Barman K.O

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Le reste de la soirée "festive" fut passée - dans mon cas - à parler avec mes "nouveaux parents" qui au passage sont d'une gentillesse infinie et sont d'étonnantes goules civilisées. Comme quoi on a beau être un monstre - petit clin d'œil au psycho - , ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas être gentil !
Le black qui insistait pour que je l'appelles soit "Papa", soit Joseph - c'est son prénom - m'appris deux ou trois trucs sur le psycho. L'un de ces trucs parlait de son addiction à l'alcool, ce que je n'avais aucun mal à voir vu qu'il avait en permanence deux bouteilles de bières à la main, mais ce qui m'a plus marquée, c'est que l'alcool ne lui fasse plus rien. Nada. Ce mec boit comme s'il avait un trou noir à la place du bide mais lui ça ne lui fait rien.
Je suis dégoutée...
C'est la femme de Joseph - la brune -, Jacquie, qui m'appris la chose la plus choquante à mes yeux : le psycho aurait cinq cent ans. Evidemment ma première réaction avait été de déclaré qu'au vu de sa belle gueule d'ado - canon - de dix-sept-ans, il avait bien de la chance. Mais elle me confia qu'il avait, jadis, troqué son cycle naturel d'humain en échange de l'immortalité pour une belle jeune fille - ah les garçons - et qu'elle était morte d'une pneumonie peu de temps après. Les boules...
A sa place j'aurais pété un câble, mais lui, je crois que boire ça le rassure un peu parce que plus il s'en enfile plus il revient fréquemment près de moi, collant de sueur avec une lueur coquine aux coins des yeux. J'ai des raisons de flipper ?
Vieux de cinq siècles ou pas, je les lui brise s'il ose ne se serait-ce que me toucher avec une drôle d'arrière-pensée
A condition qu'il lui en reste...
Il se rapproche encore dangereusement de moi, Joseph et Jacquie sont parties chez eux, je leurs aient promis de dormir ici ce soir, c'est fou comme ils sont parents-poules ces deux-là. Deux vrais sentimentaux !
Il passe un bras autour de mes épaules, il pue l'alcool.
-Alors tu t'amuses ? Me demande-t-il, en me soufflant sur le visage.
Oh mon Dieu ! Il en but combien ?! Cent ? Mille ?!
-Pas autant que toi apparemment...
Il me désigne un  type désigné comme le barman et dit d'un ton provoquant :
-Celui-là, il veut ton cul à coup sûr...
Non mais il se croit où lui ! Il débarque tran-quille et là, il me sort qu'un mec veut coucher avec moi !
-Tu les as appris où tes manières de psychopathe-choquant ?!
Il me regarde avec un sourire en coin.
-Tu me trouves choquant ? Me demande-t-il en jouant avec les mèches orangées de mes cheveux.
Comment dire...OUI !
-Un peu...Je chuchote.
Il me stresse à me tester tout le temps.
-Tu sais bien que je t'adore, la nouvelle ! Me lance-t-il, joyeux comme un con.
Première nouvelle. Il "m'adore".
-T'as une drôle de manière de me le montrer !
Je suis énervée, il m'a énervée. Non mais c'est quoi son problème à celui-là ! Il manque de me tuer et là, il sort des mots "d'amour" et dit qu'il "m'adore" !
Il est pas net ce type !
-Au fait, dit-il, je ne me suis pas présenté. Tami enchanté.
Il me fait une p'tite bise dans le coin du cou.
Ne cède pas Marie...Reste calme...
Voyant que je ne lui répondais pas, il m'invita à lui dire mon prénom.
-Marie, déclarais-je, sèchement.
Il me lécha la joue. Dégueulasse et flippant !
-Enchanté Mariiiiiee.
Je me dégageais de son emprise.
Il me dévisage avec de grands yeux empreints de fureur et d'indignation. Il me fait peur.
-J-Je crois que je vais aller me coucher moi, dis-je, en marchant avec de longues enjambées.
Il m'attrape par le bras et me projette contre son torse puissamment musclé. J'essaye de me dégager, autour de nous, les autres ne se rendent compte de rien. Ils nous oublient.
-Lâche moi ! Grognais-je, en me débattant.
Il colle son nez - froid - contre mon front, sa tête au-dessus de ma tête - je suis plus petite que lui -.
-Désolé de te faire peur...Marmonne-t-il, en soufflant dans mes cheveux roux.
Mon cœur rate un battement. Faut pas me faire ça à moi ! Je suis cardiaque bordel !
-Pas grave, murmurais-je en tentant de retrouver un semblant de respiration normale.
Il me lâche mais je ne m'enfuis pas, je reste auprès de lui, les bras ballants le longs du corps, les yeux fermés tentant de retenir les larmes "contre-coup-du-psychopathe".
Pour la première fois depuis mon réveil, je ne me sens plus comme une proie. J'ai l'impression, éphémère, d'être acceptée.
Je lâche une larme qui se révèle être une de sang. Il là cueille au bout de ses doigts et me là fait gouter. Le contact sensuel de ses doigts sur ma bouche, je crois que je ne l'oublierais jamais.
Pour moi, ça a juste un gout de rouille, c'est amère et sucré mais ça a l'air de lui faire tellement plaisir que je ne dis rien et me contente de lui sourire avec douceur.
Il rompt ce moment, le trouvant sans doute trop précoce et je lui propose alors d'aller lui chercher à boire. Il ne dit pas non, mais il ne dit pas oui non plus. Il devine sans doute que je ne boirais pas d'alcool moi.
J'y vais, comme si je sautais de nuage en nuage. Pour je ne sais quelle raison, je suis heureuse de faire quelque chose pour lui.
-Un verre de vodka et un jus s'il te plait, demandais-je en souriant au barman.
Il me rend mon sourire et me prend par la taille et me fais passer par-dessus le bar. Je rougis intensément.
Il préparait nos boissons tout en me tenant tout contre lui. Je ne suis pas une idiote, je sais très bien ce qu'il fait.
Le jus fut prêt le premier puis vint la vodka, la toute fin de cette foutue vodka me valut une petite bise sur la joue.
-Je te gêne pas surtout ?! Lança une voix menaçante derrière nous.
Je sentis le barman quitté mon dos pour se retrouver suspendu par le col au-dessus de la tête du psycho - ou de Tami. Ce dernier, le visage très crispé de fureur et de rage, rageait tellement que je m'étonnais de ne pas voir de la fumée sortir de ses oreilles. Il était plus en colère que lorsque je lui ai crié dessus pour qu'il me lâche. Terrifiant...
Le "pauvre" barman entrain d'étouffer dans les airs me jeta un regard suppliant, mais je ne pouvais pas bouger. Surement une sournoise manœuvre du psychopathe...
Il était en train de mourir sous mes yeux. Bouge ! Bouge ! Ma p'tite Marie remue tes fesses et va arrêter une tentative de meurtre sinon cette tentative n'en sera plus une !
Bouge. Bouge. Bouge. BOUGE BORDEL DE MERDE !
Ma main fut la première à se libérer, puis vint le reste de mon corps. Ca surpris énormément le psychopathe qui relâcha sur le champ le "futur" trucidé.
Le barman repris son souffle à mon grand soulagement...
J'étais tellement furieuse contre Tami, mais en même temps, je comprenais tellement son geste...
J'étais à deux doigts de m'effondrer, la fatigue me gagnait à une allure vertigineuse et j'avais bien peine à tenir sur les deux baguettes qui me serve de jambes.
-Ouh là...Je fis avant que mes jambes me lâchent.
Tami me rattrapa délicatement dans ses bras avant de me couver de son regard de braise.
-Je crois, il me redressa pour que je puisse mettre un bras au-dessus de son épaule, que nous devrions aller nous coucher tous les deux. Tu es fatiguée et moi j'ai trop bu.

Tami [VERSION INITIALE TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant