Chapitre 1

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Après l'interclasse suite à la fin de la première heure de français, je me résous, pour la première fois de l'année, à ne pas participer à ses bavardages et me tourne vers Louis Auchard qui est de l'autre côté de moi.

Sébastien me tapote l'épaule et va même jusqu'à chuchoter mon nom, mais je l'ignore.

L'envie de me tourner vers lui me chatouille le ventre, mais je résiste.

Soudain, un morceau de papier rebondit sur ma main et atterrit sur mon classeur. Je l'ouvre malgré moi.

«Pourquoi tu m'ignores ?» me demande l'écriture de Sébastien.

Malgré l'envie de prendre mon stylo et d'écrire de douces paroles sur son papier pour le rassurer, je lui jette le papier sur la table sans répondre.

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À 9h55, les deux heures de français sont terminées et la sonnerie retentit.

Fière de moi d'avoir réussi à ignorer Sébastien avec autant de succès, je me dirige vers Nona.

-Je l'ai vu, déclare-t-elle en me voyant approcher. Bravo et il ne t'a pas facilité la tâche, en plus.

-Ouais, je suis fière de moi, j'ai enfin réussi à faire ce que tu me conseilles depuis le début de l'année, m'extasié-je.

Elle me sourit et nous sortons de la salle pour aller dans le hall.

Sébastien s'approche de moi.

-On peut parler ? me demande-t-il tout bas.

Je soupire et le suis à l'écart du brouhaha qui règne dans le hall.

-Quoi ? fais-je de façon pas très aimable..

-Pourquoi tu m'as ignoré comme ça ? m'interroge-t-il les sourcils froncés.

-Je n'ai plus rien à voir avec toi. J'étais proche de l'autre Sébastien, mais toi, tu ne me plais pas, lui craché-je à la figure. Tu arrives toujours en retard, tu ne travailles plus et pour couronner le tout, tu fumes. Tu ne respectes plus rien.

-Ah, tu veux le Sébastien duquel tu étais amoureuse début 5ème ? se moque-t-il.

Je tourne les talons, honteuse et indignée. Comment peut-on être aussi stupide et exaspérant et avoir tellement raison en même temps ?

-Mimin ! m'appelle-t-il dans mon dos. C'était une blague !

Je rejoins Nona qui est en train de coiffer ses longs cheveux blonds et bouclés et soupire.

-Laisse-le, il est con.

-En effet, confirmé-je en soupirant une seconde fois.

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Le lendemain, nous avons allemand en première heure et même si je ne suis pas à côté de lui, je remarque qu'au lieu d'être en retard, il est assis derrière moi.

Je fronce les sourcils et me frotte les yeux pour être sûre de ne pas avoir affaire à un mirage. Non, il est bel et bien là.

Ses cheveux bruns sont ébouriffés comme à leur habitude et cela lui donne un côté nonchalant trop mignon, mais ses yeux bleus océan ne sont pas encadrés de cernes aujourd'hui.

C'est une première. Je me tourne vers Nona, impressionnée. Ses yeux bruns expriment de la surprise pendant que les miens doivent exprimer de la joie et du soulagement, cela dit je ne devrais pas me réjouir trop rapidement.

-Bon, je vais ramasser les DM maintenant, annonce le professeur. Sébastien, tu peux déjà me donner ton carnet de liaison, j'imagine que tu ne l'as pas fait.

-Si, monsieur, répond Sébastien en sortant une feuille double entièrement remplie d'un cahier tout neuf posé devant lui.

Maintenant, je peux me réjouir.

Je fais de grands yeux, tout comme le reste de la classe et le professeur.

Ma Vie En ThéâtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant