Nature effrayante

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J'étais le chat, c'était la proie, il n'y avait pas d'autre logique. Les choses étaient telles.
Il sursauta de frayeur mais lâcha un grognement sinistre.
Il se jeta sur moi à une vitesse impressionnante, mais je l'esquivais et il réatérit sur ses pieds avec souplesse. J'étais très concentrée et hyper tendue.
Il m'attrapa la cheville, je basculais en arrière. Je le sentis prendre le dessus, il fallait que je réagisse !
Je lui saisis le bras et le serrais de toutes mes forces. Un craquement sinistre fit hurler de douleur ma proie.
Mon plaisir augmenta.
Je fis faire un tour complet à son poignet, il pleura en gémissant. Je lui saisis la mâchoire à deux mains et enleva un par un les crocs les plus pointus, je le vis virer au blanc. Tous ses doigts y passèrent, craquant bruyamment à chacune de mes pressions. Ses ongles arrachés laissaient les bouts de ses doigts en sang. Tout son visage exprima une claire soumission.
Pourtant, je voulais qu'il souffre encore plus...
Je m'attaquais au reste de son corps. Un craquement par ci, un saignement par là. A la fin il n'avait même plus de force pour gémir à mes tortures.
Son nez y passa également, rendu en miettes par mes doigts délicats. Ses oreilles furent déchiquetées, ses jambes, broyées.
Je ne m'arrêtais que quand une main ferme se posa sur mon épaule. Ma transe s'arrêta et je pus voir clairement mes bras, tachés de sang et ma victime qui n'était plus qu'une vulgaire poupée de chiffons, saignante et sans os.
Mes yeux me brulèrent et je me jetais dans les bras de mon protecteur. Les larmes coulaient à flot, les gémissements sortaient en tornades et les excuses par millions.
J'étais à bout. Possédée par une nature meurtrière et sadique qui n'acceptait pas l'innocence et le regret. Sa main caressa tendrement mon dos.
Je jetais un œil au reste de la pièce, là-bas, gémissait un corps fumant, lui aussi broyé. Il avait dû lui aussi déchainer sa colère sur cette petite souris.
-Tami...Sanglotais-je.
Il posa son front contre le mien.
-Tout va bien aller tu verras, me chuchota-t-il, en déposant un baiser sur ma joue maculée de sang.
Je repris mes esprits.
-Mais...Mais qu'est-ce que tu fais ?! Lâche-moi SALE PERVERS ! M'exclamais-je.
Je me retirais rouge écarlates, timide jusqu’aux oreilles.
Il explosa de rire.
-Aller viens petite victime tu devrais prendre une douche pendant que j’appelle "Papa" et "Maman" !
Je serais les mâchoires.
Il me poussa gentiment tout le long du couloir jusqu'aux douches des filles où il m'enferma de force.
Je me dévêtis rapidement et fila sous la douche. Zéro pression et filet d'eau bouillant. Génial...
Gels douches et shampoings étaient rangés en vrac sur un petit rebord j'en pris un au hasard et me frotta énergiquement. Il fallait que ça parte ! Il faut qu'on ne les voie plus !
Finalement après avoir vu ma peau virée à l'écarlate, je ne me mentis plus.
Ce qui faut qui parte, c'est la trace de mon crime. J'ai martyrisé un homme et je ne sais même pas s’il respire encore...
Mes larmes coulèrent délicatement.
Du sang...Encore...
Je m'écroulais en position fœtale dans la douche.
-Tu vas bien ? Me demanda une voix derrière la porte de la cabine de douche.
Je reniflais, finis ma douche et sortis enroulée dans une serviette brulante.
Jacquie m'attendait, les yeux inquiets, le regard en alerte.
Elle me prit dans ses bras et tacha de m'enfiler des souvêtements et une jolie petite robe blanche. Je cessais de pleurer m'entrainant dans un état comateux.
Ensuite elle me fit sortir des douches, Joseph prit le relais en me portant dans ses bras tandis que je somnolais, le visage marqué par la souffrance.
****
Dans mon rêve, il y avait deux enfants en train de jouer sur leurs portables, chacun répartit dans son monde. Il y avait une petite fille rousse aux yeux verts pétillants de malice et un petit garçon un peu plus petit qu'elle, aux cheveux bruns.
La petite fille recevait un message.
Papa et Maman finissent tard ce soir. Bisous.
Dans mon rêve, la petite fille pleurait et le petit garçon touché par ses larmes essayait en vain de la consoler.
Henry semblait-il s'appeler...
****
-Debout marmotte, me chuchota une voix douce et moqueuse.
Je me levai en sursaut, la sueur dégoulinant du front.
Première vision au réveil : psychopathe. Joie.
-Bonjour, déclara-t-il, en me caressant les cheveux.
Aussitôt tous les souvenirs que j'avais de "l'accident" me revinrent en mémoire et je dus me secouer mentalement pour ne pas  re-pleurer.
Non ! Je dois faire impasse !
-Bonjour, lui répondis-je.

Tami [VERSION INITIALE TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant