"J'ai entendu"

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( Média: prof de français )

Les ténèbres m'emportèrent délicatement me confiant aux bons soins de Morphée qui ne put hélas que me plonger dans un long rêve effrayant.
****
Je courais sans m'arrêter, des centaines et des centaines d'escaliers apparaissaient sous mes pieds me donnant le vertige. Je voyais des masques étranges m'apparaitre sous le nez.
-S'il vous plait arrêtez !!! Criais-je, désespérément en envoyant des coups aux masques qui disparaissaient toujours entre mes doigts.
Je criais, j'hurlais, je me débattais et je courrais. Je sentais que si je m'arrêtais de faire tout ça alors, ils m'attraperont et m'emmèneront loin, trop loin pour revenir.
Alors je cris, j'hurle, je me débats et je courre.
Et puis soudain, une violente sensation de piqure dans le bras droit. Je m'arrête et c'est trop tard.
Ils m'attrapent, me tirent en arrière, déchirent mes vêtements, lacèrent ma peau et m'étrangle.
Je ne peux plus respirer, mon cœur bat fort et tente de me maintenir en vie mais c'est trop tard...
Ils m'ont eue...
-Ça suffit, marmonne une voix derrière moi.
Les masques et les escaliers disparaissent aveuglés par une étonnante lumière blanche.
-Injecter lui un sédatif, ordonna une autre voix.
Un sédatif ?!
C'en est trop, je frappe sans distinction, mes yeux voyant rouges et tout mon corps est en ébullition. Enfin mes poings rencontrent une chose dure, réelle, matérielle.
Enfin...
-Marie peux-tu me lâcher ? Je sais que je suis irrésistible mais comme même, me chuchote une voix que j'ai l'impression de connaitre.
J'ouvre les yeux et ma conscience s'extirpe de ce cauchemar de mes deux.
-Tami...Je marmonne.
Il est penché au-dessus de moi et ma main lui a déchiré sa chemise bleue. Il tient une seringue assez longue dans la main gauche.
Sans réfléchir, je l'enlace fortement.
-Hum hum, toussote une voix derrière moi.
Je me retourne avec une sale envie de tuer sur le champ celui qui vient de rompre mon moment bonheur.
-Oh non pas vous, je supplie en voyant ma prof de français.
-On dit madame Issnelle, jeune insolente ! Me rétorque-t-elle en me fusillant du regard.
Pourquoi, parmi les sept milliard d'individus sur Terre il fallait que je tombe sur celle-là ?!! La pire !
Je n'ai décidément pas de chance...
-Qu'est-ce qu'elle fout là ? Je chuchote à l'oreille de Tami.
-J'ai entendu, me fit-elle remarquer.
GRRRR !!!! Elle m'énerveeeeee !!!
-C'est une succube, me chuchote-t-il à son tour.
-J'ai encore entendu.
Je lui arrache la tête maintenant ou j'attends pour lui arracher le cœur ?
Au faite, où je suis là ?
-On est où ? Demandais-je à haute voix, en observant le pauvre mobilier dont était pourvue la petite pièce dans laquelle je me trouvais.
-Première porte sur la gauche en descendant l'escalier principal, me répondit la prof.
C'est à dire ?
-Dans le local technique du rez-chaussée, répondit Tami à ma question mentale.
C'est tout de suite plus simple !
-Et qu'est-ce qu'on fait là ? Demandais-je à Tami.
Ils firent silence tous les deux et je commençai à m'inquiéter sérieusement.
-Euh...Vous me faites peur là...Ne pus-je m'empêcher de m'exprimer.
Ils ne réagirent pas pour autant, alors j'en profitais pour m'examiner moi.
Deux bleus sur le bras droit, de nombreuse griffures sur tout le corps et une marque de piqure dans l'épaule gauche...Ça pourrait être pire.
Je me levai tandis que Tami et ma prof s'asseyaient sur deux seaux.
Mon corps me sembla étrangement lourd et mes mouvements étaient lents. Je me sentais vieille d'un coup !
-Dites-vous pourriez peut-être me répondre au lieu de faire semblant de ne pas m'entendre parce que je commence à trouver cette ambiance pesante.
Aucune réponse.
- Tami, donne-moi ton objet préféré dans ma chambre, exigeais-je.
Sans réfléchir, il répondit immédiatement :
-Ton lit.
-Ah bah en voilà un qui sait parler au moins ! Ironisais-je pendant que ma prof de français grinçait des dents.
Un, deux...
-Tu as été empoisonnée par moi ! Voilà t'es contente sale mioche ! Me cria-t-elle au visage.
Oui, très.
-Ok, merci, là remerciais-je.
J'attrapais Tami par le bras et sortie du local sous les yeux pétillants de haine de ma prof de français.
-Il est trois heures quarante-cinq Marie, tu ne pourras pas aller en cours alors arrête de courir, m'indiqua Tami.
-On peut rentrer ? Demandais-je, soudainement prise par une violente envie de dormir.
Tami sembla étonné mais accepta tout de même et me raccompagna à la maison en toute sécurité.
****
Depuis ma première journée au lycée, je n'y suis pas retourné. Ma violente envie de dormir devenant de plus en plus fréquente, il m'était impossible de suivre mes cours et en plus je me suis chopé une grippe.
Non, vous ne rêvez pas. Je me suis belle et bien choper une grippe.

Tami [VERSION INITIALE TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant