Chapitre 8

4.5K 204 4
                                    

                Au final, je n'ai pas mit les pieds à la fac aujourd'hui. J'étais sur la route puis j'ai repensé à ce que m'a dit Louise. Ça me fait vraiment chier même si je ne l'avouerai jamais. J'ai fais demi-tour en me foutant des convenances et j'ai filé à la salle. Je n'avais pas mes affaires, c'était un peu con mais arrivé sur place, ils m'en ont prêté. J'y suis resté plus de deux heures. J'avais oublié combien ça me faisait du bien de pratiquer du sport. J'oublie complètement tout, même Marine. Je rentre aux alentours de vingt heures trente. J'entre sans faire de bruit et j'entends Louise parlait. Je tens l'oreille en me cachant dans l'entrée.

- Oui, maman... Je ne sais pas, quand il n'aura plus besoin de moi ce soir... Je n'ai pas le choix maman, on a besoin de cet argent... A ce soir, bisous.

Je la trouve bêtement pathétique, c'est encore la petite fille à sa maman. J'entre dans le salon au moment où elle raccroche, elle sursaute en me voyant.

- Bonsoir.
- Ouais, c'est ça.

Elle me détaille de haut en bas, je dégouline de sueur, j'ai dis au proprio de la salle que je repasserai dans la semaine pour leur rendre les vêtements. Je vais chercher une serviette dans la salle de bain pour méponger le front, et retourne dans la cuisine ouvrir une bouteille d'eau.

- Vous... Vous n'êtes pas allé en cours ?
- Non.
- Mais, et...
- Je m'en fou, Louise.

Je la coupe, je savais parfaitement qu'elle allait me parler de ma mère, mais je ne veux pas en entendre parler. Là, je suis détendu et j'aimerais le rester jusqu'à au moins demain.

- Bien. Je peux rentrer ou vous avez encore besoin de moi ?
- Ben là, j'ai juste envie de baiser. Alors si coucher avec moi entre aussi dans tes fonctions, tu restes sinon au revoir.

Je suis méchant, je le sais. Mais ce soir, elle m'énerve. Je suis encore frustré par sa franchise. Je ne sais pas pourquoi, mais dans le fond, j'aurai aimé lui plaire. Je plais à toutes les filles, alors pourquoi pas à elle ? Je crois que c'est aussi pour ça que l'envie d'aller à la salle m'a prit, dans un sens, elle m'a fait comprendre que je devais bouger mon cul si je ne voulais pas finir comme un tas de graisse tout moche que les filles renient.

- Bonne soirée, Bryan.

Elle marche, déterminée, jusqu'au porte-manteau, elle s'empare de sa veste et de son sac à main fermement. Elle est en colère, je suis sûr que c'est de ma faute, tant mieux. Elle sort en claquant bruyamment la porte. Je grogne en penchant ma tête en arrière, elle m'énerve tellement. Je ne réfléchis plus et sort de l'appartement pour tenter de la rattraper. Je ne sais pas ce qui m'arrive, ça ne me ressemble pas du tout de retenir une femme.

- Louise, attends ! Je cris dans la cage d'escalier.

Je me penche, elle s'arrête brusquement, elle redresse la tête vers moi en se tenant à la rambarde. Je la fixe, elle me fixe. Pour une fois, elle ne baisse ni les yeux, ni la tête. Je souffle, je ne sais plus comment m'y prendre avec elle, c'est étrange.

- Reviens, j'aurai peut-être pas du me comporter comme ça.
- Peut-être ? Elle rit nerveusement.
- Bon d'accord, j'aurai vraiment pas dû. Tu as dîné ?
- Non.
- Viens, en échange je cuisinierai.

Mais merde, qu'est-ce qui m'arrive ? Je déteste cuisiner pour moi, alors pour les autres.

- Mais, je vous ai déjà fait des pancakes tout à l'heure.
- Je viens de faire deux heures de sport intensif, alors mon ventre cri famine. Elle rit, je souris en la fixant.
- Bon, d'accord mais je ne reste pas longtemps.

J'acquiesce d'un hochement de tête, elle revient sur ses pas et me suit dans l'appartement. Je me dirige tout de suite vers la cuisine. Me voilà donc à cuisiner pour une femme. Je m'étais pourtant jurer de ne plus faire aucun effort pour l'une d'entre elles.

