Andrei m'avait appris.
Il savait à quel point j'avais honte depuis qu'Alexei m'avait rejeté, j'avais même refusé de retourner à l'école pendant plusieurs jours jusqu'à ce qu'il se mette en colère, et me balance des vérités que je n'étais pas prête à entendre.
- Jade, il est temps que tu retournes au lycée, avait-il commencé calmement.
- Non! Je ne veux pas, tout le monde se moque de moi.
Il avait soupiré et son regard, si doux d'habitude, était devenu noir.
- Tu te lèves tout de suite Jade, je ne le répéterai pas. Je ne vais pas te laisser devenir cette pauvre victime alors que tu vis avec moi! Tu représente mon nom dans cette école alors tu vas te lever tout de suite! Tu veux apprendre, voici la première leçon: Ne jamais te laisser écraser par les autres, tu es une Baranov maintenant, agis comme tel!
- Je ne suis pas une Baranov, je suis une Beauchamp comme mon père.
- Ton père? Ton père a laissé ta mère te vendre pour une poignée de dollars, juste de quoi payer les dettes de ta famille et repartir du bon pied, soit deux cent mille dollars Jade! Ton père, comme tu l'appelles, a laissé sa femme te traiter comme une moins que rien, te traiter comme un chien!
- C'est pas vrai, c'est parce que je n'arrivais pas à réussir comme Gaby et...
- Tais-toi! Je ne veux plus entendre ça, je ne veux plus que tu dises que tu n'étais pas assez bien, plus jamais Jade. Tes parents ne t'aimaient pas, personne ne t'aime, sauf moi, et je te le prouve depuis que tu es arrivée ici. Ta mère voulait t'envoyer dans un pensionnat pour fille et ton père était d'accord, il a été lâche. Je t'ai sauvé de tout ça parce que tu le mérites, tu mérites d'avoir la meilleure vie possible et je peux te la donner, mais tu dois te lever maintenant.
Il m'avait regardé quelques secondes avant d'ajouter d'une voix pleine de rage:
- Si tu ne vas pas à l'école, tu n'y retourneras jamais.
Et il avait attendu, en me regardant droit dans les yeux, que je me lève. Je l'avais fais, je l'avais fais parce que l'homme qui se tenait en face de moi me faisait peur.
Andrei m'avait donc appris que mes parents avaient accepté deux cent mille dollars pour me laisser partir avec un parfait inconnu, lui. Il m'avait craché à la figure que ma mère comptait se débarrasser de moi, alors sa venue avait été une aubaine pour moi. Je ne pouvais pas le croire, était-ce la raison pour laquelle maman avait été si gentille avec moi le dernier jour? Parce qu'elle allait se débarrasser de moi et j'allais en plus, lui rapporter deux cent mille dollars...
- Très bien, va prendre une douche. Je t'attends pour le petit déjeuner et je t'accompagnerai moi même à l'école. On discutera de la manière dont tu devras te comporter envers Alexei, en tant que Baranov, parce que tu en es une, et je ne veux plus jamais t'entendre dire le contraire.
Je m'étais exécutée, son regard ne m'autorisait pas à faire autrement. Je l'écoutais me dire que si jamais quelqu'un se moquait de moi, je devais répondre que les meilleures écoles de la ville appartenait à ma famille, que je pouvais ruiner leurs chances d'avoir un avenir et que je le ferai. Il m'avait ensuite déposé à l'école et avait attendu que je parle à Alexei qui était avec son groupe d'amis.
- Je ne partirai pas tant que tu ne le remettras pas à sa place, une place qui est inférieure à la tienne Jade. Si tu ne le fais pas, tu reviens dans la voiture et tu ne retourneras plus jamais à l'école, tu reprendras les leçons à domicile, qu'est-ce que tu décides?
Avais-je le choix? Je ne voulais pas le faire, je ne voulais pas être méchante, je ne voulais pas dire à quelqu'un que je pouvais mettre fin à sa scolarité, je ne voulais pas être cette personne. Pourtant, je m'étais retrouvée en face d'Alexei ce jour là, j'avais marché dans sa direction comme une automate et je m'étais arrêtée devant lui, tremblante.
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L'emprise
Mystery / ThrillerJe sens le regard de ces douzes personnes en face de moi, me juger, me scruter, me sonder. -Ne vous fiez pas à ce visage d'ange et à ces beaux yeux tristes, dit-il. Tristes? Je suis tout sauf triste, il se trompe. Leurs regards passent au crible c...