Chapitre 22

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Je regarde ma mère complètement bouleversé. Je ne m'attendais plus à aucun appel de lui. Disons que je ne le souhaitais pas, je ne veux plus rien à faire avec lui. Depuis qu'il m'a appelé le jour de l'accident, je n'ai plus eu de contact avec lui, il m'appelait mais j'ignore ses appels, or là, je n'ai pas pu, ce devait être un nouveau numéro.

- Je dois te parler, fils.

- Je n'ai rien à te dire, et je ne suis plus ton fils.

- Il faut qu'on se voie.

- Non.

Ma mère fronce les sourcils, elle tend l'oreille pour essayer d'entendre la conversation.

- La dernière fois que je t'ai eu au téléphone, ma journée s'est très mal terminé et j'ai fini dans le coma, alors tu seras bien gentil de rompre tout contact avec moi à partir de maintenant.

- Bryan, ce n'est pas à toi de me dire quoi faire. Je viendrai te voir quoi que t'en penses, je voulais simplement te prévenir par politesse, mais je ne te demande pas ton avis.

Je raccroche, rien à foutre de la politesse. Ma mère se précipite sur moi pour me demander ce qu'il m'a dit.

- Rien.
- Comment ça rien ? Bryan, dit-moi !
- Il sera de passage en ville.
- Pardon ?
- Tu m'as compris.
- Mais... Pour quoi faire ?
- Toujours la même chose je suppose.

Elle soupire en roulant des yeux, elle doit en avoir aussi marre que moi. Elle me suggère de l'ignorer. Nous discutons encore un moment de tout et de rien, mais surtout de pas grand-chose. J'ai pas spécialement à dire à ma mère, on a jamais été très complice elle et moi.

- Tu veux manger ici ? Proposai-je poliment.
- Oh, oui, pourquoi pas.
- ça ne te dérange pas si j'invite Louise ? J'ai dîné avec sa mère alors j'aimerais que...

Je ne sais pas du tout ce que je suis en train de dire, je secoue la tête et passe à un autre sujet. Ma mère sourit en me suivant dans la cuisine, j'envoie un message à Louise pour lui proposer de venir ce soir à la maison. Elle me répond que oui, je souris bêtement et relève la tête vers ma mère, elle sourit aussi en me regardant.

- Quoi ?
- Je suppose qu'elle a dit oui !
- Comment tu sais ?
- Tu souris, et c'est rare quand ça arrive.
- Arrête, ce n'est pas si rare, ris-je nerveusement.

C'est vrai, je souris souvent. Enfin... De temps en temps. Plus précisément, je souris beaucoup depuis une semaine, avant jamais, je le reconnais.

Une demi-heure plus tard, ça tape à la porte, je cours presque jusqu'à celle-ci pour ouvrir à Louise. Je lui souris avant de me pencher et de poser un chaste baiser sur ses lèvres et de la laisser entrer. Elle salue ma mère timidement, ma mère n'étant pas du tout tactile de nature, s'approche d'elle et lui fait une accolade. Ça m'étonne beaucoup mais je pense qu'elle a décidé de faire un effort pour moi. Je la remercie d'un sourire.

- Tu vas bien, Louise ?
- Très bien et vous ?
-Je t'en prie, appelle-moi Diana.

Louise hoche la tête timidement, pour la soutenir je passe mon bras autour de sa taille et la rapprocher un peu plus de moi. J'aime la toucher, son contact me fait tellement de bien intérieurement et extérieurement.

- Qu'est-ce que vous voulez manger ? Demandai-je à l'intention des filles.
- C'est toi qui cuisine ? Sourit Louise.
- Si tu veux bien m'aider.
- Avec plaisir.
- Je peux donc en profiter pour passer un coup de fil ?
- Oui, bien-sûre, maman.

Elle hoche la tête et s'en va dans ma chambre, elle ferme la porte pour passer son coup de fil. Louise et moi allons jusque dans la cuisine, main dans la main.

- Alors, que cuisine-t-on ?
- C'est quoi ton plat préféré ? Demandai-je un sourire enfantin sur le visage.
- Les lasagnes.
- Alors c'est parti pour un plat de lasagnes !

Je claque des mains, enthousiaste à l'idée de lui préparer son plat préféré. J'avais envie de faire des efforts et montrer que je n'étais pas seulement un bon à rien, je voulais lui plaire en réalité. Nous sortons les ingrédients, on commence à organiser notre plat.  Louise s'occupe de la viande et moi, du reste de la pâte. Elle rit en me voyant me débrouiller pas si mal que ça, enfin je sais pas vraiment pourquoi elle rigole.

- Tu te moque de moi ?
- Oui. Tu te débrouilles comme un manche !
- Ah ouais ?

Je la regarde dans les yeux, j'attrape discrètement la crème fraiche et la cache derrière mon dos.

- Ouais.

Je lève mon bras au-dessus de sa tête et verse le pot de crème fraiche ouvert sur sa tête. Elle ouvre grand la bouche et me fusille du regard. Je frisonne, m'en veut-elle réellement ? Je rougis, son regard sombre me fait un drôle d'effet, encore un tout nouveau sentiment.

- Tu viens vraiment de vider le pot de crème fraîche sur ma tête ?
- Euh...
- Mais t'es con, crit-elle. Comment on va finir les lasagnes sans crème fraîche ?
- Il y a un autre pot dans le frigo !
- Ah, ouf !

J'ai ris nerveusement.

- Quoi ?!
- Tu m'épateras toujours, Louise Jefferson !

Je la prends par la taille et l'attire vers moi. Elle pose ses mains dans ma nuque, je souris avant de l'embrasser langoureusement.

- Pourquoi ?
- Tu t'énerves parce qu'on va manquer de crème fraîche, pas parce que tes cheveux en sont remplit.

Elle me sourit et m'embrasse à son tour. Elle me quitte des bras pour aller mettre le plat dans le four. Elle me regarde en souriant du coin de l'œil.

-Tu peux aller prévenir ta mère que ce sera prêt dans une vingtaine de minutes, s'il te plait ?
- Oui, chef !

Je lui mets une petite tape sur les fesses, elle pousse un petit cri, je secoue la tête et me dirige vers la chambre. J'entends la discussion de ma mère à travers la porte, elle ne cri pas mais presque, elle parle assez fort.

- Non John, je ne lui ai pas encore dit.... Je ne sais pas quand je serais prête... Je ne sais pas, dans un certain temps... Je ne suis pas sûre qu'il soit prêt à l'entendre... Oui, on verra bien... Je vais te laisser maintenant... Il a une amie maintenant, elle est très gentille, oui... Ils m'attendent John... Promit, allez bisous !

Elle ouvre la porte et me prend la main dans le sac. Elle écarquille les yeux et semble gênée, moi aussi en réalité. Je me gratte la nuque.

- C'est presque prêt.
- Bien, elle finit par me sourire.

On rejoint Louise dans la cuisine, ma mère propose de mettre la table pour se rendre utile, je l'aide. L'ambiance n'est plus vraiment la même depuis que j'ai entendu un bout de sa discussion. Qui est John ?

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J'ai écrit cela entre les devoirs de ma soeur et sa douche ahah bisous bonne semaine à vous

L'âme d'un BadboyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant