Harry Potter ~ Le bon côté.

Prise en charge

C'est     de violents coups à la porte qui réveillèrent les occupants du 4     Privet Drive aux premières heures du jour. Grinçant, jurant, Vernon     descendit lourdement les marches, son vacarme réveillant l'occupant     du placard sous l'escalier en sursauts, sa douleur se ranimant     aussitôt.     

Quel fut son étonnement lorsqu'il tomba nez-à-nez avec cinq hommes bien     bâtis, la mine sombre, le regard interdit , au charisme inquiétant...         

     -     Vous voulez quoi, cracha le gros homme, se grattant sa barbe de deux     jours avec nonchalance.     

Le plus baraqué du groupe sourcilla face à cette désinvolture,     réprimant un sourire narquois. Son leader n'était pas d'humeur à  rire, il le savait.      

     -     Bonjour, nous venons vous parler du jeune Potter, fit d'une voix     calme la personne à la tête du groupe, un homme devant atteindre     la trentaine, aux pupilles écarlate et  cheveux mi-longs d'un  châtain clair ramenés en une couette. Tom Riddle Jedusor...

     -     Il n'y a PAS de Potter dans cette maison ! Maintenant vous     DEGAGEZ AVANT QUE JE NE VOUS COLLE UN PROCÈS POUR... Il beuglait ces mots sans se soucier des postillons qui volaient vers les mines sombres des individus sur le pas de sa porte, sans se soucier de ses voisins , sans se soucier de savoir à qui il avait à faire.     

Il     s'interrompit dans sa vocifération en sentant une chose froide se     planter sous sa gorge. Il baissa les yeux vers la baguette qu'avait     brandit Severus pour le faire taire, déglutissant. Impossible...    

     -     Ce moldu semble savoir à quoi sert une baguette, commenta Sirius     avec sérieux.     

     -     Il est sûrement en lien avec le vieux fou, fit Lucius.     

     -     Fenrir, Sirius, Lucius, fouillez cette maison. Severus, nous allons     discuter avec ce moldu dans son salon, fit le châtain en  entrant, suivi de tous. La porte fut fermée.     

C'est     avec agacement que Lucius et Fenrir rencontrèrent l'épouse et     l'enfant du moldu qu'ils finirent par enfermer dans une penderie     tant leurs cris les irritaient de si bon matin. Fenrir commençait à     se poser des questions quant à la fiabilité de son confrère loups-garou vis-à-vis de sa sensibilité magique quand un bruit     vint heurter ses oreilles sensibles.  Un matin de pleine lune, il ne     pouvait avoir des hallucinations... Il était un alpha... Il savait     ce qu'il avait entendu. Mais... Voulait-il y croire ?     

Un sanglot ?      

A     l'étage, il cessa soudain se fouiller la pièce où il était avec     Sirius et Lucius, ses sourcils se fronçant légèrement alors qu'il     se dirigeait vers la rez-de-chaussée. Il lança un coups d'œil à     la porte verrouillée donnant sur un placard sans doute. Un     misérable placard...     

Lucius  et Sirius, intrigués par le comportement de leur camarade,     l'avaient suivi et attendaient de voir ce qu'il comptait faire...     

D'un     coups de pieds, Fenrir ouvrit, démolissant le verrou. Son odorat     fut agressé par l'odeur de la pièce. Il fit un pas en arrière,     une mains sur son nez, aboyant :     

     -     Severus, on a besoin de toi !     

Sirius     et Lucius ne bougeaient pas, les yeux braqués sur la silhouette qui     à terre gisait, tremblant de douleur comme de froid...  Face au     corps d'enfant couvert d'hématomes et de sang, ils ne bougeaient     plus. Colère... Douleur... Pitié... Culpabilité... Honte...Tout     se mélangeait en eux...

Un     enfant sorcier, fils de deux mages exceptionnels, était réduit à     ça par des moins que rien ? Des moldus amalgamés et     poursuivant leur quotidien amer sans but ? Sans y croire ?     Avait-on idée de laisser un enfant de leur communauté, un sang     pur, vivre cela ?

Une     cape couvrit le corps avec délicatesse. L'enfant se crispa,     s'attendant à un aboiement de son oncle ou un coups de pied pour le     réveiller...L'aube était levée , il devait préparer les petit déjeuner... Mais en avait-il la force? Il savait que non...    

C'est     Tom Riddle Jedusor qui l'avait couvert, navré par son état. Ils     avaient vite compris que ces moldus maltraitaient l'enfant.  Une     explosion de colère ne pourrait rien changer à ces souffrances     subies. Il sortit sa baguette, la dirigeant vers le front de     l'enfant pour l'endormir d'un sort murmuré.

     -     Nous le soignerons au manoir, il faut quitter cet endroit au plus     vite, avant que l'Ordre n'intervienne, lança Tom en soulevant     l'enfant endormi.     

     -      Que faisons-nous des moldus, demanda Fenrir dans un grognement.     

     -     Oubliettez les.  Ils ne doivent pas se souvenir de nous.

     -     Seulement ?

Il     y avait une note de déception dans la voix de Fenrir, mêlée de     colère et de mépris.

     -     Ils sont bien trop misérables pour mourir de nos mains. La priorité     était le fils de James et Lily. Nous l'avons. Il ne sert à rien de     s'attarder, fit Tom qui comprenait le ressenti de son homme de main.

     -     Bien, grincèrent les hommes l'accompagnant, sa réponse ne leur     convenant visiblement pas. Il soupira, disparaissant avec le petit     dans les bras, rapidement suivi des quatre hommes qui disparurent      une fois leur mission achevée.