Chapitre 15

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Lundi, j'arrive à l'école à 7h56, je me dirige vers Sarah et Nona en pleine discussion. Quand elles me voient, elles se taisent.

-Vous parliez de quoi ? demandé-je, curieuse.

-Rien de très intéressant, c'était comment avec Sébastien ? m'interroge ma meilleure amie.

-Horrible.

Je leur raconte ma mésaventure et elles font de grands yeux.

-Comment ose-t-il ? s'écrit Sarah. Ton meilleur ami, qui sait combien elle t'a fait de mal.

-De Chloé cela ne me surprend pas, mais je n'aurais jamais cru que Sébastien puisse me faire ça. Je suis très blessée. J'ai pleuré tout le week-end.

-Je comprends, à ta place, je serais dans le même état, compatit Sarah.

-Et vous ? Quoi de nouveau, vous parliez de quoi ? répété-je ma question.

-Comme je disais, répond Nona. Rien de spécial et rien de nouveau de nos côtés.

Sarah est visiblement gênée, mais je me retiens d'insister, je n'ai pas la force.

Soudain, Sébastien arrive, il me regarde d'un regard inscrutable, puis énervé et déçu, ensuite il part vers Chloé.

-Vous avez vu ça ? demandé-je incrédule.

-Oui, répond Nona. On dirait qu'il est en colère contre toi.

-Je me suis dit la même chose, mais qu'est-ce qu'il se permet ? je m'énerve. Il traîne avec ma pire ennemie, parle dans mon dos avec, et c'est moi la méchante ?

-Je suis d'accord, déclare Sarah. Il est clairement en tort. Tu veux que je lui parle ?

-Non, ce n'est pas de ta faute si ton frère est débile, à lui de régler ses problèmes comme un grand, réponds-je sèchement.

Nous allons en cours de français et je me tourne vers Louis tout au long, et lui vers Apolline, ce qui me rend extrêmement jalouse, mais il n'a pas besoin de le savoir.

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Après de multiples heures de cours, nous allons à la cantine. Je ne touche pas à mon assiette, la colère et la tristesse me coupent l'appétit.

-Tu n'as pas faim ? demande Sarah inquiète.

-La débilité de ton frère et de son amie me coupe l'appétit, rétorqué-je.

-Tu laisses libre cours à ta colère, mais je pense qu'au fond tu es plus triste qu'en colère, non ? Tu veux parler ? propose-t-elle.

Je soupire, elle a frappé en plein dans le mille. Je me sens vraiment mal.

-Tu as raison, dis-je en laissant tomber mon masque. Mais je n'ai pas envie d'en parler.

Je veux pleurer, mais je n'y arrive pas.

Je me force à manger au moins mon yaourt car travailler l'estomac vide c'est épuisant.

Soudain, Sébastien et Chloé apparaissent et je ressens un pincement au cœur. Sébastien a donc attendu une demi-heure pour manger avec elle ? Elle n'a pas d'amis ou quoi ? En fait, cela ne me surprendrait pas.

-On part, déclare Nona.

En effet, nous partons sous les regards indiscrets de Sébastien.

Nous allons dans le hall et elles essaient tant bien que mal de me distraire. Cela n'aide pas, je ne cesse de penser à Sébastien. Pourquoi fait-il cela ?

Chloé et Sébastien viennent s'asseoir sur le banc de l'autre côté du hall et font semblant de ne pas nous avoir aperçues, mais je vois les regards furtifs que Sébastien me jette.

Nous nous levons et partons dans la cour jusqu'à ce que la sonnerie retentisse.

Je me sens comme une gamine en jouant à cache-cache avec lui, comme si nous avions cinq ans et étions trop têtus pour régler nos problèmes. Sauf que j'ai quinze ans et que j'ai des sentiments pour cet imbécile et que je ne veux pas qu'il voie à quel point il me blesse.

Nous allons en cours d'anglais puis de maths, je passe les deux cours en pensant à lui mais en faisant tout en mon pouvoir pour ne pas croiser son regard car le mien lui révélerait ma tristesse. La dernière chose que je veux, c'est qu'il voie que je suis faible.

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Je rentre chez moi, les larmes aux yeux.

Alors que j'arrive devant chez moi, mon regard se pose sur la rivière et va directement sur le parc. Je ne sais pas pourquoi mais soudain, je ressens l'envie pressante d'y aller.

Je contourne donc la rivière par le passage secret que mon père avait découvert et que nous utilisions à chaque fois que nous allions au parc.

Alors que je pose mon premier pas dans le parc, une vague d'émotions me submerge et les larmes se jettent sur mes joues.

Tellement de souvenirs me lient à cet endroit et comme s'ils étaient tout frais, ils repassent en boucle dans mon esprit.

Je me dirige vers notre banc habituel, celui sur lequel nous nous asseyions à chaque fois que nous venions, et m'assieds.

Il me manque. Je scrute les alentours et me rappelle de plus en plus de souvenirs que nous avons partagés ensemble.

-Je t'aime, papa, je murmure.

Soudain, un coup de vent très fort vient me caresser la joue. Je souris et une larme coule sur ma joue. Il est là.

Ma Vie En ThéâtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant