Chapitre 21

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― Céline ! s'exclama-t-il joyeusement. Qu'est-ce que tu fais ici ?

― Je voulais te voir, répondis-je, rassurée par sa bonne humeur. Je ne savais pas si tu m'en voulais encore, mais j'avais besoin de te parler.

― En fait, je ne savais pas trop si j'étais prêt à te revoir ou non..., m'avoua-t-il. Mais de te voir là, tout à coup, ça me fait vraiment plaisir, donc la réponse est oui ! Et tu sais quoi ? ajouta-t-il en détaillant du regard mon blouson, ma jupe et mes cuissardes.

― Quoi ? souris-je.

― Eh bien tu m'as manqué...

Il cala sa moto, y posa son casque, et enfin me prit dans ses bras. Je m'y blottis avec bonheur, sans me soucier des projections de terre qui le maculaient. Ses lèvres rencontrèrent les miennes, sa langue retrouva sa place si familière dans ma bouche. Je passai les bras autours de son cou et lui répondis de tout mon cœur. Son souffle chaud sur ma joue, la douceur de ses lèvres, l'humidité de sa langue qui dansait autour de la mienne, la force de ses bras qui m'étreignaient, chaque détail me faisait tourner la tête.

― Tu vois tous ces regards envieux ? me souffla-t-il. Tu es à tomber, ma belle, je suis vraiment le plus chanceux des hommes...

Il m'embrassa à nouveau, et je rougis malgré moi, consciente des regards des autres spectateurs, mi-amusés, mi-envieux, en effet... Ça faisait même un peu cliché, la nana sexy qui vient attendre son motard... Eh bien rien à fiche ! Ils pouvaient penser ce qu'ils voulaient, ça me passait au-dessus.

Puis Maël se détacha doucement et jeta un coup d'œil au circuit.

― Est-ce que ça t'ennuie si je refais un tour ? Je ne suis pas arrivé depuis longtemps...

― Mais non, pas du tout ! l'assurai-je. Je ne veux pas t'empêcher de t'amuser, vas-y ! J'attendrai, t'inquiète.

― Ok, à tout à l'heure !

Il me posa un dernier baisé sur les lèvres et remit son casque. Maintenant que je l'avais repéré, je pus suivre ses évolutions sur le parcours. Je ne sais pas si c'était un effet de mon imagination, mais il me sembla prendre beaucoup plus de risques que les autres... Il accélérait à fond sur les bosses jusqu'à s'envoler littéralement, freinait au dernier moment dans les virages très serrés, avec la folle insouciance de celui qui se moque du danger. Ou qui recherche les sensations fortes au mépris de toute prudence.

Je retins mon souffle plusieurs fois, serrai les fesses, guettant la chute. Il parvint toujours à se réceptionner ou à éviter la sortie de route, mais de justesse. Comme s'il flirtait volontairement avec les limites. Il passa bien une demi-heure encore à enchaîner sauts et dérapages, avant de finalement me rejoindre. Il s'arrêta sur l'aire de départ en même temps qu'un autre motard. Quand ils enlevèrent leurs casques, je reconnus Armel, un autre de ses potes. Ce dernier lui passa des clés, que Maël attrapa avant de venir vers moi.

― On y va, ma belle ! Je vais ranger ma bécane dans son camion, je lui rends ses clés, et je suis à toi !

― Il a un camion ?

― Une camionnette, là-bas. C'est lui qui garde ma moto dans son garage, et me l'amène quand on va sur un circuit.

Je le suivis jusqu'à une petite camionnette blanche dont il ouvrit les battants arrière.

― Tu l'as rencontré au cross, lui aussi ? demandai-je pendant qu'il hissait son engin à l'intérieur.

― Non, Armel était un ami d'Antoine, au départ. C'est lui qui m'a parlé du cross et m'a donné envie d'essayer. Ça m'a tout de suite emballé ! 

Aimer, rire... survivre (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant