Chapitre 15

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Les bras d'Adam sont comme une bulle de sécurité et de bien être, dans lesquels je veux passer le reste de ma vie. Je ne pleure plus, mon rythme cardiaque est régulier, mais même si je tombe de sommeil, j'ai peur de fermer les yeux, je ne veux pas, mais il doit être fatigué lui aussi...

- Adam, dis-je à contrecoeur. Tu dois être fatigué, tu peux y aller si tu veux, je... Merci d'être resté avec moi.

Il ne dit rien, il ne me lâche pas, il se contente de poser ma tête contre son torse et de s'allonger en reprenant ses caresses.

- Dors Jade, je reste ici, il ne t'arrivera rien, dors, répéte t-il.

Sa voix est douce, apaisante, et le sommeil me gagne presque instantanément...

Lorsque j'ouvre les yeux de nouveau, Adam est toujours là, endormi, mais il a l'air soucieux, ses sourcils sont froncés. J'essaye de me dégager doucement de ses bras, mais il se redresse vivement.

- Ça va? me demande t-il alerte.

- Oui ça va...

Il me regarde comme pour voir si je dis la vérité ou non et ma réponse semble le satisfaire.

- Je te laisse seule, on se retrouve en bas pour le petit déjeuner?

J'aimerai rester avec lui, mais je ne peux pas, pas après ce qu'il s'est passé hier soir. Sa mère et son frère se demandent surement quel est mon problème et le reste de sa famille également. Malgré ça, j'acquiesce et il quitte la chambre en me regardant longuement avant.

Je prends une longue douche, lave mes cheveux et enfile un jean et un pull large. J'ai dormi paisiblement et ça se voit sur mon visage, j'ai l'impression d'être moins fatiguée, d'avoir meilleure mine malgré les circonstances. J'attache un foulard autour de mon cou, range mes affaires et descend dans la cuisine, le coeur battant. Une odeur de scone embaume le rez de chaussé et j'entends des rires.

- Jade! Tu es là, installe-toi, tu dois avoir faim! me dit Greer avec un sourire éclatant.

Elle fait comme si de rien était, comme si elle ne m'avait pas vu cette nuit, et je lui en suis reconnaissante. Padraig est là aussi, mais lui se contente de me faire un léger signe de la tête. Alistair, le père d'Adam entre dans la pièce et s'installe en face de moi.

- Alors, qu'est-ce que tu penses de la distillerie? me lance t-il. Est-ce que ça ressemble à ce que mon fils a raconté?

Il attend ma réponse, et cette fois Adam n'est pas là.

- C'est surprenant, dis-je.

- Tellement surprenant que mon fils a décidé de tout quitter! dit-il d'un ton bourru.

- Adam fait ce qu'il aime..., je murmure.

- Pardon?

- Adam fait ce qu'il aime.

Cette fois ma voix est claire.

- Bien sur il fait ce qu'il aime...

- Vous devez être fier de lui, avoir un fils commissaire dans la police la plus réputée du pays, c'est impressionnant.

- Impressionnant? Est-ce que tes parents sont impressionnés par ta carrière mise entre parenthèse, par ta pause?

- Alistair! s'exclame son épouse. Ça suffit, mange ton petit déjeuner, il va refroidir.

Il me regarde, attendant ma réponse.

- Ma mère est morte et mon père je ne l'ai pas vu depuis presque vingt ans, dis-je.

L'empriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant