant forte. Le pilote a déjà du mal à gérer la situation. Le spatioport est juste devant nous, à environ sept cents mètres. Nous allons nous poser sur la plate-forme d'urgence. Si nous avons assez d'avance, nous aurons le temps de nous réfugier à l'intérieur sans mal.

Les autres écoutaient, mais ne réagirent aucunement à son intervention. A la moindre erreur du pilote, la navette tomberait avec toutes les vies à l'intérieur. Les coups de feu survenaient par rafales. Même si le pilote faisait son possible pour les éviter, certaines balles arrivaient inexorablement à toucher la navette. Le calibre qu'utilisaient leurs poursuivants était petit, et conçu pour que la balle explosât. L'usage de ces projectiles était ancien, mais avec les nombreuses améliorations apportées dessus, leur utilisation restait très rentable.

Certaines balles s'écrasaient sur le blindage, faisant des chocs de plus en plus gros. D'autres étaient dirigées sur les vitres. Les impacts traçaient des fissures inquiétantes à leur surface. Les projectiles les plus dangereux restaient ceux lancés sur les hélices. Les rotors et les moteurs étaient les cibles privilégiées des tireurs. Heureusement, aucune balle n'avait encore réussi à atteindre ces points faibles, protégés par des surfaces métalliques.

L'engin était d'une résistance remarquable.

Un impact résonna sur la vitre de droite, juste à côté de Nyls. Le jeune homme sursauta en fixant la balle restée encastrée dans le verre. La minuscule forme aérodynamique resta un immobile, puis explosa, brisant une partie de la vitre. Le jeune homme avait prévu le coup, mais il se prit tout de même un morceau aiguisé dans la joue. Du sang se mit à couler de son visage tandis que l'air rentrait par bourrasques dans l'habitacle.

Ses parents, pris de faiblesse par la blessure de leur fils, ne purent s'empêcher de réagir.

- Aliona ! cria Heima en direction de la fille. Ouvre la tourelle arrière et essaie de tirer sur eux. Même s'ils sont nombreux, nous devons essayer d'en abattre le plus possible.

La jeune fille s'exécuta sans rien dire, se levant de son siège. Elle se prépara à ouvrir le capot à l'arrière de la navette pour sortir la tête hors de l'habitacle.

Heima abandonna Lain et courut vers Nyls pour examiner sa plaie. Son visage était crispé d'angoisse et de tristesse.

La navette se mit soudainement à osciller de manière inhabituelle.

- Il faut reboucher la vitre ! hurla l'homme. L'appel d'air va faire perdre l'équilibre de la navette !

Ils se mirent tous à la recherche d'un moyen. Zeke dénicha un film plastique sur sa vitre – une mesure de sécurité visant à éviter les éclats de verre. Il l'enleva et le tendit vers l'homme.

InsurrectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant