Ma Vie En Théâtre

Chapitre 8

La semaine qui suit, je l'ignore.

Pourtant, je n'arrive pas à penser à autre chose que lui. Je ne suis concentrée dans aucun cours et n'arrive pas à suivre. Beaucoup de professeurs me font des remarques, mais je n'essaie pas d'y changer quelque chose car je sais que ce serait en vain.

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Mercredi soir, à 22 h, je n'arrive même pas à dormir tellement mes pensées tournent autour de lui.

«Je n'arrive pas à dormir, je pense sans cesse à lui» j'envoie à Nona sur messenger.

J'allume la lampe sur mon chevet et n'essaie plus de retenir mes larmes. La sensation du liquide triste et froid coulant sur mes joues et son goût salé dans ma bouche me soulagent.

Les vibrations de mon téléphone m'annoncent un message, un message de Nona plus précisément. J'essuie mes larmes qui m'embuent la vue et l'ouvre.

«Je sais que c'est grave ce qu'il a fait, mais l'ignorer ce n'est peut-être pas la meilleure solution, surtout si cela te fait de la peine et t'empêche de te concentrer. Je pense que tu devrais lui parler. Qu'est-ce que t'en dis ?»

«Tu as raison, merci et bonne nuit»

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Je débloque Sébastien et avant que j'aie le temps de lui écrire quoi que ce soit, je reçois un message de sa part.

«Enfin, j'attends depuis samedi soir que tu me débloques, il faut qu'on parle, vraiment. Je ne veux pas te perdre.»

«Moi non plus. Demain, une demi-heure avant le début des cours, on se voit à côté du gymnase, là où c'est désert ?»

«Là, où on se cachait pour être seuls avant ! D'accord. Bonne nuit»

J'éteins la lumière, puis mon téléphone que je dépose ensuite sur ma table de chevet à côté de ma bouteille d'eau.

Je me love confortablement dans mes draps puis ferme mes yeux et m'endors presque instantanément.

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Le lendemain, à 7h30, je rejoins Sébastien à l'endroit prévu, il m'attend déjà.

-Mina ! Je suis tellement soulagé et désolé ! s'exclame-t-il et j'entends le soulagement dans sa voix.

Il me prend dans ses bras et je ne peux m'empêcher de sourire.

Une fois qu'il me lâche, j'efface mon sourire pour lui montrer que je suis sérieuse.

-Je suis désolée de ne pas t'avoir laissé t'expliquer, dis-je simplement.

-Je comprends, j'aurais réagi de la même manière, je pense. J'aurais dû te dire que je fumais encore, mais je tiens tellement à toi et j'avais peur que si tu l'apprenais, tu serais à jamais dégoûtée de moi, explique-t-il. Mais j'ai pris une décision: Je vais arrêter de fumer. Pour moi, certes, mais surtout pour toi. Tu es très importante pour moi, je ne veux pas te perdre.

Il met sa main dans la poche gauche de son jean et en sort une bague bleue à extrémités en argent, elle est très jolie.

-Tant que je porterai cette bague, je tiendrai ma promesse de ne toucher ni aux cigarettes ni aux drogues. Je ne l'enlèverai jamais. Mets-la moi.

Je prends la bague qu'il me tend et lui passe autour de l'index gauche. Elle met en valeur son bronzage et lui donne un côté mystérieux trop craquant.

Sans que je puisse y faire quoi que ce soit, je me mets à pleurer.

Sébastien me prend dans ses bras et je laisse libre cours à mes sanglots.

Je sais de quoi j'avais peur maintenant. J'avais peur de ce que la cigarette allait lui faire. Je ne voulais pas qu'il aie des poumons noirs et qu'il meure doucement de l'intérieur.

-Ça va ? m'interroge Sébastien en me lâchant au bout d'un moment.

-Oui, merci de faire ça pour moi, je sais que c'est beaucoup, réponds-je.

Je me perds dans son regard et mes pensées vont directement à sa bouche.

-Tout pour toi, répond-il.

Il pose sa main sur ma joue et ses lèvres se rapprochent de plus en plus des miennes.

-Ah salut, vous deux, intervient Chloé juste à temps pour empêcher notre baiser.

Nous nous séparons instantanément et je vois à son sourire qu'elle est satisfaite de ce qu'elle vient de faire.

-Chloé ! Quel plaisir de te voir ! je m'exclame d'une voix hypocrite. Dommage, on voulait tout juste partir.

Je prends la main de Sébastien et sans un regard en arrière, je l'entraîne jusqu'à Nona.

-Oh, vous vous êtes réconciliés ! remarque-t-elle d'une voix joyeuse en voyant nos mains enlacées.

-Oui, disons-nous en chœur et en nous souriant.

-Du coup, vous êtes en couple ? s'enquiert ma meilleure amie.

Je rougis et détourne le regard.

-Non, répond Sébastien lui-même gêné.

Je crois entendre de l'agacement dans sa voix aussi, mais c'est sûrement mon imagination.