Chapitre 18 -Mars- "Spatioport"

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Des personnes approchaient. Des lumières éclairaient le cadavre de la navette, créant un cercle terne dont l'extérieur était sombre. L'habitacle défoncé était comme un autre monde sur la surface lisse du hangar. Une scène où s'étaient joués des événements d'autant plus différents.

L'armature vacillait dangereusement au-dessus d'Uris. Le jeune homme s'était dirigé vers Nyls, le plus proche de lui, pour le mettre en sécurité hors de la navette.

- Arrête cela, jeune homme, dit calmement une voix grave. Elle venait d'un homme dont le visage était à moitié dissimulé dans l'ombre du hangar.

Sept personnes sortirent de l'ombre et se dirigèrent vers les blessés. Elles marchaient silencieusement vers la navette, des barres de fer robustes à la main. Elles se dispersèrent dans l'habitacle et placèrent les bâtons aux endroits qu'ils jugeaient fragiles.

Une femme allongea Nyls le long de la rangée centrale.

- Il nous faut sept brancards ! cria-t-elle en voyant l'état des passagers.

Un homme quitta la salle pour aller chercher les civières.

- Tu peux y aller, souffla-t-elle à Uris d'un ton rassurant. Nous allons les soigner. Rejoins Saks.

- Qui est Saks ? Je peux vous aider...

- Elle arrivera te chercher, et ne t'inquiètes pas pour nous. C'est notre métier, fit-elle d'un air légèrement impatient.

Uris se redressa, et sortit de l'habitacle en voyant que ses amis étaient pris en charge.

Il tourna la tête vers les deux personnes dont le visage était dissimulé par l'ombre. Il chercha des yeux quelqu'un pouvant correspondre à Saks.

Une grande femme blonde, vêtue de bleu, sortit brusquement de l'endroit sombre. Elle souriait à pleine dent en s'approchant d'Uris. Elle s'arrêta à deux mètres de lui et fit un geste de la main vers l'extérieur du cercle lumineux.

- Veux-tu bien me suive, Uris Spakaï ? demanda-t-elle toujours le sourire aux lèvres.

Le jeune homme fut étonné par la prononciation de son nom. Il sonnait de manière étrange dans la bouche de la femme et il était étonné qu'elle le connaisse.

Son ton était engageant, mais le jeune homme se demandait ce que ce sourire voulait bien dire. Il hésita à se montrer réticent. Mais en voyant deux hommes particulièrement robustes sortir de l'ombre, il préféra obtempérer sans rien dire.

- Je me nomme Saks, fit-elle pendant qu'ils marchaient. Nous sommes là pour te protéger.

- Tout le monde veut me protéger... soupira Uris.

- C'est faux, rectifia Saks. Les autres personnes qui t'ont offert asile n'avaient pas pour ambition de te protéger dans le sens premier du terme. Elles t'auraient placé dans un endroit reculé, où tu aurais subi des dizaines d'interrogatoires sans pouvoir voir le monde extérieur...

- Qu'en sera-t-il avec vous ?

Saks fit une moue dérangée. Elle laissa un court silence.

- Sur Terre, nous possédons de nombreuses bases où tu seras en sécurité. Mais je te promets qu'à tout moment, tu pourras décider de t'en aller, même si nous en souhaitons autrement.

- Je veux m'en aller maintenant, essaya Uris en se montrant sec.

Saks sourit devant l'insolence du jeune homme.

- Patiente seulement quelques instants. Je vais d'abord te montrer quelque chose, fit-elle.

Uris acquiesça, satisfait de pouvoir obtenir un prétexte pour faire accepter ses demandes.

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