Chapitre 7

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Le lendemain, nous nous réveillons à 10 h et prenons notre petit déjeuner. Maman est allée nous chercher des croissants et des donuts chez le boulanger en-bas de la rue, avant d'aller travailler.

Nous nous mettons à table et les dégustons avec des verres de jus d'orange.

Ensuite, nous montons dans ma chambre pour nous préparer.

L'une après l'autre, nous prenons notre douche puis choisissons ensemble quoi mettre pour notre rendez-vous avec les autres du théâtre.

Tous les samedis, il y a une répétition à 13 h.

Nona décide de mettre un t-shirt rose avec une jupe bleue marine. Elle y ajoute un collant car nous sommes début octobre et il commence à faire froid.

Quant à moi, je mets un haut bordeaux avec un pantalon kaki.

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À 12 h 45, nous arrivons dans la station avec le métro et allons à pied à l'école.

Nous avons dix minutes d'avance, alors je demande où est Sébastien à un de ses amis.

-Il est dans la forêt, je pense, me répond-il.

Je fronce les sourcils. Que pourrait-il bien faire dans la forêt de l'autre côté de l'école ?

-Je vais dans la forêt, annoncé-je à Nona. Je reviens.

Elle hoche la tête et je pars.

Au début de la forêt, j'entends des voix dont celle de Sébastien, je les suis d'un pas rapide, jusqu'à les avoir rejointes.

Mon premier regard tombe sur la cigarette dans la main de quelqu'un que je ne connais pas. Sans plus y réfléchir, je me tourne vers Sébastien qui souffle de la fumée à ce moment là.

Quand il s'aperçoit de moi, ses yeux s'ouvrent en grand.

-Mina, souffle-t-il.

Une larme coule sur ma joue. Les sentiments de surprise, de tristesse et de colère se mêlent dans mon ventre et me coupent la respiration.

Je tourne les talons et pars en courant.

-Mina, attends !

Je l'entends crier derrière moi.

Il essaie de me rattraper mais je cours à une vitesse trop rapide pour lui. Une vitesse inconnue pour moi.

En général, je suis très rapide mais pas plus rapide que Sébastien.

Là, non seulement je cours vite, mais en plus, ça ne m'épuise pas, je pourrais continuer pendant longtemps. C'est soulageant. Je laisse libre cours à mes larmes et ne m'arrête pas avant d'être sortie de cette forêt.

Je rejoins ma meilleure amie qui m'attend à l'entrée de l'école en parlant avec Sarah, la sœur de Sébastien.

En me voyant, son sourire s'efface.

-Oh mon dieu, qu'est-ce qui t'arrive ? s'inquiète-t-elle.

À ce moment là, le concierge, accompagné de notre professeur de théâtre, ouvre les portes de l'école.

Tout le monde se rue vers l'entrée.

-Je te dirai à l'intérieur, lui chuchoté-je à l'oreille en évitant de toutes mes forces de me retourner, de peur de voir Sébastien.

Nous entrons et je m'assieds entre Sarah et Nona.

-Ça va ? m'interroge Sarah.

-Oui, tout va bien, je me suis juste tapé le pied, tout à l'heure, lui mens-je, en essuyant mes larmes du revers de la main.

Elle me sourit et je me concentre sur le professeur pour être sûre de ne pas croiser le regard de Sébastien.

-Nous allons démarrer cette première répétition par la première scène avec Lilia et Lucas, déclare le professeur.

Je monte sur scène, toujours en évitant le regard de Sébastien et nous commençons à jouer.

Je suis complètement à côté de la plaque. Je n'arrive pas à le regarder et oublie sans cesse mon texte.

-Mina, c'est la neuvième fois que nous recommençons cette scène et c'est une des plus faciles, lâche le prof au bout d'un moment. Est-ce que vous allez bien ? Voulez-vous que nous passions à une autre scène pour que vous puissiez faire une pause ?

Avant que j'aie le temps de répondre, Chloé se précipite vers le prof.

-Ah non, monsieur, nous n'allons quand même pas nous plier aux humeurs de la miss. Si elle n'est pas capable de jouer Lilia, nous avons qu'à la remplacer par quelqu'un de plus compétent.

-Mais qu'est-ce que tu te permets ? je m'entends aboyer. T'es jalouse parce que tu n'as pas eu mon rôle ? La preuve que c'est toi qui es incompétente et pas moi.

Je fronce les sourcils, c'est une rancœur que je ne me connais pas.

Les yeux de Chloé lancent des éclairs et les larmes se jettent sur mes joues.

-Excusez-moi, je fais entre deux sanglots.

Je pars en courant de la salle et me réfugie aux toilettes.

Quelques minutes après, je suis rejointe par Nona.

-Le professeur est passé à une autre scène, Sébastien et toi, vous passerez vendredi après-midi, m'informe-t-elle.

Je me jette dans ses bras.

-Je l'ai vu fumer, il a fumé, Nona ! articulé-je d'une voix enrouée.

-Mais il t'avait promis qu'il arrêtait ! s'offusque ma meilleure amie.

-Et bien, il m'a menti. Je me sens tellement... Je ne sais même pas comment l'exprimer. C'est un mélange de tristesse, de colère et de peur.

-Peur de quoi ? m'interroge ma meilleure amie les sourcils froncés.

-Je ne sais pas, je suis complètement confuse, mais une chose est sûre, je ne peux plus le regarder dans les yeux, dis-je en reniflant.

Peut-être que j'exagère, mais après ce que j'ai vécu avec mon père, je ne peux pas supporter cela.

Je me prends un papier pour essuyer mes larmes et me mouche.

-Je comprends, fait Nona. Tu veux que je t'accompagne chez toi ?

-Tu n'as pas de répétition ? m'enquiers-je.

-Non, moi, c'est seulement vendredi.

-Alors je veux bien.

Nous rentrons chez moi et la première chose que je fais c'est de bloquer Sébastien sur tous les réseaux.

Ma Vie En ThéâtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant