Chapitre XXI

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Roi de Tyria

Son armée marchait en direction de ce mystérieux château. Le roi de Somara lui avait indiqué de venir à cet endroit. Il trouvait cela bizarre qu'il lui demande d'aller dans ce château-ci alors qu'ils auraient pu se retrouver au palais royal. Peut-être était-ce parce que celui-ci se trouvait plus près des frontières de Tyria et qu'il avait pensé que cela leur ferait moins de chemin.

Ils sillonnaient entre les arbres de l'immense forêt avec, en vue, une des tours du château qui dépassait du feuillage. Les soldats parlaient entre eux et les chevaux hennissaient de temps en temps. Le roi était en tête de la marche, sur un cheval gris moucheté. À ses côtés, ses deux plus fidèles conseillers étaient également à cheval.

Ses bannerets brandissaient fièrement les drapeaux avec le symbole de Tyria, une fleur transpercée d'une épée. Ce royaume était connu pour ces vastes prairies, ses grands champs, ses parterre de fleurs et ses immenses forêts. D'où la représentation d'une fleur sur les drapeaux.

-Votre Altesse, je continue à croire que c'est une mauvaise idée de se rendre dans ce château, s'inquiéta un des conseillers.

Celui-ci semblait avoir une soixantaine d'années, avait les cheveux et la barbe grisonnants.

-Le roi Ulrick veut que nous nous rencontrions ici, répondit simplement le roi.

-Je le sais, mais d'ordinaire, vous le rencontriez dans le palais royal. Nous n'étions même pas au courant de l'existence de ce château.

-Il faut croire que le roi de Somara est assez vaniteux pour se faire construire un autre palais.

-Je trouve cela tout de même étrange. Ce château ne ressemble absolument pas au roi Ulrick.

Un ange passa avant que le roi tourne la tête vers son second conseiller, plus jeune que le premier.

-Et vous, qu'en pensez-vous ? Demanda-t-il.

-Je trouve cela étrange moi aussi mais si le roi veux que nous nous rendions ici, alors nous le faisons. Et puis, je ne pense pas qu'il faille s'inquiéter, la lettre portait sa signature.

-Peut-être mais il faut rester tout de même prudent, disais le vieux conseiller.

Ils continuèrent la marche, les trois hommes dans le silence, mais le reste des soldats n'en dit pas de même. Les sabots des chevaux claquaient contre le sol, alors que la neige commençait à tomber. Quelques flocons s'écrasèrent lentement sur la couronne du roi, et se coincèrent dans ses cheveux. Il ramena alors sa cape bleue sur ses épaules pour se réchauffer.

Soudain, un cri étrange, venant du ciel, se fit entendre. L'armée s'arrêta et tous les hommes regardèrent vers le ciel. Une immense ombre passa puis disparu entre les arbres.

-Qu'est ce que c'était ? Demanda le plus jeune des conseillers.

-Sûrement un oiseau, le rassura le roi.

-Sauf votre respect, votre Majesté, mais je ne pense pas qu'un oiseau fasse un tel bruit, le contredit le deuxième conseiller.

-Il doit être malade, s'empressa de répondre le souverain, allez, nous devons reprendre la route, nous sommes presque arrivés.

Les soldats reprirent leur chemin, inquiet. Ils se chuchotaient des théories quand à la nature de la chose. Le roi resta la tête haute, sans prêter attention aux bavardages de ses hommes.

∆∆∆

Une heure plus tard, ils arrivèrent devant le château. Un immense trou séparait le bâtiment de l'armée de Tyria. Le pont-levis étant levé, le roi s'approcha, toujours sur son cheval, de la falaise. Il regarda au fond de la grande fissure et vit une eau d'une couleur étrange. En effet, elle était aussi rouge que le sang.

La Reine Noire - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant