Parents biologiques

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-Marie il s’est…Oh pardon je voulais pas vous déranger ! Déclara maladroitement la voix de Didi, dont la tête dépassait de l’entrebâillement de la porte.
Je me levais en soupirant de toute cette méprise et fut suivi d’un Tami à deux doigts de frapper Didi.
Je descendis les escaliers en chemise de nuit suivit de Didi un peu perturbée et de Tami dont les poings semblait le démanger.
Marcus m’attendait en bas entouré de Jacquie, de Joseph et d’Henry attaché fermement sur une chaise, pieds et poings liés. La bouche bâillonnée.
Je suppose que ce que voulais me dire Didi c’est qu’Henry était réveillé – ficelé comme un saucisson – et apte à répondre à mes questions – la bouche bâillonnée.
Je m’avançais vers Joseph qui se demandait bien ce qui se passait.
-C’est un de tes amis ? Me demanda-t-il lorsqu’il s’aperçut que je regardais fixement Henry.
Comment dire…
-Non, pas exactement disons que…
Je me plaçais en face d’Henry et le giflais de toutes mes forces. La chaise se déplaça de deux centimètres.
-…C’est un petit con qui ne comprend pas ce que je dis.
J’enlevais le bâillon de la bouche d’Henry et inspectait sa joue joliment violacée.
Pas mal…
-Il s’est réveillé en hurlant de le relâcher que sinon il irait prévenir la famille Galié et qu’on le regretterait très cher, me rapporta Marcus.
Je me penchais vers lui, il loucha jalousement sur Tami.
-Et il a demandé aussi à te voir et à te parler en première Marie.
****
Deux enfants se serrant l'un contre l'autre. Deux adolescents serrant leurs bulletins dans la main. Un anniversaire avec des ballons et un nom écrit en chocolat sur le gâteau...
Bon anniversaire Marie.
Mes yeux s'agrandirent en le regardant. Un nom sur une tombe. Des pleurs et une comptine...
On ne pleure pas
On sourit pour faire plaisir
Je les entends je les vois
Les mats dressés au bord
D'une mer où grandis le Vénitien
Le Vénitien au chapeau en terre
*****
-Qui est le Vénitien au chapeau de terre ? Demandais-je, d'une voix absente.
La main de Tami se posa sur mon bras sentant ma brusque absence.
J'étais toujours debout mais légèrement penchée en arrière mes dents avaient pris l'apparence qu’elles ont lorsque je retrouve ma nature, je les retransformais.
Henry me fixa, ses yeux près à sortir de leurs orbites. Il balbutia :
-T-Tu t'en souviens ?!
Tami me fit reculer.
-Répond-lui, ordonna Joseph à Henry, d'une voix dénuée de tout sentiment.
Henry tenta de défaire ses liens. Sans succès.
-C'était une comptine que je te récitais souvent quand on était petit. Elle venait de mon grand-père, le Vénitien au chapeau de terre c'est nous qui l'avons rajouté par rapport à ton père.
Mon père...
-Je veux les voir. Je veux voir mes parents biologiques.
Ils se tournèrent tous vers moi.
-Conduisis moi, ordonnais-je à Henry, en arrachant sans effort ses liens.
Tami me suivit sans rien dire, collé à moi. Didi et Marcus m'accompagnèrent jusqu'a la fin du chemin mais Joseph et Jacquie restèrent plantés là, raidis par la nouvelle.
Henry tendis le bras pour faire du stop mais Didi le lui abaissa.
-On va utiliser ma manière, déclara-t-elle en se postant en plein milieu de la route.
Une voiture fit une embardée s'arrêtant juste à temps devant Didi.
Le chauffeur beugla des insultes mais elle le saigna à blanc et le vira de la voiture laissant le cadavre parterre. Henry eut un haut-le-cœur et leva une main en direction du cadavre, celui-ci disparut en un nuage de poussière.
Nous montâmes dans la voiture et saluâmes Didi et Marcus qui était main dans la main.
Tami, guidé par Henry qui n'avait pas le permis, grilla trois feu rouge, envoya dans le décor une voiture et manqua de tuer un cycliste.
Enfin on s'arrêta devant un grand immeuble dans un quartier d'affaire.
Tami gara la voiture et nous descendîmes.
J'appréhendais un peu de les voir mais bizarrement ça me semblait un peu monocorde.
Henry nous fis voler vers le cinquième étage, une étrange aura jaune nous enveloppant.
Je vis un homme la quarantaine perché sur un hamac installé entre deux étagères. Une femme blonde aux yeux verts, qui me rappelèrent les miens, tenant un livre à la reliure de cuir, on aurait dit qu'elle parlait toute seule.
-Depuis que t'es morte, ils sont devenus un peu...perchés. Ta mère passe son temps à réciter des passages de la Bible sur Moise et ton père...Et bien disons qu'il confond plage et bureau, déclara Henry en baissant les yeux.
-C'est marrant, déclara Tami en regardant mon père, il a les même traits que toi lorsque tu te fâches.
-T'en veux une toi ?! L'agressais-je.
-Voilà c'est ça ! Vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau ! S'exclama ce suicidaire.
Je lui mis une droite qui déplaça sa mâchoire de l'angle normal. Il là remit en place.
-Pas sympa, faudrait que tu prennes des cours de self-control.
J'en ai déjà suffisamment pour rester avec toi.
Henry nous fis redescendre et l'aura jaune disparut de nos corps.
-Tu veux aller chez toi ? Me demanda-t-il.
J'hésitais longtemps avant de répondre :
-Non, mon instinct me dit que je déteste cet endroit.
Henry hocha la tête gentiment, mais fusilla du regard Tami qui le lui rendit au centuple.
Nous rentrâmes sans nous adresser une seule parole de tout le trajet, néanmoins Tami me jetait quelque fois, un regard ombragé comme si ça lui déplaisait qu'Henry m'en apprenne plus sur mon passé.
Jacquie et Didi nous attendait au bord de la route devant le chemin qui menait à la maison. Jacquie se jeta dans mes bras lorsque je descendis de la voiture.

Tami [VERSION INITIALE TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant