Hanz
La lumière du jour entra dans sa tente et le réveilla. Il ouvra alors, petit à petit, les yeux. Ils leur fallut quelques minutes pour s'adapter. Il se mit sur le dos et remonta légèrement sa couverture en peau de bête.
Des bruits de lames qui s'entrechoquaient et du fer qui se faisait forger résonnaient dans tout le camps, accompagnés d'ordres de soldats et de cris de Morgoths. De temps en temps, deux ou trois hommes se disputaient mais il y avait toujours quelqu'un pour les séparer.
Seul dans son lit, il repensa à la soirée qu'il avait passé avec la reine. Ce qu'elle lui avait dit était-ce vrai ? Était-elle vraiment sa tante ? Ou était-ce un mensonge de sa part ? Tout était embrouillé dans sa tête, il ne savait plus quoi en penser.
Puis, une phrase que lui a dit Léréna lui revint en tête. Ensemble, nous gouverneront le monde. Que voulait-elle dire par là ? Tant de questions se bousculaient dans sa tête, mais il ne réussissait à obtenir aucune réponse.
Il voulait la croire, elle semblait sincère mais, il y avait quelque chose qu'il n'arrivait pas à se mettre dans le crâne. Pourquoi ses parents lui auraient-ils mentis à propos de son père ? Et pourquoi Ulrick, l'homme qui l'avait élevé et aimé, avait attaqué Léréna et lui aurait fait du mal ? Pourquoi vouloir s'arracher un trône et une couronne ? Hanz trouvait tout cela stupide et infantile. Mais si le trône de Somara revenait à Léréna, alors elle devait gouverner. Elle a du sang royal, Ulrick non.
Et si ce qu'elle avait raconté était vrai, mais qu'elle n'était pas la personne qu'elle prétendait être ? Et si elle faisait cela dans le seul but de devenir reine ? Qui sait ce qu'une étrangère ferait de la royauté. Mais elle ne ressemblait en rien à une souillon. Elle était toujours bien coiffée, portait de belles robes sophistiquée, possédait une armée et, à ce qu'on disait, elle avait des pouvoirs. Hanz ne pouvait que la croire.
Il porta alors sa main sur sa joue. Léréna l'avait frappée puis l'avait enlacé et consolé, comme s'il était son fils. Pourquoi avait-elle changé aussi subitement de sentiment ? Certes, elle l'avait frappée parce qu'il avait été trop loin dans ses propos mais il ne comprenait pas pourquoi elle l'avait prit dans ses bras. Était-elle folle ? Il n'en pensait pas le moins du monde.
Soudain, un garde entra, sans prévenir, dans la tente du jeune homme. Celui-ci se redressa dans son lit et regarda le soldat.
-La reine quémande votre présence le plus rapidement possible, mon prince, dit-il d'un ton monotone.
-Je vous remercie, lui répondit simplement Hanz.
Le garde fit une révérence puis s'en alla, laissant le jeune homme seul. Il se leva alors et se dépêcha de s'habiller. Avant de partir retrouver Léréna, il prit une pomme dans la corbeille de fruits, située sur la grande table en bois, et croqua dedans tout en se dirigeant à l'extérieur.
Il sillonna entre les différentes tentes et les gardes et les Morgoths, qui le regardaient bizarrement, en cherchant du regard sa tante. Il ne savait pas où chercher. Les hommes grouillaient de partout, s'entraînant au combat ou forgeant des armes. Puis, ayant cherché dans tout le camps, il se décida à s'enfoncer dans la forêt.
Après avoir slalomé entre les arbres, il la trouva en compagnie d'un garde et d'un autre homme. Celui-ci, semblait avoir une cinquantaine d'années et portait un haut en cuir simple, au dessus d'une chemise blanche, et d'un pantalon noir. D'après son apparence, il ne paraissait pas faire partir d'une famille noble mais pas non plus d'une famille pauvre.
Hanz s'approcha des trois personnes, un peu hésitant. Au fur et à mesure qu'il avançait, il pouvait de mieux en mieux apercevoir la grande table en bois et les armes qui y étaient posées dessus. La reine tourna alors la tête vers le jeune homme, imitée par les deux autres hommes. Elle lui sourit légèrement et l'invita à venir à ses côtés.
