Chapitre XX

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Léréna

Une semaine passa. Les Morgoths du deuxième château étaient arrivés, plus nombreux qu'avant, les soldats s'étaient entraînés au combat et de nouvelles armes avaient été forgées. La construction de la flotte avait commencé et Hanz s'était entrainé chaque jour sur son dragon. La reine, quand à elle, surveillait tout cela, et continuait à tester ses pouvoirs qu'elle n'avait pas pu utiliser pendant quinze ans.

Elle était sur une falaise, cachée par le château. Le vent soufflait, faisant voler ses cheveux, attachés seulement sur le dessus, sa cape et sa robe noire. La mer remuait également, formant de grosses vagues qui s'échouaient pour la plus perdue contre la roche, formant des éclaboussures.

Elle respira l'air salé que lui envoyait ce vent et leva légèrement la tête en fermant les yeux pour profiter du calme qui s'était installé. Le son de la mer et du vent, qui frappait contre les parois des falaises et les murs du château, lui parvenait jusqu'aux oreilles. De temps en temps, une mouette piaillait au loin.

Elle s'était très peu rendue sur la côte étant jeune. Elle l'imaginait alors à travers des histoires que lui comptaient sa mère et sa gouvernante. Elles avaient une façon de raconter leurs histoires, que l'on s'y croyait.

Le soleil était déjà haut dans le ciel, et pourtant, il restait sombre, emplit de nuages. Quelques fois, un rayon réussissait à se frayer un chemin et chauffait le visage de Léréna. Elle ne l'avait pas sentit depuis tellement de temps qu'elle profitait de chaque petits instants.

-Je trouve cela magnifique.

Elle ouvrit instantanément les yeux et se tourna vers la personne qui l'avait dérangé.

-Ah, c'est toi Hanz.

Elle se retourna vers la mer qui s'était calmée. Le son des vagues venait l'apaiser, si bien qu'elle n'eut pas envie de le faire partir.

-On dirait quelqu'un d'autre, continua-t-il.

La reine fronça les sourcils et lança un regard en coin vers son neveu.

-Que vous êtes quelqu'un d'autre. Et plus cette femme qui aime tuer. Je sais qu'elle fait partie de vous mais j'ai l'impression de voir une autre femme devant moi.

-Si tu me connaissais, tu saurais que je suis comme ça, lâcha-t-elle en fixant l'eau bleue.

-Et j'aimerais vous connaître davantage. Après tout, vous, vous n'avez qu'à entrer dans mes pensées pour savoir qui je suis. Moi, je ne peux pas faire cela.

-Est-ce que tu me croirais si je te disais que je ne l'avais fait qu'une fois ?

Elle tourna la tête vers lui et le scruta. Il semblait regarder l'horizon, plongé dans ses pensées.

-Je vous crois, répondit-il finalement.

-Tu ressembles comme deux gouttes d'eau à ton père.

Le jeune homme tourna vivement la tête vers elle et l'a regarda avec incompréhension.

-Vous ne m'avez jamais parlé de lui auparavant.

-Un jour viendra où je t'en parlerai. Mais sache que tu lui ressemble énormément, et pas seulement physiquement.

Le visage du garçon se détendit, sans pour autant que l'incompréhension dans ses yeux ne disparaisse.

-J'ai vraiment l'impression que vous avez deux personnalités.

-Non, je n'en ai qu'une, tu n'as seulement pas assez creusé.

-Mais je ne sais pas ce que je risque de trouver si je creuse trop.

-Le curiosité Hanz, est quelque chose qu'il faut savoir apprivoiser.

-Je n'ai malheureusement pas appris à le faire.

-Cela s'apprend, comme tout le reste.

Un silence s'installa alors. Le vent se leva de nouveau et les vagues s'échouaient plus violemment contre la paroi des falaises. Puis une mouette passa et vint se poser devant les deux personnes, en lançant une sorte de coassement, comme si elle réclamait quelque chose. La reine lui jeta un regard mauvais puis l'oiseau s'envola, laissant un petit cadeau.

-Oh non, mes chaussures ! S'écria Hanz.

Léréna baissa la tête vers le sol et la tâche dégoutante qu'avait laissée la mouette. Alors, son visage se fendit en un large sourire moqueur.

-Ne vous moquez pas de moi ! S'exclama de nouveau le prince.

-Je ne moque pas de toi. C'est simplement que je trouve ironique qu'un oiseau, auquel j'ai fait peur, le fasse savoir sur tes chaussures.

-En même temps, les vôtres sont cachées sous votre robe, ce n'est pas équitable.

-Dans la vie, il y a des choses justes, le nargua-t-elle, ceci n'en fait pas partit.

Elle lui lança un sourire narquois puis se tourna vers l'océan. Elle ne pu s'arrêter de sourire, l'image restait dans sa tête. Soudain, elle reçu quelque chose sur le côté de sa tête. Elle se tourna rapidement vers Hanz qui semblait fier de lui. Elle prit une mèche de ses cheveux et vit qu'elle était remplie de neige. Elle leva alors les yeux vers son neveu.

-Tu vas perdre à ce jeu ! Lança-t-elle.

-C'est ce que nous verrons ! Lui répondit-il sur le même ton de défi.

Il se baissa pour ramasser un peu de neige. La reine leva alors la main et la fit tourner. C'est alors qu'une importante quantité de neige quitta le sol, planant dans les airs. Elle baissa légèrement la main et toute la neige en suspend se dirigea vers Hanz. Celui-ci eu à peine le temps de se rendre compte de ce qui arrivait que tout arriva en plein sur lui.

La charge était si lourde, qu'il se retrouva au sol, lâchant la munition qu'il avait dans sa main. Retrouvant ses esprits, il lança un regard accusateur vers sa tante, dont le visage se fendit en un large sourire.

-Je te l'avais dit ! Lança-t-elle.

-C'est de la triche, je ne peux pas faire cela moi ! Se plaignait le prince.

-Nous n'avions pas établi de règle à ce que je sache.

Un petit sourire se dessina sur le visage du garçon alors qu'il se relevait. Ses vêtements, initialement noirs, étaient devenus blancs à cause de la neige. Le sourire sur le visage de la reine s'effaça alors qu'elle l'observait toujours. Elle se rappela alors les batailles de neiges auxquelles ils jouaient, elle et son frère étant enfant.

-Ma reine ! Cria une voix au loin.

Sortant de ses pensées, Léréna se tourna vers la source. Galador approchait en courant. Ce devait être important pour qu'il se mette à courir. Quand il arriva à sa hauteur, il ne prit même pas le temps de reprendre son souffle.

-Votre Altesse, nous venons d'avoir un message des espions ! S'écria-t-il à bout de souffle.

-Et ? Qu'est ce qu'ils disent ? Demanda la reine.

-Qu'ils étaient à la recherche du roi de Tyria et qu'ils l'avaient trouvé. Il venait de passer la frontière et se dirigeait vers l'est, comme prévu. Ils estiment qu'ils seront au château dans quelques heures.

-Parfait, dis leur de continuer à les suivre sans se faire repérer.

-Bien votre Majesté.

Elle commença à s'en aller en direction de château.

-Qu'allez vous faire ma tante ? Cria Hanz.

Elle se tourna vers lui, un sourire maléfique dessiné sur le visage.

-Éliminer un ennemi.

La Reine Noire - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant