Chapitre 24

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M: «Je devrais en parler avec Chloé, non ? Elle va trop loin, elle a clairement quelque chose contre moi. Elle est beaucoup plus qu'une garce jalouse.» j'envoie dans le groupe que j'ai avec mes deux meilleures amies.

S: «Je ne sais pas si c'est bien une bonne idée. Tu as peut-être raison, mais dans ce cas lui parler ne fera peut-être qu'aggraver les choses.»

N: «Exactement, ne lui parle pas. Cela ne fera qu'empirer les choses.»

M: «D'accord.»

Ce vendredi passe normalement. Alors que je me dirige vers la sortie de la cour après les répétitions, je vois des ombres derrière le toboggan dans la cour de la maternelle liée à notre école.

Méfiante, je vais vérifier. Ce que je vois me laisse sans voix. N'en croyant pas mes yeux, je les ferme en espérant que j'ai seulement à faire à un mirage. Quand je les ouvre, je réalise que malheureusement ceci est bien réel.

Plus je m'approche et mieux je cerne Alba qui est en train d'embrasser avec fougue ma meilleure amie. Voilà pourquoi elle est toujours fourrée avec elle. Et elle ne m'a rien dit.

Elle est amoureuse, ou du moins quelqu'un lui plaît assez pour l'embrasser, et elle me l'a caché.

Je reste figée pendant au moins une minute, n'arrivant pas à me résoudre à partir ou à dire quelque chose.

C'est seulement quand elles se détachent, que Nona s'aperçoit de ma présence.

-Mina, souffle-t-elle.

Les larmes se jettent sur mes joues. Et je me rends compte que je suis seule.

Le garçon duquel je suis amoureuse depuis des années ne veut pas de moi et je ne suis pas assez importante aux yeux de ma meilleure amie pour qu'elle me fasse part de ses sentiments, je suis sûre que Sarah est au courant. Ma mère ne fait que travailler, je sais qu'elle le fait pour que nous puissions vivre, néanmoins je me sens affreusement seule.

-Ne m'approche pas, dis-je froidement, les yeux encore grand ouverts, en levant la main pour l'interrompre dans son geste de rapprochement.

Puis soudain, sans prévenir, mes jambes se mettent à courir vers la sortie. 

Je cours rejoindre le métro, je cours comme si ma vie en dépendait, comme si je fuyais, comme si je fuyais la solitude et la souffrance.

Une fois arrivée à ma station, je vais au parc et m'installe encore une fois sur notre banc. Et je pleure. Je pleure toutes les larmes de mon corps. Comme si elles représentaient toute cette douleur qui me dévore. Comme si je voulais m'en débarrasser au plus vite.

Une fois que je suis vide de larmes, je me sens soulagée d'un poids et un coup de vent vient me caresser la joue. Ce geste m'apaise.

Après quelques instants, je décide de rentrer chez moi.

Je monte dans ma chambre, ignorant totalement mon téléphone qui vibre en permanence. 

Soudain très fatiguée, je m'endors toute habillée dans mon lit.

«Viens ici, ma puce» entends-je la voix de mon père.

Je l'entends très nettement et pourtant je n'arrive pas à localiser sa provenance. Je me tourne dans tous les sens à sa recherche.

Je ne sais pas où je suis et pourtant cet endroit me semble familier. Je venais ici avec mon père quand j'étais toute petite. Partout où je pose le regard, s'élèvent des arbres et des buissons. Sous mes pieds, pousse de l'herbe fraîche. La première idée qui traverse mon esprit est le parc dans lequel il m'emmenait toujours, mais ces deux endroits ne sont pas compatibles. L'endroit dans lequel je me trouve est plus isolé. Les arbres et les buissons me cachent, de plus ce lieu est désert, je suis seule. Heureusement, car en plus il est très étroit.

Et là je le vois, je vois mon père. Il me tend la main et je la prends, sentant les larmes me mouiller le visage.

Il me guide vers un des arbres et s'agenouille devant, je l'imite. Cet arbre est décoré d'une gravure: S+R dans un grand cœur qui lui-même est entouré de petits cœurs. Ce sont les initiales de mes parents, Salomé et Rémi.

Il met ses mains dans la terre et je fronce les sourcils.

Il se met à creuser et fait apparaître un trou au pied de l'arbre, puis il y met la main et en sort un grand sac en tissu beige, aussi grand qu'un écran d'ordinateur. Il l'ouvre et je découvre qu'il est rempli, presque jusqu'au bord, de billets de cent et cinq cent euros. Je le regarde les yeux ouverts, choquée de ce qu'il vient de m'apprendre.

«Apporte ça à maman, veux-tu? Elle saura ce que c'est. Bonne chance, Mina, je t'aime.»

Je me réveille en respirant lourdement.

Était-ce juste un simple rêve ou est-ce que mon père veut me faire passer un message ?

Quel est cet endroit que je connais si bien mais ne peux situer ?

Ma Vie En ThéâtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant