Tome2 : Un week-end à Las Vegas

peine de coeur

Voilà un premier bonus qui, je l'espère, vous plaira. Laissez-moi vos réactions en commentaire pour en avoir d'autres ;)

           

Je sursaute en entendant la porte calquer. Me relevant du canapé où je me suis endormie, je vois une ombre furieuse se précipiter vers les escaliers. Les pas résonnent avec force tandis que Kyle arrive à l'étage. Je soupire en me laissant retomber sur les coussins, épuisée et nauséeuse. Peu importe dans quelle tourmente il se trouve aujourd'hui, je n'ai pas la force de monter pour le questionner. J'ai vraiment l'impression d'élever un ado depuis que nous avons tous emménagés dans cette maison, et ça ne fait qu'augmenter mon angoisse en cet instant.

Mais à ma plus grande déception, les pas lourds de fureur redescendent. J'ouvre à nouveau les yeux, et regarde Kyle passer dans le couloir pour se diriger vers la cuisine.

— Dois-je te demander ce qui ne va pas ? je marmonne assez fort pour qu'il m'entende.

Ses pas s'arrêtent, puis un lourd soupir me parvient avant qu'il ne continu son chemin.

— Je suppose que ça veut dire non.

Levant mon bras devant mes yeux, je regarde ma montre qui semble essayer de faire ralentir le temps. J'admets que si je n'attendais pas avec impatience et surtout avec peur que Drew ne rentre, je ne me soucierais pas autant de cette petite aiguille qui refuse de tourner plus vite.

Cinq mois, ça ne fait que cinq mois que nous avons emménagé dans cette maison. Je n'ai même pas encore vidé tous mes cartons. J'avoue que j'ai encore peur que ça ne soit qu'un rêve, que d'un instant à l'autre je vais me réveiller dans mon lit, dans mon appartement, et réaliser que rien de tout cela n'est jamais arrivé.

— Je la déteste ! tonne Kyle avec fureur.

Je sursaute et ouvre les yeux pour le voir planté devant moi. Il me regarde comme si j'avais essayé de lui couper la main, puis se laisse tomber sur le fauteuil derrière lui sans me quitter des yeux.

— De qui tu parles ?

Son regard devient encore plus effrayant.

— A ton avis ?

Oh pitié, s'il y a une force divine là-haut, aidez-moi !

— Sarah ?

— Evidemment ! Qui d'autre ? A moins que toi aussi tu penses que je couche avec une autre ?

Ah, c'est donc ça.

Je me redresse et m'assoie pour lui faire face. Les jambes croisées, je frotte mon estomac avec une grimace.

— T'es toujours malade ?

Je note que son ton s'est adouci en me posant la question. Il s'inquiète quand même pour moi, ça me touche.

— C'est rien, ça va passer.

— T'es couchée depuis une semaine. Tu devais pas aller voir le médecin ce matin ?

— Si, j'y étais. Mais ce n'est pas le sujet. Nous parlions de Sarah.

Son visage se referme instantanément.

— Ne prononce plus son nom.

Je vois. C'est plus qu'une petite querelle.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Elle m'a largué, comme un sac de linge sale.

Je me mords la lèvre pour ne pas rire.

— Elle a quelqu'un d'autre ?