Chapitre 24

67 7 0
                                    

Je restai cramponnée à lui – en mode koala – alors qu'il se détachait légèrement, ôtant son sexe de mon intimité. Voyant que je ne bougeais pas, recroquevillée autour de lui, il passa doucement une main sous mes fesses, une autre dans mon dos, et me porta jusqu'à la chambre. Là, il me posa sur son lit et força doucement mes bras engourdis à le lâcher. Il enleva son préservatif et y fit un nœud avant de revenir s'allonger près de moi. Je restais repliée sur moi-même, terrifiée par l'ampleur de mes sentiments.

― Mon ange..., murmura-t-il tendrement en passant un bras autour de moi. Mon ange, regarde-moi...

J'ouvris lentement les yeux et risquai un coup d'œil vers lui. Son visage était tout près du mien, nos nez se touchaient presque. Je lus de l'inquiétude dans son beau regard vert.

Il ouvrit ses bras et je vins me blottir dedans, dans leur refuge rassurant. Il me serra contre lui, caressa mon dos, doucement, pour m'apaiser. La chaleur de ses bras, l'odeur de sa peau et la caresse de ses mains me détendirent un peu, mais je gardai la gorge nouée par l'émotion. Il resserra son étreinte.

― Mon ange, ne t'attache pas trop, je t'en supplie...

Un poignard me transperça le cœur, ma gorge nouée se fit douloureuse, et des larmes me montèrent aux yeux. Il avait très bien senti l'ampleur de mon émoi. Je croisai son regard empreint d'émotion, suppliant.

― Je ne veux pas te faire de mal, murmura-t-il. Mais nous en avons déjà parlé...

Sa main caressa ma joue, passa près de mes yeux embués.

― Ne me laisse pas te faire de mal, je t'en supplie...

Je fermai les yeux, et une larme glissa sur ma joue. Je sentis son pouce l'essuyer. Sa douceur me fendait encore plus le cœur... Puis il me serra plus fort, et j'enfouis mon nez dans son cou. Une autre larme suivit. Je luttai en vain pour les retenir.

― Tais-toi, soufflai-je faiblement. Ne dis plus rien. Je veux seulement vivre au jour le jour, avec toi, sans me soucier de rien.

Il caressa mes cheveux, y posa un baiser.

― Ça me va.

Plusieurs longues minutes s'écoulèrent en silence. Nous ne bougions pas, blottis l'un contre l'autre. Il attendait patiemment que mes émotions se calment, sans cesser de caresser mes cheveux et mon dos.

Au bout d'un temps incalculable, je finis par m'apaiser enfin. Je savais que je ne devais surtout pas lui parler d'amour, mais restais persuadée qu'il éprouvait quelque chose pour moi. À son regard ému, troublé, quand il avait compris ce que je ressentais. Il n'avait pas pris la fuite, bien au contraire. Et ses mots doux... « Mon ange » était infiniment plus tendre et plus proche que « ma belle »...

Toujours persuadé qu'il ne vivrait pas vieux, Maël s'interdisait tout attachement trop fort. J'espérais quant à moi qu'avec de la patience et beaucoup de tendresse, il finirait par surmonter ses craintes et accepterait d'aimer...

Forte de ce nouvel espoir, je me détendis enfin et sortis de ses bras, pour m'allonger normalement près de lui. Son regard était tendre, apaisant. Ses cheveux en désordre et sa repousse de barbe me faisaient fondre... Chaque muscle de ses bras, de ses épaules, de son ventre, était développé sans en faire trop. Les battements de mon cœur reprirent. Il était beau, pas d'une beauté parfaite, mais beau à sa manière.

Je posai une main sur son pectoral recouvert du tatouage, à l'emplacement du cœur, et suivis du doigt les lignes géométriques qui formaient les motifs. Les quelques poils légers qui parsemaient sa poitrine se distinguaient à peine sur l'encre noire.

Aimer, rire... survivre (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant