Chapitre XXIII

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Ulrick

-Père !

Il se tourna, les sourcils froncés. Il vit sa fille courir vers lui. Deux femmes de chambre la suivaient alors que la jeune princesse pleurait. Elle s'arrêta devant son père, des larmes plein le visage.

-Je vous en supplie, dites moi que ce n'est pas vrai ! Fit-elle en sanglotant.

-Quoi donc ? Demanda Ulrick, la regardant de haut.

-Princesse, retournez dans vos appartements, la conseilla une des femme de chambre.

Mais Carensa l'ignora et continua.

-Dîtes-moi que vous n'avez pas frappé mère, que vous n'avez pas vendu le bébé, que l'on ne va pas partir ! Je vous en supplie, dîtes-moi que tout ceci n'est qu'une blague !

Sa fille le suppliait du regard, alors que celui-ci était emplit de larmes. Ses yeux bleus traduisaient son inquiétude et son incompréhension.

-Tu sais bien que je n'aime pas mentir Carensa.

La petite lueur d'espoir que la jeune fille avait encore s'éteignit et son visage se décomposait plus qu'il ne l'était.

-Alors c'est vrai, mère avait raison...

-Sur quel sujet ?

-À propos de vous. Elle a dit que vous aviez changé, que vous deveniez fou. Je suis triste de voir qu'elle n'avait pas tord.

Le visage du roi se ferma et son regard se dit plus sombre, mais il ne répondit pas. Alors, la princesse continua.

-Mon père aurait fait tout ce qu'il pouvait pour que nous restions, parce qu'il nous aime.

-Je suis ton père.

-Non, vous n'êtes qu'un étranger.

Ulrick leva la main mais sa fille l'interrompit avant qu'il ne puisse faire plus.

-Allez-y, frappez moi comme vous l'avez fait avec mère, mais ça ne me fera pas taire. Jamais mon père ne nous aurait frappé, ni moi, ni mère, ni qui que ce soit d'autre.

-J'ai fait ce que j'ai fait pour vous protéger, ta mère, tes frères et toi.

-Mes frères ? Un d'eux est avec l'ennemi père ! Des fois j'ai l'impression que vous oubliez ce détail. Et puis mère, vous dites que vous voulez la protéger, mais elle va vivre sa grossesse en sachant qu'elle ne pourra jamais voir son enfant, par votre faute ! Jamais mon père n'aurait fait ça !

-Mais grâce à cela, nous pouvons gagner la guerre !

-Gagner la guerre ? C'est donc tout ce qui vous importe ? Gagner cette guerre pour vous venter de l'avoir fait auprès des autres nobles ? Ne voyez vous donc pas que même le peuple a peur de vous ! Peut-être même plus qu'il n'ont peur de cette Reine Noire ! Même moi j'ai peur en votre présence, parce que j'ai l'impression que vous n'êtes qu'un étranger, un imposteur qui se fait passer pour le roi !

-JE suis le roi ! Hurla Ulrick. Et tu me dois obéissance tout comme ce misérable peuple.

-Sauf que sans ce misérable peuple, vous n'êtes rien ! Sans lui, vous êtes autant le roi qu'ils le sont !

-Je ne te permet pas, petite insolente, de me parler sur ce ton. Je suis ton roi, ne l'oublie pas ! Parles moi encore une fois comme ça, et je te ferai tuer sur le champ !

Une larme roula sur la joue de la jeune fille. Elle leva le menton, et regarda son père dans les yeux.

-Vous êtes prêt à tout, dit-elle avec dégoût, même à tuer votre propre fille, pour garder vos fesses sur ce stupide trône. Je ne vous reconnais plus, je vous admirait. Maintenant, je n'éprouve que du dégoût en vous voyant. Mère a eu la meilleure idée qu'elle n'ai jamais eu de nous emmener loin de vous. Je veux en aucun cas vous revoir, vous, votre orgueil et votre couronne.

La Reine Noire - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant