Chapitre 30

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Bonjour,

Après une longue absence, je suis de retour. Je tenais à vous remercier pour tout, vos messages, votre amour, votre soutien, je n'oublierai jamais tout ça, jamais.

Je vous aime,

ps: la suite est un flashback, bonne lecture.

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Aloutette, gentille alouette

Alouette, je te plumerai
Je te plumerai la tête
Je te plumerai la tête
Et la tête
Et la tête
Alouette
Alouette

Le souvenir de la comptine française que me fredonnait ma soeur Gaby était la dernière chose qui me revenait à l'esprit tandis que l'air commençait à me manquer. Malgré tout ce que Dimitrei avait mis en oeuvre pour m'empêcher de me faire du mal, mon corps était suspendu dans le vide, retenu par le noeud d'une corde nouée autour de mon cou. J'avais eu beaucoup de mal à atteindre le lustre assez haut, l'arrière arrière grand père de Dimitrei s'y était pendu avant moi, c'était Catarina qui m'avait raconté cette histoire.

Il voulait épouser une roturière, mais sa famille avait refusé, c'était un Romanov, il ne pouvait pas ternir leur nom. La femme en question s'appellait Rosalina Tchev, elle avait mis fin à ses jours lorsqu'elle avait appris que Boris Romanov allait épouser une autre femme après le décès de sa première épouse. Elle avait laissé une note expliquant qu'elle ne supportait pas de le perdre une deuxième fois, avant de se pendre. Lorsque Boris Romanov appris la nouvelle, il mit fin à ses jours de la même manière.

Tout s'était passé dans cette propriété qui avait été complètement rénovée par Dimitrei.

J'avais récupéré le cordage d'un rideau pour faire le noeud, et j'avais dû superposer plusieurs livres de la bibliothèque pour atteindre le lustre et y attacher la corde.

Je n'avais pas hésité, pas une demi seconde, rien. J'avais passé le noeud autour de mon cou et j'avais dégagé les livres, me retrouvant suspendue à un peu moins d'un mètre du bureau.

J'essayais de trouver un souvenir agréable, qui me ferait oublier la douleur qui irradiait mon corps, l'air qui me manquait, la brûlure que je sentais. La seule chose qui me venait à l'esprit était la comptine de Gaby.

Aloutette, gentille alouette
Alouette, je te plumerai
Je te plumerai la tête
Je te plumerai la tête
Et la tête
Et la tête
Alouette
Alouette...

Je sentais mon âme quitter mon corps, je sentais le goût de le liberté, enfin. J'étais libre, ma vie n'avait été que souffrance, mais c'était fini maintenant, tout était fini...

- Jade! hurla Dimitrei.

Mon Dieu non, s'il te plait emporte mon âme, emporte la, priai-je. Mes yeux se fermèrent, je devais rendre mon dernier souffle, je devais le rendre avant qu'il ne me détache. Je souris, car je savais que j'avais gagné, oui, j'avais gagné...

Lorsque mes yeux s'ouvrirent, tout autour de moi était blanc, et je crus un instant que c'était ce que beaucoup appelaient le paradis, juste un instant. Puis je reconnus le " Salvador Mundi" de De Vinci, la fierté de Dimitrei, l'excès russe dans toute sa splendeur. Il était revenu d'un voyage en Suisse d'une humeur excellente, je vivais encore chez Catarina et je venais de commencer mon cycle universitaire, dire que seulement quatre années venaient de passer, j'avais l'impression d'avoir vécu plusieurs vies depuis.

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