Un bruit étrange attira son esprit. Il se réveilla en sursaut. Il était persuadé d'avoir entendu quelque chose. Un bruit indescriptible. De la sueur perlait sur son front. La nature du son était subtile. Il était mécanique, mais il perçut également une sorte de ronronnement de moteur. Son sommeil était-il à la clé d'un rêve illusionniste ?
Uris soupira puis se leva. Il consulta sa tablette électronique. Cinq heures du matin... Il était exténué, mais sa curiosité voulait qu'il retienne ce son. Il fit le tour de son lit pour accéder à son hublot. Comme il s'y attendait, il n'aperçut rien d'inhabituel. Seules des superstitions auraient pu lier l'alignement des étoiles à une forme de serpent, symbole de la séparation dans les légendes Dnéosienne.
Uris ne s'attarda pas plus sur la vue de son hublot. Il retourna dans son lit en se répétant mentalement le bruit, tentant de le retrouver.
Au bout d'un temps indéterminé, la réponse se montra, dégarnie, simple. Un vaisseau.
Le matin, il avait l'impression de revenir d'un autre monde. Sa nuit avait été agitée, mais il ne se souvenait plus du tout de ce qui s'y était passé. Il se sentait surtout fatigué, avec l'impression d'avoir fait une nuit blanche. Sa mère était dans le même état. Elle avait les cheveux ébouriffés et des cernes creusaient ses yeux.
Il se demanda si elle n'avait pas fait une nuit blanche, ce qu'elle faisait régulièrement lorsque Will partait en voyage intergalactique.
Il mangea sans faim. La fatigue de sa mère l'inquiétait autant que la sienne. Pourquoi se souvenait-il pas ? A ces instants, il aurait pu donner n'importe quoi pour retrouver la trace du sillon creusé par sa mémoire. Il se prit la tête dans les mains et se détendit. En pensant à autre chose, il se souviendra sans doute.
Il faut séparer vie scolaire et vie familiale. Les problèmes et les solutions sans réponses resteraient insolubles à jamais s'il mélangeait les deux.
Sur son chemin vers l'institut, il oublia son père, la fatigue de sa mère, et se concentra sur Zeke et ses problèmes respiratoires ainsi que sur Smeth et son message étrange.
Chaque pas le rapprochant du grand bâtiment vitré le forçaient à s'amarrer à la seconde île de sa personnalité. Son regard se posa brièvement sur le spatioport, mais il le détourna.
Il n'y avait que deux étudiants à attendre dans le hall. Le jour Sagacité, il commençait deux heures plus tard. Une journée tranquille se profilait, en commençant par un cours de Gastronomie.
Déjà intrigué par la faible présence d'élèves dans l'établissement, ce ne fut que lorsqu'il monta au premier étage qu'il remarqua que la sonnerie avait déjà retentit. Les couloirs étant presque complètement déserts, les cours avaient dû commencer depuis au moins cinq minutes.
Uris se mit à courir dans les couloirs, prenant le mauvais chemin, retournant sur ses pas, trouvant la bonne salle perdue dans une impasse. Durant sa course, il consulta sa montre, qui confirma ses cinq minutes de retard. Essoufflé, il se demanda comment avait-il pu ne pas partir à l'heure, alors qu'il était habituellement ponctuel.
Arrivé devant la porte de la salle 156, il attendit quelques instants avant de frapper. Il espérait que la professeure l'accepterait tout de même en cours.
Le temps que les pas de Mme Luvet parvienne jusqu'à la porte, il espéra qu'Unio fût lui aussi retard. L'imposant étudiant avait pour mauvaise habitude d'arriver cinq minutes en retard tous les jours, et il arrivait à trouver un prétexte valable à chaque occasion.
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Insurrection
Ciencia FicciónLes Temps Sombres sont révolus. Personne ne sait ce qui s'y est réellement passé. Une épidémie ? Une guerre ? Seule une chose est sûre : l'humanité a été presque éradiquée, laissant seulement un million de survivants. L'an 0 a été annoncé à la fin...