-Hanz ! Lança-t-elle. Bonjour, j'espère que tu as bien dormi !
-Oui, madame, dit-il poliment.
-Bien. Je te présente Einold, ton maître d'armes, expliqua-t-elle en montrant l'homme à sa gauche. Il t'apprendra à te servir à la perfection des différentes armes qu'il existe. J'imagine que tu as appris à t'en servir de quelques unes au château.
-Je mani l'épée mais cela fait longtemps que je ne me suis pas exercé, et puis je sais comment tenir un arc.
-Le tenir c'est bien, mais il est beaucoup plus utile quand on l'utilise mon garçon, lança Einold le sourire aux lèvres.
-En effet, remarqua Hanz. Mais Léréna, pourquoi vouloir m'apprendre à me battre ?
Celle-ci s'approcha de lui et mit une main sur son épaule.
-Parce que je veux que tu sois le meilleur guerrier des trois royaumes. Un roi doit savoir se battre pour mener ses armées vers la victoire, et je veux que tu ne perdes aucune guerre.
-Pourquoi pensez-vous à ce qu'il pourrait m'arriver ? Demanda le prince.
-Parce que tu es mon neveu, la seule famille qu'il me reste. Et dans une famille, on se soutient mutuellement, non ?
-Oui, affirma le jeune homme.
-Bien, lança la reine en s'écartant subitement de son neveu, quoi qu'il en soit, Einold est là pour t'apprendre à te servir de chacune de ces armes présentes sur cette table.
Elle s'approcha de la table en bois et regarda une des armes. Hanz ne pu savoir laquelle il s'agissait.
-Écoutes-le, il est toujours de bon conseil.
Sur ces mots Léréna s'en alla, accompagnée du garde, laissant le jeune homme seul avec le maître d'armes.
-Pose moi donc cette pomme petit, ce n'est pas une arme, elle ne te sera d'aucune utilité ici, ordonna gentillement Einold. Et prend donc une épée en bois, que je vois à quoi j'ai affaire.
Hanz s'exécuta. Il s'avança vers la table, posa son semblant de petit déjeuner et s'empara d'une épée en bois. Puis il se mit en place devant Einold.
-Je t'en prit, attaque moi, lança le maître d'armes.
-J'ai peur de voir faire du mal monsieur.
-Je ne suis peut-être plus tout jeune mais j'ai bien plus d'expérience en combat que tu n'auras jamais. Allez, attaques.
Alors Hanz tenta une offensive, qu'il échoua.
-Encore, l'incita le maître d'armes.
Le jeune prince en tenta une autre, différente de la première, mais il échoua encore une fois.
-Encore, répéta l'homme.
Le jeune homme serra sa poigne sur le manche de son épée en bois et tenta de nouveau d'attaquer Einold. Celui-ci riposta en envoya valser l'épée d'Hanz. Celui-ci la regarda tomber au sol puis reporta son attention vers son enseignant.
-Quel est donc la personne qui t'as appris à te battre ainsi ? Demanda désespérément Einold. Enfin, si je peux appeler cela comme ça.
-Un garde royal, Sir.
-Sir ?! Mon garçon, je n'ai pas besoin d'avoir le titre de chevalier pour en être un. Avoir ce titre, c'est seulement pour frimer dans les auberges auprès de mercenaires qui n'attendent que de l'avoir.
-Je vous prie de m'excuser, monsieur.
-Einold. Je m'appelle Einold mon garçon pas monsieur. Cette appellation n'est que pour les personnes de haut rang.
Le maître d'armes marqua un temps d'arrêt.
-Bien, si nous commencions plus sérieusement notre entraînement, parc que nous avons du pain sur la planche.
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La Reine Noire - Tome 2
FantasySomara avait retrouvé paix et sérénité. Le peuple avait de nouveau le sourire grâce à leur nouveau roi. Mais l'héritier du trône avait trouvé quelque chose qui risquerait de mettre cette paix en danger. Elle n'était que dans un sommeil qui avait as...