Révélations fantastiques T2

Chapitre 3

Point de vue : Mia

Une main me sort de mon sommeil, c'est le gérant du CDI qui me demande de partir, merde, je me suis encore endormie je vais être en retard !

Je remballe mes affaires et commence à partir, je prends le premier train pour rentrer et m'installe à mon siège, je regarde sur mon portable et voit les plusieurs messages de ma mère s'inquiétant que je ne sois toujours pas rentrer, je l'appelle.

-Mia ??
-Maman, calme toi je me suis juste endormie.
-Tu m'as fait peur !
-Je suis dans les transports j'arrive très bientôt.
-D'accord, je t'attends bisou ma puce.
-Bisou Maman.

Je raccroche et regarde le paysage, depuis que mon père est mort il y a sept ans elle a peur de me perdre, moi sa seule fille, c'est pour ca que nous sommes retournées en Chine, ma mère est chinoise et mon père était français, ils se sont rencontrés ici, à mes 3 ans ils ont déménagés en France pour mes études, mais à mes 10 ans, quand il y eu cet incendie, tout à changé...

J'arrive enfin à destination, je sors du train et marche jusqu'à arriver au coin de ma rue, je sors mes clés de mon sac et entre, ma mère me saute presque dans les bras.

-Il faut vraiment que t'arrête de bondir comme ça maman.
-Viens je t'ai préparé à manger !
-Mais... Il est à peine 19h...
-Comme ça tu dormiras plus !

Je soupire et m'installe à table, nous mangeons en regardant les informations, petit à petit je n'entends que les gouttes d'eau s'écrasent sur la fenêtre unique du salon, la pluie... Je déteste la pluie.

La sensation que provoque l'eau sur les vêtements, le froid arrivant jusqu'aux os, j'ai horreur de ce temps, je préférais rester encore des milliers d'heures au CDI ou à mon école pour éviter de traverser les rues inondées, noyant mes pieds dans mes bottes, je porte mon attention sur le repas en oubliant le frisson qui parcourait mon corps.

Poulet pâtes, c'est bien le seul plat que ma mère sait cuisiner quand je ne suis pas là, je la regarde, ses cheveux noirs coupés en carré plongeant, ses yeux marrons concentrés sur les atrocités des reportages à la télé, je la regarde longuement, en réfléchissant à ce que serait ma vie sans elle, et ce que serait la sienne sans la mienne.

Tant de fois elle voulait que je trouves un petit copain, elle voulait me voir heureuse, mais comment lui dire... Comment lui dire que... Si je me concentre tellement sur mes études... C'est pour oublier.
Oublier mon homosexualité.

J'ai peur qu'elle soit triste, qu'elle le prenne mal, que ça nous éloigne, c'est pour ça que je ne lui dis rien, et que je me concentre sur mes études pour qu'elle se doute de rien.

Après le repas je range la vaisselle dans le lave-vaisselle et monte dans ma chambre, j'allume mon ordinateur portable et voit les différents messages manqués apparaître.

Bao, 18h22
Hey Mia ! Tu dors encore sur tes cahiers je parie ! Appelle moi quand tu seras là.

Lin, 16h17
Écoute ça ! Http[...]

Bao est un ami de longue date, il a 16 ans, des cheveux noirs et des yeux marrons, quand nous étions petit on rigolait avec nos prénoms, le sien signifie Léopard, le mien aurait du être Mei, pour beauté, mais mon père voulait un prénom plus "français".

Lin est ma seule meilleure amie, avant qu'elle parte en Angleterre nous étions très proche, elle a les cheveux marrons et les yeux bleus, et a 17 ans comme moi, je clique sur le lien qu'elle m'a envoyé et m'allonge en écoutant la musique bercer ma solitude.

Je soupire, la musique est bien la seule chose qui me comble en ce moment.

Je me sens vide, vide à l'intérieur, comme si il me manquait quelque chose, ou quelqu'un.

Mon père me manque, mais je sais que ce n'est pas lui, j'ai beau ne pas avoir fait complètement mon deuil il y a autre chose qui me manque.

Je regarde par ma fenêtre et contemple les étoiles, je ferme les yeux et respire.

Et si les vœux marchaient vraiment ? Je peux toujours essayer...

Faites que je trouve cette personne qui me manque... Que je ne sois plus vide... Je vous en prie...

Je soupire et me rallonge, je deviens folle, comme si les vœux allaient changer ma vie...

Je m'endors, toujours avec ma musique.