L'âme d'un Badboy

Chapitre 32

Je reste bloqué sur lui. Sa hauteur et sa carrure imposante. Il n'a pas changé, il est toujours aussi perfectionniste que la dernière fois que je l'ai rencontré. Louise me rejoint et il pose les yeux sur elle une seconde avant de revenir sur moi. J'avale difficilement ma salive, je ne m'attendais pas du tout à lui, il m'avait prévenu mais je ne l'avais pas pris au sérieux.

- Bonjour fils, commence-t-il de sa voix grave et sévère.
- Ce n'est évidemment pas un bon jour.
- Je vois que tu n'as pas eu de mal à retrouver une petite-amie.
- Bonjour... murmure Louise, hésitante.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Parler avec mon fils.
- Je n'ai définitivement plus rien à te dire.

Il pose un pied dans l'appartement, je serre les dents. Je me retiens de ne pas exploser. Louise s'en aperçois et pose sa main sur mon biceps et se positionne derrière moi pour me caresser le dos de son autre main. Elle pose un minuscule baiser sur mon épaule.

- Ici, tu es chez moi. Je peux te virer quand bon me semble alors va-t'en avant que je ne fasse un geste qui pourrait avoir de grosses conséquences.
- Serais-tu en train de menacer ton vieux père ?
- Je te demande poliment de sortir de chez moi.

Son regard lâche le mien pour se poser sur le reste de mon corps. Il m'observe un moment avant de regarder Louise encore une fois.

- Mademoiselle, la salue-t-il avant de pivoter et de s'en aller sans se retourner.

Je claque la porte avant de m'étouffer dans mes propres gémissements. Ma cage thoracique me fait mal, j'ai de plus en plus de mal à respirer. Je suis pris de vertige, je m'écroule le long de la porte, je crois que je suis en pleine crise d'angoisse. Louise se rue sur moi, et me prend par les joues avant de lier son regard au mien.

- Bryan, calme-toi... Respire chéri... Inspire par le nez, expire par la bouche...
- Louise, je... Je ne voulais pas...
- Bryan, calme-toi.

Elle m'ordonne et je ne noie dans ses yeux bleus émeraude. Elle est tellement belle que ma respiration se coupe. Elle inspire par le nez et expire par la bouche pour me montrer l'exemple et peu à peu je réussi à faire comme elle.

- Tu peux te relever ?

J'hoche simplement la tête puis me relève lentement. Elle me guide jusqu'à la chambre et m'allonge sur le lit, elle se pose près de moi et repli une jambe sur mes hanches, son bras sur mon torse et sa tête dans mon cou. Elle dépose un petit baiser au coin de ma mâchoire tout en caressant mon torse.

- Tu vas mieux ?
- Je suis désolé.
- Qui est-ce ?
- Mon putain de géniteur...
- Pourquoi le détestes-tu tant ?

J'inspire fortement, je ne sais pas si je suis prêt à en parler, mais je sais que j'en ai envie. Je veux lui prouver mon amour en étant complètement honnête avec elle.

- Je comprendrai que tu ne veuilles pas m'en parler.
- Si, c'est juste que... Je n'en ai jamais parlé avant, sauf à Marine...
- On a le temps si tu ne veux pas m'en parler tout de suite.
- Quand j'étais gosse, il me battait. C'était un vrai alcoolique, j'ignore comment il faisait pour que personne ne le remarque au bureau. Dès le matin il se buvait un whisky. Il a même battu ma mère, j'avais 8 ans et j'ai tout vu.
- Cela a dû être horrible...
- ça l'a été.
- Que s'est-il passé après ?
- Ma mère est partie, ils ont divorcé et elle a hérité d'une certaine fortune à une tante de mon géniteur...
- Tu es parti avec elle ?
- Pas tout de suite. Etrangement, elle ne réussissait pas à avoir ma garde, mon père avait la garde exclusif.

Je sens son bras se resserrer sur mon torse, alors je pose ma main sur son bras et lui caresse de haut en bas. Je pose un doux baiser sur son front avant qu'elle me pose une nouvelle question.

- Alors qu'il buvait ? Comment un juge pouvait-il accepter ça ?
- Ce con avait les meilleurs avocats du comté, le juge n'a même pas su qu'il était alcoolique.
- C'est horrible...
- C'est l'histoire de ma vie.
- Et maintenant ?
- Il a été en cure de désintox, on dit qu'il ne boit plus depuis quelques années, mais j'ai beaucoup de mal à croire ça.
- Pourtant, il semble clean aujourd'hui.
- C'est un très bonne acteur tu sais. Il a toujours caché à tout le monde qu'il buvait.
- Qu'est-ce qu'il voulait, là ?
- Je n'en sais foutrement rien. Il m'a appelé il y a quelques jours pour me dire qu'il passerait en ville mais je ne l'ai pas pris en compte.

J'inspire et expire bruyamment.

- La dernière que je lui avais parlé, c'était la matinée avant que Marine ne meurt.
- Ce n'est pas de ta faute...
- J'étais énervé toute la journée, je...
- Chuut...

Mes yeux s'humidifient rapidement, mais je ravale mes larmes. Je ne pleurerai pas devant elle. Je suis plus fort que ça. Personne ne m'a jamais vu pleuré, même pas Marine.
Louise redresse la tête et m'embrasse de la mâchoire jusqu'à ma bouche. Je la guide jusqu'à ce qu'elle soit assisse sur moi. La baiser s'accentue et je commence à balader mes mains sont le tee-shirt qu'elle m'a emprunté. Je me retrouve même à lui retirer. Elle ne bronche pas, en revanche. Je vois du désir, de la passion dans son regard. A moins que ce soit mon propre reflet que je vois dans ses si beaux yeux bleus.

_____________

Encore beaucoup de temps passé entre le dernier chapitre et celui-ci. Je suis débordée ces temps-ci. Désolée !
Sinon, voici un petit bout du passé de Bryan. Cela vous plait-il ?
(J'ai pris Tom Welling pour jouer le rôle du père de Bryan)

Bisous,
rxvglem