Quand le bitume craque aussi bien qu'un crane humain

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-Le 5 janvier. Pourquoi ?
Ah bon...
-C'est rien, c'est juste que je ne m'en souvenais plus. Tu crois que je vais me rappeler où j'habite ?
Il baissa les yeux vers le trottoir.
-Répond s'il te plait, l'implorais-je.
Il soupira et m'attrapa soudainement par le bras m'entrainant dans une impasse étroite. Il me colla contre un mur rapeux.
-Je n'ai pas à répondre à un etre inférieur, déclara-t-il en se lèchant les babines.
J'avais une breve idée de la suite des choses mais je refusais d'y croire.
Il se pencha vers ma nuque et renifla avec envie la petite étoile dans mon cou.
-Sais-tu que tu me rend dingue ?! Dit-il, en me regardant avec des yeux intenses.
Non mais c'est une blague ?! Moi ?! La fille qu'il a tant de mal à comprendre ?!
Ses doigts glissèrent sur mon t-shirt, le déchirant un peu.
-Lache moi ! M'exclamais-je, sentant le danger à plein nez.
Il rigola doucement et approcha sa bouche de ma nuque, la renversant en arrière. Puis il planta ses dents aiguisées dans ce qui me sembla etre la jugulaire.
J'étouffais un cri de douleur.
Mais bon sang qui est-il à la fin !? La minute d'avant il est gentil comme tout et celle d'après il m'agresse avec ses dents pointues !!!
D'un coup je le sentis s'arracher brusquement à mon cou, valsant vers le toit juste au-dessus de moi, rien qu'a sa grimace, je sais qu'il ne s'y attendait pas.
Je regardais vers l'embouchure entre les deux murs qui formaient ma seule sortie. Seulement voilà...Il y a une grande silhouette encapuchonnée qui me barre la sortie.
Bizarrement, mes yeux me piquèrent...
Ma respiration s'accentua. Mes mains tremblèrent tellement qu'elles me donnaient la nausé. Une sueur froide me coula le long du dos.
Ce type m'a complétement influencée...
Tami sauta sur moi pour continuer sa petite séance de torture tandis que mes yeux finirent par se "briser" en un bruit terrifiant de craquement de porte.
Je l'accueillis avec une droite plaçée directement sur sa joue qui l'envoya en dehors de l'impasse. Je courus vers la sortie bousculant la silhouette encapuchonée qui ne sembla nullement dérangée. Elle me suivit en dehors de l'impasse.
Tami se releva difficilement et un bel ématome pointait son nez sur sa joue rouge de sang. Il cracha une petite mare de sang avant de me regarder avec fureur. Par chance personne n'était présent dans la rue et celle-ci n'avait l'air que peu fréquentée.
Tami courut vers moi m'attaquant encore une fois, tete baissée. Je le cueillis comme un vieu pruneau avec ma jambe qui l'envoya voler un peu plus loin. Il se releva, le bras à moitié arraché refusant de cicatriser.
L'eau glaçée sur ma peau. Le contact de la glaçe avec mes pieds. La tristesse abondante...
Non je ne dois plus le frapper ! Je ne dois pas le tuer !
Mon corps refusa de m'obéir, mes mains et mes jambes rencontrant encore plus violemment le corps de Tami pour lui faire du mal.
Ca...doit s'arreter...
Ma jambe allait encore frapper quand elle s'arreta dans sa course à deux doigts du ventre de Tami qui était déjà ouvert, ses intestins jaillisant par endroit.
Je serrais mon poing qui m'obéit et je me détournais de Tami le laissant s'applatir comme une crèpe sur le béton de la petite route. Je me tournais vers la silhouette encapuchonnée et étrangement, le controle de mon corps me revint à la figure me claquant avec force. La nature reprenait ses droits.
Il allait le regretter...
C'était ma seule pensée. Pour mon corps, la vérité était que cette silhouette était responsable de ma violence...Et je le croyais sur parole.
L'image des ongles arrachés au pauvre type qui s'était introduit dans la chambre de Tami me revint en mémoire.
...Non, c'est trop doux, il lui faut pire...
-Et si je t'enterrais vivant, déclarais-je, pendant que mes menbres s'agitaient, réclamant vengeance.
La silhouette ne broncha pas, dévoilant son visage qui représentait un garçon avec une large cicatrice qui lui barrait le front, ses yeux d'un marron sans émotions voulurent me faire pleurer. Je me retins.
-Salut Marie, déclara-t-il, en me faisant un sourire amical.
-H-Henry...Eu-je du mal à prononçé.
Apparemment je connais ce type, enfin je crois. Ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus, ce qui m'inquiète c'est Tami et l'état de son corps.
-Rends sa libre volonté à Tami, ordonnais-je sèchement.
Il sourit diaboliquement.
-Tu ne voulais pas m'enterrer vivant ma petite Marie ? Me    nargua-t-il.
Mauvaise idée mon pote ! Tu m'as chercher, tu vas me trouver.
Dans une fraction de seconde, je l'étalais parterre, le tenant fermement par la gorge, coinçant le reste de son corps avec mes jambes.
Je lui écrasais la tete sur le bitume ce qui fit craquer aussi bien le bitume que la tete de cet abrutit.
Il grimaça.
Contrairement à Tami, sa force à lui n'était que celle d'un moucheron : il était faible et l'ignorait.
-Attend...Articula-t-il difficilement.
Je libérais un peu sa trachée pour qu'il ne meure pas et il continua :
-Il faut juste que tu lui enlève ma griffe et après je te jure qu'il ira mieux...Marie, tu m'as manquée...
Je lui resserais la gorge.
-Ecoute moi, lui ordonnais-je. J'ai l'air de tenir à toi alors tu auras dix secondes pour te casser, si au bout de ces dix secondes tu n'es pas partit...Je te tue sec et net. Compris ?
Je vis de petites larmes coulées de ses yeux mais il hocha difficilement la tete.
Je bondis pour m'écarter de lui et m'étalais à quatre pattes devant un Tami gisant dans son sang.
Je détectais facilement la griffe plantée dans sa nuque et le lui enlevais non sans soulagement. Il cicatrisa immédiatement entrainant la cicatrisation de ses trop nombreuses plaies.
Je tournais la tete vers l'endroit où j'avais laissé Henry. Il me contemplais avec une sorte de tristesse.
-Je reviendrais Marie. Je t'en fais le serment, jura-t-il avant de disparaitre.
Imbécile...
Je me tournais de nouveau vers un Tami au anges, le visage souriant de tendresse et un peu pale mais mille fois mieux physiquement.
Je n'ai pas compris tout de suite pourquoi il me souriait de cette manière, mais je l'ai vite compris par la suite.
Il était heureux. Je le rendais heureux.
-Salut beauté, souffla-t-il, en me carressant ma joue tachée de sang.

Tami [VERSION INITIALE TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant