Chapitre VII

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Hanz

Après deux heures d'entraînement intensif, Hanz était épuisé et essoufflé. Il décida donc de prendre une pose, avec l'accord de son maître d'armes. Il posa son épée en bois au sol et alla s'assoir contre un tronc d'arbre.

Il leva la tête vers le ciel, tout en fermant les yeux, et respira l'air de la forêt. L'odeur de la terre meuble et des feuilles humides parvint à ses narines. Depuis qu'il était dans ce camp, il avait apprit à apprécier ces odeurs, et la sensation d'être libre, sans avoir à respecter ce que ses parents lui dictaient. Pour ce genre de choses, Léréna ne l'embêtait pas vraiment.

Il ne savait toujours pas s'il fallait qu'il lui fasse confiance. Après tout, il ne la connaissait que depuis quelques jours. Mais il avait la nette impression qu'elle ne lui ferait aucun mal. Elle l'avait prit sous son aile, et cela malgré qu'elle ne le connaissait pas non plus. Elle lui faisait confiance, et il se disait de plus en plus qu'il fallait qu'il en face de même.

-Fait cela pendant un duel et tu es mort mon garçon.

Hanz ouvrit les yeux et vit une épée en bois pointant sur lui. La personne qui l'a tenait n'était autre qu'Einold. Celui-ci le regardait avec un sourcil arqué.

-Mais nous ne sommes pas dans un duel, répliqua le jeune homme.

-C'est vrai, mais imagine si j'avais été ton ennemi et que j'avais décidé de trahir la reine ? Tu serais mort.

-Vous n'oseriez pas le faire, le défia le prince.

-Pourquoi cela ? S'étonna le maître d'armes.

-Parce que vous l'auriez déjà fait.

Einold baisa son arme et tendit sa main vers son élève.

-Tu es perspicace et intelligent Hanz, cela ne peut qu'être à ton avantage, le complimenta celui-ci.

Hanz s'empara de la main de son professeur et se releva.

-Prends ton épée, ordonna Einold.

Le jeune homme s'exécuta et se plaça devant lui.

-Dis moi mon garçon, à quoi reconnait-on un bon chevalier ?

-Je ne sais pas.

-Cherches.

-Je dirai qu'un bon chevalier a de l'expérience dans le combat.

-Faux, un chevalier peut être bon sans avoir combattu de nombreuses fois. Ce qu'il faut, c'est ne faire qu'un avec son épée. Elle doit faire partie de ton bras, comme si elle le rallongeait. Tu dois toujours te dire que ce n'est pas une arme mais ton bras. Un bras tranchant et mortel. Tu dois ne faire qu'un avec elle.

Einold marqua un temps d'arrêt avant de continuer.

-Mais pas que, un chevalier doit être léger tel une plume et faire des mouvements vifs, forts et gracieux à la fois. Les chevaliers de la garde royale se battent comme des bourrins et c'est ce qui les mènent à leur perte. Dis-moi Hanz, sais-tu danser ?

-Un peu, répondit l'intéressé, mais ça n'a jamais été mon fort.

-Il faut que ça le devienne, parce que se battre, c'est comme une danse. Mettre son pied au bon endroit et au bon moment, calculer quand est-ce que l'on peut attaquer et savoir esquiver les coups avec grâce.

-Mais pourquoi avoir besoin de tout cela ? Demanda Hanz.

-Parce que le combat est un art, mon garçon, et malheureusement, peu de personnes savent le maîtriser. Mais tu apprendra, et tu saura te battre comme les plus grands chevaliers, tu deviendra une légende pour tout le monde. Bien, le cours est terminé pour aujourd'hui, on remballe.

La Reine Noire - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant