Chapitre 14

69 9 0
                                    


 Il s'enfonça en moi d'une longue poussée qui me fit gémir entre ses lèvres. Puis il lâcha ma bouche, et me regarda dans les yeux en commençant ses mouvements du bassin. Très vite, il accéléra jusqu'à me pilonner avec force. Un concentré de désir contenu enfin relâché.

Je m'agrippai à ses épaules, soutenue par le mur et callée entre ses bras. Malgré son regard brûlant qui m'embrasait, je dus fermer les yeux sous le plaisir. Quand je les rouvris, il était en transe. Sa peau se couvrait de sueur, me martelant comme un fou affamé.

Nos lèvres se frôlaient, nos souffles se mélangeaient, nos corps s'emboîtaient à la perfection, à leur juste place. Seuls résonnaient dans la petite pièce mes soupirs, ses halètements, le bruit saccadé de ses bourses contre ma peau. Son membre me transperçait à un rythme effréné, se frayant un chemin entre mes parois pour s'en extraire aussitôt, puis y retourner, s'échapper, revenir...

Je plantai les ongles dans son t-shirt, rageant de ne pouvoir caresser sa peau, ni même la voir. Impossible également de remuer mon bassin pour l'accompagner. Je grognai de déception, recroquevillée autour de lui, le visage dans son cou. Il continuait à me pilonner furieusement, comme si sa vie en dépendait. Je criai et me laissai emporter par l'ouragan déchaîné qui me possédait.

Enfin, Maël se figea brusquement en moi, accompagné d'un long gémissement étouffé à mon oreille. Nous laissâmes passer quelques secondes, le temps de reprendre nos esprits, d'émerger lentement de notre bulle ardente. Puis il se décolla du mur, me fit descendre. Je touchai terre à contrecœur. Je serai bien restée encore un peu entre ses bras puissants, agrippée à lui...

Maël retira son préservatif, qu'il noua et jeta avant de revenir m'embrasser, avec une grande tendresse qui contrastait avec ses emportements précédents.

― Je tiens beaucoup à toi..., murmura-t-il. Je t'en prie, fais-moi confiance.

― Je te fais confiance...

J'étais sincère. Blottie ainsi entre ses bras, je lui vouais une confiance aveugle.

Soudain il recula la tête, me regarda dans les yeux.

― Tu n'as pas joui.

― Aucune importance, souris-je, touchée de son attention. Je n'en ai pas besoin, c'était tellement... wahou ! Il n'y a pas de mots...

Il posa un bref baiser sur mes lèvres puis s'agenouilla entre mes jambes.

― Oh...

Je retins mon souffle, tandis qu'il écartait davantage mes cuisses de ses mains. Le sourire aux lèvres, il introduisit deux doigts dans ma fente, tournés vers le haut. Il releva les yeux et vit ma surprise, ce qui élargit son sourire. Ignorant la cyprine qui gouttait de mon sexe, il commença à effectuer des va-et-vient avec ses doigts, en prenant soin de bien frotter contre ma paroi supérieure... Puis sa langue s'abattit sur mon clitoris, déjà amplement excité. Je lâchai un sourd gémissement, presque un cri, une supplique de m'achever.

Je voulus bouger le bassin, mais il attrapa fermement mes hanches pour les immobiliser, plaquées contre le mur. Sa langue si chaude, si douce, aspira mon petit bouton, le lécha, le suçota, ne lui laissant aucun répit. Sa prise d'assaut précédente m'avait déjà menée loin dans mon plaisir, aussi lui fallut-il peu de temps pour achever le travail. Le frottement de ses doigts en moi conjugué aux délicieuses tortures de sa langue déclencha rapidement une déferlante de jouissance qui irradia dans tout mon corps.

― Aaah... ! m'écriai-je, les mains crispées dans ses cheveux en désordre. Bon Dieu, Maël...

Dès qu'il s'écarta, je me laissai tomber à terre, contre le mur. Il resta à genoux, s'essuya les doigts sur son boxer avant de me prendre dans ses bras, haletante, encore secouée. J'étais nue jusqu'à la ceinture, lui avait son jean et son boxer sur les chevilles, mais nous nous en fichions. Le monde aurait pu s'écrouler... – enfin, presque.

Lovée contre sa poitrine, je levai la tête et il m'embrassa, longuement, tendrement. Le gout de mon intimité sur sa langue – qui m'aurait plutôt dégoûtée en d'autres occasions – me sembla follement érotique. J'enroulai ma langue autour de la sienne pour mieux partager mon goût avec lui.

Il se détacha à regret, poussa un profond soupir.

― Bon sang Céline... Mais qu'est-ce que tu m'as fait... ?

― Je peux te retourner la question...

Nous restâmes silencieux encore quelques secondes, à profiter de notre étreinte.

― Ma belle..., murmura-t-il enfin, j'adore ce mélange en toi de douceur et de fougue... La tendresse de ton regard, et tes emportements quand on couche. Tu sais, j'ai tout de suite senti que tu étais quelqu'un de très doux, de calme... mais au tempérament de feu ! Et puis, tu es si pudique que c'est hyper excitant quand tu parles avec des mots crûs !

Un sourire heureux fendit mes lèvres, répondant au sien. Je me contenterai de cette déclaration, venant de Monsieur Je-ne-veux-pas-m'attacher...

Maël se leva.

― S'il te plait, reste avec moi ce soir, demandai-je.

― Tu as une autre capote ?

― Non...

― Moi je n'en avais qu'une, alors il vaut mieux que je parte, fit-il avec un clin d'œil.

― Mais on n'est pas obligés...

― Crois-moi, ce serait une torture. Si je reste, je n'aurai qu'une seule envie, te baiser à fond sur ce canapé.

Je rougis légèrement, avec un petit sourire.

― Et puis, il faut que je repasse chez moi de toute façon, ajouta-t-il. La... hum... la sonnerie de mon portable ne va pas tarder... Ah, et j'ai besoin d'en griller une.

Nous nous rhabillâmes en silence, puis il m'embrassa une dernière fois avant de passer la porte.

― Au fait, demain soir je fais une petite soirée tranquille avec mes potes, chez moi. Tu veux venir ?

Je le regardai avec surprise, ravie qu'il me le propose.

― Oui, avec plaisir !

― Alors à 21h, après dîner. Tu sauras retrouver l'adresse ?

― Envoie-la moi par sms, ce sera plus sûr...

― Ok. À demain ma belle...

***

Mon GPS me guida sans problème jusqu'à son immeuble. Une pluie fine frappait les carreaux de ma C1, ininterrompue depuis plusieurs heures. Je me garai, coupai le moteur et les essuie-glaces, et pris quelques secondes pour calmer les battements inquiets de mon cœur. Le stress m'avait gagné à mesure que j'approchai de ma destination. Ces potes, c'étaient ceux qui m'avaient ridiculisée quelques jours plus tôt. Je n'étais pas sûre de vouloir les retrouver. Mais d'un autre côté, c'était l'occasion rêvée de découvrir davantage Maël, qui me faisait enfin une petite place dans son quotidien. En m'intégrant dans son groupe, il me montrait la place que j'occupais désormais pour lui...

J'appuyai sur la sonnette de sa porte. Un brouhaha sourd s'entendait de l'autre côté, fait de rires et d'éclats de voix. Bon sang, et s'ils me trouvaient trop cruche, trop timide, pas assez extravertie ? Ils étaient si différents de moi...

Maël coupa court à mes doutes en m'ouvrant la porte. Cheveux détachés, une repousse de barbe, grand sourire aux lèvres, il était à tomber.

Aimer, rire... survivre (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant