Chapitre 21

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Emma
  Une semaine était passée depuis que Nicola m'avait frappé. Je ne l'avais pas revue depuis et heureusement, car rien que de le voir, j'aurais peur qu'il s'en reprenne à moi. Ou pire à Noah. Eliott  restait chez moi parce que je ne voulais pas rester toute seul alors il se tenait à mes côtés la soirée jusqu'au moment où je m'endors. D'ailleurs, grâce à lui et son père, j'avais trouvé un avocat. Ce dernier a envoyé une lettre à Nicola pour lui prévenir que je faisais appel pour avoir la garde de notre fils. Malheureusement pour moi, Carl, le père adoptif d'Eliott, était l'avocat de Nicolas. Quand j'ai appris ça, j'ai su que c'était peine perdue pour moi, mais comme Eliott lui a tout raconté, il voulut que je gagne ce procès, car il comprit mes inquiétudes et d'après lui, je pourrais gagner la garde de Noah. Il pense que j'ai de très bon argument comme le fait qu'il nous ait abandonné et surtout qu'il m'ait battu. Pour ma part, je ne pense pas qu'il est quelque chose contre moi alors je suis plutôt sereine.

Pour le moment, rien ne s'était passé, la date du procès n'était pas encore fixée, mais je devrais bientôt le savoir. J'attendais que mes cours se finissent pour pouvoir commencer tous ces entretiens avec mon avocat et avec le juge.

Je sortais de mon lycée et alors que je me dirigeais vers mon arrêt de bus, une main se posa sur mon épaule et me retourna. Je regardais qui essayais de me faire louper mon bus et quand je le vis, j'eus des frissons dans tout le corps. C'était mon père...

Je me dégageais de son emprise et reculai le plus loin possible, je ne veux pas qu'il s'approche de moi, il en est hors de question. Mais qu'est-ce qu'il fait là, bon sang ?

« Emma... Commença-t-il.
- Ne t'approche pas de moi ! Le menaçai-je.
- Il... Il faut qu'on parle... Dit-il, gêner.
- Je ne veux rien avoir à faire avec toi ! Ne t'approche pas de moi. Lui ordonnai-je.
- Je veux juste discuter avec toi, je te jure qu'après je te laisse tranquille et tu ne me reverras plus jamais. Je te le promets. Me promet-il.
- Et pour me dire quoi hein ? Le même discours que ta femme ? Je n'ai pas besoin d'un perroquet merci. Dis-je, énerver.
- Non... Elle ne t'a pas tout dit.
- Comment ça « elle ne m'a pas tout dit » ? Qu'est-ce que c'est cette histoire ? Demandai-je.
- Mon directeur m'a proposé un poste dans ses nouveaux bureaux... M'annonça-t-il.
- Et alors ? Qu'est-ce que ça peut me faire ? Redemandai-je.
- Ce nouveau poste se trouve à Chicago...
- Tu as accepté, j'espère ? Dis-je en croisant les bras contre ma poitrine.
- Oui. Approuva-t-il.
- Tant mieux pour toi. Au moins, Noah n'aurait pas à rencontrer son grand-père. Dis-je, en souriant.

- Emma, tu ne peux pas savoir à qu'elle point je m'en veux... Je n'aurais pas dû te rejeter comme je l'ai fait... Je te demande pardon... Me supplia-t-il.
- Ça, il fallait y penser avant. Tu aurais pu y penser quand, par exemple, je suis revenu vous voir pour m'excuser, tu te rappel de ce jour-là, non ? Lui demandai-je, sans attendre de réponse de sa part. Tu sais quand tu m'as giflé, et quand tu m'as si gentiment dit « Tu fais honte au Rodriguez, Emma. Tu me fais honte ! Je ne veux plus jamais te voir. Pour moi et je pense parler aussi pour ta mère, tu n'es plus une Rodriguez maintenant. » Tu te rappel de ce jour-là ? Redemandai-je. C'est le jour où tu m'as fichu à la porte ! Criai-je d'énerver. Alors tu peux me dire tout ce que tu veux, que tu es désolé, que tu vas partir à 3 000 kilomètres de Seattle, je n'en ai rien à faire. »

Je vois dans son regard qu'il a envie de pleurer, mais qu'il se retient du mieux qu'il peut.

« Et je ne sais pas si ta charmante femme t'a parlé de notre petite rencontre à l'hôpital il y a quelques mois de cela, mais au cas où elle ne l'aurait pas fait, je lui ai dit que pour moi, vous n'étiez plus rien. Lui dis-je, en le regardant droit dans les yeux pour qu'il sache que je leur en veux énormément et que je ne les pardonnerai jamais. Vous ne savez pas comment j'avais besoin de vous pendant ma grossesse. Et comment j'aurais eu besoin de vous si vous ne m'aviez pas rejeté. Mais tu veux savoir ? Lui demandai-je, toujours sans attendre de réponse. Maintenant, je n'ai plus besoin de votre aide et j'en ai aucunement envie que vous me le proposiez. C'est clair ? Alors maintenant si tu veux bien. J'ai mon fils à aller chercher. Bon voyage à Chicago. »

Je le regardais une dernière fois dans les yeux avec dégoût, puis me dirigeais vers mon arrêt de bus. J'entendais mon père m'appeler, mais je l'ignorais. Comme il la ci bien dis, je ne suis plus une Rodriguez. Malheureusement, je ne pourrai changer mon nom de famille que quand je serais marié, ce qui n'est pas gagné... Je ne pourrais jamais leur pardonner.

Mon bus arrivait quelques minutes plus tard, heureusement, je ne l'avais pas loupé. Je m'installais, comme à mon habitude, vers le fond du bus puis posai ma tête contre la vitre du bus. Je repensais à toutes ces années où j'étais encore chez mes parents. Où Noah n'existait pas encore. Où tous mes problèmes n'étaient qu'un ongle cassé et des mauvaises notes. Comment les choses pouvaient-elles changer aussi vites ? D'un côté, j'aimerais retourner à cette époque de l'année où j'étais invisible à mon lycée, où je n'avais que ces problèmes futiles d'adolescent. Mais de l'autre, je ne veux pas rester dans cette situation, là où Noah fait partie de ma vie.

J'arrivais devant la crèche et alla chercher mon fils. Depuis que je ne faisais plus de danse, je passe plus de temps avec lui. J'aurais dû prendre cette décision dès le début. J'aurais dû prendre mes responsabilités de mère plus au sérieux, mais ce qui est fait maintenant. Après avoir un peu parlé avec Hannah qui m'avait annoncé que Noah à fait une petite crise aujourd'hui encore à cause de ses dents. Il a même essayé de mordre le petit Willie. L'un des enfants que gardent Hannah et Angélique. En ce moment, il mordille tout, il fait ses dents, c'est normal, mais je m'inquiète au fait qu'il commence à vouloir mordre les enfants qui sont à la crèche avec lui. Mais Hannah m'a dit de ne pas m'inquiéter, que c'était normal.

Je suis donc rentré calmement à la maison où Eliott m'attendais. Je lui avais donné les clés de mon appartement puisqu'il passait le plus clair de son temps chez moi. Ce qui ne me dérangeait pas du tout. J'aimais beaucoup avoir sa compagnie. Il était l'un des meilleurs colocataires qu'on pouvait avoir, même s'il ne dort pas ici.

Il était actuellement sur son ordinateur en train de travailler pour ses prochains partiels. Eliott est dans une licence d'art du design, il ne voulait pas vraiment aller à l'université après avoir passé le Bac puisqu'il voulait devenir danseur étoile, m'avait-il dit, mais ses parents lui avaient obligé. Il faisait très sérieux avec ses lunettes sur le nez, son froncement de sourcil quand il ne comprenait pas quelque chose et son petit nez qui se retroussait quand il est complètement dans l'incompréhension. Il était mignon comme ça. Il n'avait pas remarqué que j'étais arrivée, je décidais, alors, de lui faire une petite farce.

Je posais Noah sur sa chaise haute, déposais doucement mon sac de cours, puis me dirigeais sans faire de bruit derrière lui. Une fois derrière lui, je soufflais doucement dans son oreille, ce qui le fait frissonner puis il se retourne pour voir d'où provenait le courant d'air puis quand il me vit, il sursautait de peur et mis sa main sur son cœur, comme s'il le retenait tombé.

Je me mis à rire jusqu'à en pleurer quand je revis sa tête. Eliott, lui, faisait mine de bouder. Alors j'essayais de me calmer du mieux que je pouvais puis m'installai à ses côtés et le serrais dans mes bras. Mais c'était une très mauvaise idée, car quand celui-ci répond à mon étreinte, il commence à me chatouiller de partout. Je me remis à rire et me tortillais dans tous les sens. Eliott continuait ses chatouilles et ria aussi. Depuis qu'il m'avait raconté son histoire, j'entendais rarement son rire et écouter de nouveau ce magnifique son me fit tellement de bien.

Nous nous retrouvions par terre. Eliott était au-dessus de moi et arrêtait tout geste. Nos visages étaient très proches, je sentais son souffle sur mon visage. Mon regard, qui était plus tôt plongé dans ses yeux, dériva vers sa bouche. J'avais une terrible envie de l'embrasser. Je regardais le brun dans les yeux et lui fis de même. Plus personne ne riait, plus personne ne bougeait. Il ne restait plus que ce contacte visuelle entre nous, et cette petite distance qui séparait nos lèvres. Je vis son visage ce rapproché du mien et plus il s'approchait, plus l'attente de ses lèvres devenait insoutenable. Je ressentais des sensations bizarres. Un mélange d'impatience et de peur. Peur que je sois encore abandonné, et impatiente qu'il comble se vide une bonne fois pour toute.

Alors que j'allais rétorquer pour lui demander ce qu'il attendait pour poser ses foutues lèvres contre les miennes, celles-ci se plaquèrent contre les miennes. Eliott m'embrassait tendrement.

Prête à tout !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant