Ulrick
Il était dans la salle du trône à faire les cent pas. Il s'inquiétait de plus en plus pour son fils. Cela faisait plus de dix heures que les gardes étaient partis et depuis, plus aucune nouvelle.
Aelis était avec Carensa et Adalric dans une pièce protégée par des soldats. Ils était accompagnés des dames de la cour et des servantes. Cette pièce était sûre et bien protégée. Elle contenait des vivres, des couvertures et bien d'autres choses pour survivre en cas de siège. Sauf que là, il ne s'agissait pas d'un siège. Il craignait que ce soit bien pire.
Certains de ses conseillers venaient le voir pour lui tenir compagnie et essayer de le rassurer, mais rien n'y faisait. Léréna s'était peut-être réveillée et Hanz était dehors, seul, et les gardes n'arrivaient pas à le retrouver.
Le soleil commençait à se coucher, plongeant petit à petit la salle dans le noir. Alors, quelques servants venaient allumer les bougies pour y voir clair.
Il pensa à son fils, seul, dans la nuit et le froid. Ne pouvant pas manger ni se réchauffer, parce qu'il ne savait ni chasser ni allumer un feu. Peut-être qu'il était dans un village, chez un paysan qui l'aurait accueillir pour la nuit. Si c'était le cas, il lui donnerait son pesant d'or.
Mais il ne pouvait enlever l'image d'Hanz prisonnier de Léréna de sa tête. L'idée qu'elle puisse le torturer le rendait malade. Si jamais elle lui faisait du mal, il lui ferait payer. Mais que pouvait-il contre cette femme qui avait tant de pouvoirs. Et il n'avait plus aucun moyen de la ramener dans la crypte, l'Épée des Ténèbres avait été mise dans la tombe de Calleb.
On venait lui proposer un repas mais il refusa. Il n'était pas d'humeur à manger et à vrai dire, il n'avait pas faim. Il mangerait quand il saura que son fils est en sécurité.
Il se sentait tout de même coupable, c'est lui qui l'avait laissé partir sans aucun gardes. Qui aurait cru que la Reine se réveillerait ce jour là.
Une sombre idée lui vint en tête. Et s'il avait été dans la crypte et avait ouvert la tombe ? Il serait alors la cause du retour de Léréna. Hanz était bien plus qu'en danger. Mais après tout, peut-être que la Reine saura se trouver indulgente envers celui qui l'aura réveillée. Mais savait-elle seulement ce que cela voulait dire. Il craignait qu'elle ne connaisse pas la clémence, alors elle ne pouvait pas l'être envers le prince.
Toutes ces réflexions lui donnaient mal à la tête mais il en fit abstraction. Il s'occupera de cela quand son fils sera de retour.
Et s'il avait deviné qu'il n'était pas vraiment son fils ? Se demanda alors Ulrick. Et s'il lui en voulait de ne lui avoir rien dit et que, par conséquent, il ne voulait plus revenir au château ? Même si Hanz n'était pas de lui, il l'aimait comme s'il l'avait été. Il l'aimait autant qu'il aimait Carensa et Adalric. Parce qu'il l'avait vu naître, l'avait élevé, lui avait appris tant de choses. Il avait fait abstraction du fait qu'il n'était pas son fils et l'avait traité comme ses deux autres enfants. Il l'avait fait pour Hanz et pour Aelis. Jamais il n'aurait pu le haïr.
L'idée qu'il soit avec la Reine, qu'elle découvre qu'il est son neveu et qu'il l'apprenne d'elle le hantait. Il était presque sûr que Léréna se servirait de cela pour le monter contre lui, et cela lui faisait peur. Il imaginait déjà le regard remplit de haine que Hanz lui lancerait.
Tous les pires scénarios possibles défilaient dans sa tête, tous plus horribles les uns que les autres. Le pire qu'il ait pu imaginer, c'est le fait que Léréna lui avait dit pour son vrai pète et qu'elle l'avait tué ensuite, pour faire livrer son cadavre au château en signe de vengeance. Il imaginait le corps inerte de son fils, au sol, emplit de bleus, de coupures et de sang, signe qu'elle l'avait torturé avant de le tuer. Il s'était imaginé cela car il savait de quoi Léréna était capable et que cette option serait sans doute celle qu'elle pouvait choisir.
Puis, un soldat entra dans la salle du trône en courant. Il s'arrêta devant Ulrick, tout essoufflé. Il prit un temps pour reprendre son souffle avant de parler.
-Votre majesté, les gardes chargés de retrouver le prince Hanz sont de retour, dit-il.
-Et ? Demanda Ulrick.
-Ils l'ont vu, répondit le garde.
Ulrick commença à se rassurer car il savait que son fils était en vie. Il pouvait alors éliminer quelques scénarios.
-Où est-il ? Je veux le voir ! S'impatienta le roi.
Il commença à se diriger vers la grande porte pour retrouver Hanz. L'adrénaline monta en lui, avec de la joie. Il savait que son fils était vivant et que ses soldats l'avaient retrouvés. Quoi de plus rassurant que de savoir que son enfant est sain et sauf.
-Avec la Reine Noire, votre altesse, lança d'un air désolé le garde.
Ulrick se stoppa net et son cœur rata un bond. Toute la joie et l'excitation retombèrent d'un coup pour laisser place à de la déception. Son fils était entre les mains de cette sorcière, comme il le craignait.
-Et pourquoi les soldats n'ont-ils rien fait ? Lâcha-t-il entre ses dents.
Il essayait tant bien que mal de contenir sa rage.
-Ils ont dit qu'elle était accompagnée d'un ou deux milliers de Morgoths et soldats, mon roi.
Ulrick se retourna d'un geste vif, ce qui fit légèrement sursauter le garde.
-Deux milliers ? Hallucina-t-il. Mais où est-ce qu'elle a pu les trouver ?
-Les Morgoths et quelques soldats avait été enfermés avec le dragon dans la crypte votre majesté, je suppose qu'elle les a libéré.
Elle avait donc retrouvé un semblant d'armée. Et elle ne tarderait pas à reformer le Conseil des hommes venus des Enfers. Et alors, elle fera revenir l'Armée Fantôme des profondeurs, et les trois royaumes seraient perdus. Tout ce qu'Ulrick avait construit sera détruit, comme avec ce qu'avait bâtit le père de Léréna.
-Allez chercher autant de gardes que vous pouvez, nous devons ramener mon fils. Je crains qu'avant cela, il faudra affronter une reine morte très en colère.
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La Reine Noire - Tome 2
FantasySomara avait retrouvé paix et sérénité. Le peuple avait de nouveau le sourire grâce à leur nouveau roi. Mais l'héritier du trône avait trouvé quelque chose qui risquerait de mettre cette paix en danger. Elle n'était que dans un sommeil qui avait as...