- Vous savez cuisiner au moins ? Elle rit.

Ce soir, les rôles sont inversés. C'est moi en action et elle assise sur une chaise à me contempler. Je me rends compte qu'elle doit me prendre pour un demeuré quand je fais ça, mais je m'en tape complètement après tout, j'aime la regarder.

- Tutoie-moi, je préfères ce soir. Et, oui je sais faire même si je déteste ça.
- Oh, moi j'adore cuisiné. Qu'est-ce que vous... Tu vas nous faire ?
- Steak haché, pâtes. Ça te va ?
- Oh, digne d'un grand chef tout ça.

Elle rit, elle se moque de moi. Ça ne me gêne pas, ça me fait rire. Elle a pas tort, c'est pas grandiose mais bon, c'est pas comme si c'était un rendez-vous galant. Une minute... Et si c'était ce qu'elle pensait ? J'arrête tous mes mouvements et la regarde, elle me sourit.

- Tu as un petit-ami ? Je lui demande, bêtement.
- Tu es vraiment bizarre parfois, tu sais... On rigole, puis l'instant d'après tu dérailles, on dirait.
- Non, je réfléchis beaucoup, c'est tout.
- Trop. Tu réfléchis beaucoup trop. A quoi penses-tu là ?
- Personne n'a jamais lu dans mes pensées, et ce n'est pas toi qui commencera aujourd'hui.

Je lui fais un clin d'œil en versant les pâtes dans l'eau bouillante. J'active le minuteur de mon portable et surveille de temps en temps. C'est vrai, jamais personne ne sait ce que je pense vraiment. Même Marine, elle me le reprochait parfois mais je lui faisais rapidement oublié en la baisant sur la table de la cuisine ou sous la douche. Je souris à cette pensée. J'aimerais bien faire ça aussi avec Louise. Je secoue la tête pour vite repousser cette pensée.

- Ça ne répond pas à ma question.

Je relance le sujet du petit-copain, j'ai envie de savoir, ça m'intrigue.

- Non. Non, je n'ai pas de petit copain.
- Donc, tu es vierge ?
- Pardon ? Je ne répondrai pas ça.
- Tu es trop timide et chiante. Saignant ou bien cuit le steak ?
- Bien cuit, merci.

Comme moi, je le prends toujours bien cuit, je le trouve dégueulasse quand il est saignant.
-Et comment ça je suis timide ? Demande-t-elle.
- Oui, tu baisses toujours la tête quand on te dit quelque chose, t'es tellement coincée que c'en est ennuyant.

Les deux steaks hachés sont prêt, elle sort des assiettes et je mets un steak dans chaque assiette. Elle les pose et je ramène la casserole de pâte. On s'assoit l'un en face de l'autre.

- C'est parce que je suis au travail. Dans la vie de tous les jours, je ne suis pas aussi coincée comme tu dis si bien.
- J'aimerai bien voir ça, ris-je à son nez.

Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas ris comme ça. Avec Anastasia au self, hier, mon rire paraissait même moins sincère que ce soir. Entre les deux heures à la salle de sport et mon dîner avec Louise ce soir, je me sens bien. Pour une fois, je suis bien. Je suis calme, pas sous pression, ça faisait longtemps que je n'avais plus ressenti ce sentiment de partage et de sérénité.

- Pour la peine, samedi on sort. Tu ne travailleras pas !

Je suis tellement lancé dans mon idée de partage que j'en viens à sortir des choses sans réfléchir. Je la regarde, elle me sourit, je mange mes pâtes sans décrocher mon regard du sien.

- Ça comptera quand-même comme une journée de travail ? J'ai besoin de cet argent. Avoue-t-elle avec sérieux.
- Oui, bien-sûr ! Après tout, c'est l'argent de ma mère donc oui, on s'en tape.

Elle me sourit sincèrement. La sonnette retentit dans l'appartement, pourtant je n'attends personne. Pitié, faites que ce ne soit pas ma mère. Je me redresse et me lève pour aller ouvrir. J'inhale puis j'ouvre la porte, le sourire d'Anastasia apparait sous mes yeux et je suis à moitié rassurer que ce ne soit pas ma mère.

__________

Bryan confrontait à Anastasia et Louise, que va-t-il donc se passer ?

L'âme d'un BadboyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant