Comme Jenna l'avait dit, le courant n'a pas été rétablit avant deux jours. La source de la coupure a mis du temps à être trouvée et ils ont finalement dû creuser en plein milieu de la route, sur l'avenue, pour y accéder. Je suis passée devant, hier, dans une tentative de courir pour me détendre, mais même aujourd'hui mes jambes souffrent encore de ma course excessive. Je marche bizarrement, mais je m'en fiche. Du moment que je peux encore me déplacer, je m'en contente.Après ma folie destructrice il y a deux jours, j'ai décidé de remettre les affaires de Drew à leur place. Il m'a fallu du temps, mais la conversation que j'ai eue avec moi-même m'a définitivement convaincue que je veux récupérer Drew. J'ai tellement eu mal en le quittant. A quoi bon souffrir à ce point si je ne peux même pas partager des moments de joie avec lui. J'ai toujours peur que la vie me le prenne du jour au lendemain, mais j'arrive mieux à mettre cette peur de côté. Je crois. Je n'y pense plus constamment comme avant, alors ce doit être une bonne chose.
Aujourd'hui, avec le retour de l'électricité, les clients ont l'air de vouloir rattraper le temps perdu au café. Il y a foule. Je n'arrête pas une seconde, courant dans tous les sens. Mes jambes me supplient de faire une pause, ce que je fais à l'heure du déjeuner, puis je retourne travailler sans m'arrêter. D'un côté, sentir cette douleur dans mon corps, une douleur physique et légitime, me donne le sentiment de faire pénitence. Je souffre pour me punir moi-même de ma stupidité. Si quelqu'un entendait ce que je pense de moi-même, on me prendrait sans doute pour une folle furieuse. C'est peut-être ce que je suis. Une folle qui a abandonné l'idée de protéger son cœur convalescent pour se jeter tout droit dans les tourments de l'amour. C'est presque poétique.
— Tess, tu marches comme ma tante Janine après un rodéo, s'amuse Neil quand je le rejoins derrière le comptoir.
— Tu as une tante qui fait du rodéo ?
— Non, c'était pour l'image. Sérieusement, tu t'es cassée quelque chose ou quoi ?
— J'ai des courbatures.
— Oh ! Dois-je comprendre que ça va mieux avec Sexy Police ?
Il agite ses sourcils, un large sourire pervers sur le visage.
— Non ! J'ai fait un peu trop de sport, c'est tout.
Je le bouscule pour accéder à la machine à café alors qu'il ricane.
— Du sport de chambre, oui.
— Neil, je grogne en déposant deux tasses sur mon plateau.
— Oh, s'te plait! Je suis célibataire et en manque. Et ton mec est vraiment trop canon.
Je soupire lourdement et me tourne vers lui. Son amusement déserte son visage en une fraction de seconde. Je n'arrive peut être pas à faire semblant que tout va bien, mais je n'ai aucun mal à laisser voir que tout va de travers.
— Oh. D'accord. Désolé, il marmonne les joues rouges.
Baissant les yeux, je me tourne à nouveau vers mon plateau, mais ne le saisi pas pour aller servir. Il me faut une petite minute encore. Neil s'approche et pose ses mains sur mes épaules.
— Tu ne vas pas pleurer, hein ? Je n'aime pas faire pleurer les filles.
Je glousse, étranglant une larme au passage, et inspire profondément.
— Non, ça va.
Neil dépose un baiser dans mes cheveux et tapote mon épaule d'un air un peu gêné. Je le remercie d'un sourire et me remet au travail.
A la fin de ma journée, je vérifie mon téléphone pour m'assurer que je n'ai pas d'appel ou de message de Drew. Je ne sais pas exactement quand ils ont prévu de revenir en ville et je me suis dit que lui écrire ou lui téléphoner pour le savoir lui donnerais peut-être l'impression que je le harcèle. Il ne veut sans doute pas m'avoir sur le dos après ce que je lui ai fait. Je dois attendre qu'il décide de revenir, parce que c'est moi qui l'ai repoussé. Je ne peux pas exiger qu'il revienne en claquant des doigts.
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Tome2 : Un week-end à Las Vegas
RomanceLes habitudes ont la vie dure, c'est bien ce qu'à compris Tess durant son séjour en montagne avec ses amis. Et plus particulièrement avec le mystérieux et intriguant officier Drew Jacobs. Ce qui ne devait être qu'une semaine de folie s'est révélé êt...